mardi 9 janvier 2007

Trésor de la langue française informatisé

TLFi ou Le Trésor de la langue française informatisé. Page d'accueil. http://atilf.atilf.fr/

Accéder au dictionnaire :
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv4/showps.exe?p=combi.htm;java=no;

Une source remarquable d'information, très moderne dans son approche et surtout didactique.

EXTRAIT :

INDÉPENDANCE, subst. fém.

Relation, état de non-dépendance.

B. [Entre groupes de pers.]

1. DR. PUBL. ,,Situation d'un organe ou d'une collectivité qui n'est pas soumis à l'autorité d'un autre organe ou d'une autre collectivité`` (CAP. 1936). Indépendance de l'Église, du peuple, de la presse, des syndicats, des tribunaux; indépendance religieuse. Les membres de la commission exercent leurs fonctions en pleine indépendance dans l'intérêt général de la communauté. Dans l'accomplissement de leurs devoirs, ils ne sollicitent ni n'acceptent d'instructions d'aucun gouvernement ni d'aucun organisme (Traité Euratom, 1957, p. 356). Le Président de la République est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire (Doc. hist. contemp., 1958, p. 214).

2. Situation d'un pays, d'un état, d'une nation qui n'est soumis à aucun pouvoir extérieur. Indépendance de la patrie; indépendance nationale; assurer, conserver, défendre, garder, proclamer son indépendance; reconnaître l'indépendance d'un pays. Mais il fallait que tout cela fût dissimulé derrière une façade nationale, de telle sorte que, trompées par l'apparence d'un prestige dévoyé, d'une ombre de souveraineté et d'un simulacre d'indépendance, la nation française et les nations alliées se prêtassent à ses projets (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 530) :


5. Le testament de Charles II (...) lui fut enfin imposé par les patriotes espagnols qui désignèrent le second des petits-fils de Louis XIV, le duc d'Anjou, un prince de la puissante maison de Bourbon leur paraissant plus capable qu'un autre de maintenir l'indépendance et l'intégrité de l'Espagne. BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 251.
Guerre de l'Indépendance américaine (1775-1782). Nous avons longé un fossé plein d'eau. Était-ce celui que Washington a fait creuser par ici pendant la guerre d'Indépendance? (GREEN, Journal, 1941, p. 68). Guerre de l'indépendance grecque (1821-1832). Dès ce moment, la route s'embellit un peu; elle longe un bois d'oliviers qui faisait autrefois le tour de la ville, mais que la guerre de l'indépendance et l'hiver rigoureux de 1849 à 1850 ont successivement dévasté (ABOUT, Grèce, 1854, p. 9).

dimanche 7 janvier 2007

Le BLOG de Louis Bernard

.: Louis Bernard :.

Si chacun d'entre nous, parmi les indépendantistes, se crée un BLOG et que chacun se tient sur son quant-à-soi, l'indépendance du Québec ne sera jamais possible. Si les indépendantistes se contentent de faire des commentaires sur d'autres commentaires, nous ne pourrons que tourner en rond indéfiniment. Si les « bloggers » indépendantistes ne trouvent pas les moyens d'unir toutes les forces indépendantistes, ils demeureront des individualistes incapables de mettre en commun leur énergie pour en faire une FORCE COLLECTIVE.

http://www.vigile.net/
Indépendance du Québec - 270
Bruno Deshaies
Chronique du jeudi - jeudi 14 décembre 2006

Indépendance ou sujétion ?
C’est assez de se faire endormir par les politiciens
http://www.vigile.net/Independance-ou-sujetion

Importance d’organiser l’offensive indépendantiste

Nous ne pouvons pas prendre les armes, mais nous pouvons organiser l’offensive indépendantiste avec des moyens financiers honorables, c’est-à-dire un demi million de dollars et après un million et toujours plus… Il nous faut des capitaux. Il nous faut des démarcheurs professionnels. Il faut organiser l’offensive. Mais il nous faut surtout une tête, un chef-d’orchestre-pas-politicien auprès duquel une élite de citoyens et de citoyennes saura se regrouper. Il doit vraiment comprendre « ce que c’est que l’indépendance » (voir ANNEXE). Il doit donc avoir son orchestre, n’est-ce pas évident ? Et ça ne devrait surtout pas être un Conseil de la souveraineté moribond qui s’attaque à de faux problèmes. Il est nécessaire aussi qu’il possède des moyens financiers suffisants pour entreprendre une symphonie dont le mouvement principal fera de l’optique indépendantiste une musique.

Afin de parvenir à composer et à réaliser cette symphonie, il y a indiscutablement quelques problèmes pratiques à régler. Dans l’ordre, on pourrait mentionner ceux-ci :

1. Favoriser le regroupement de toutes les forces indépendantistes au Québec ;
2. Consacrer nos énergies autour de la compréhension de l’optique indépendantiste ;
3. Former une élite indépendantiste ;
4. Payer honorablement les formateurs ;
5. Agir auprès de la population ;
6. Disséminer dans la population l’idée indépendantiste ;
7. Inciter fortement les syndicats québécois à explorer sérieusement l’optique indépendantiste ; 8. Inciter les représentants du Bloc à Ottawa à réorienter leur carrière ;
9. Assumer la diffusion de l’idée indépendantiste en exploitant au maximum l’espace public ;
10. Manifester sa force de persuasion ;
11. Tester notre force de dissuasion contre les fédéralistes du Québec d’abord et du Canada ;
12. Se porter, finalement, à la défense du Québec pour qu’il maîtrise sa vie politique, économique et culturelle.

Un tel plan d’action exige une unité de direction ainsi que des moyens financiers considérables. Voir trop petit, c’est comme voir trop grand ! Il faut surtout voir juste. Où est-il le « cabinet de guerre » (le war room) des indépendantistes ? La question est posée. Il faudrait certainement y réfléchir dans les semaines qui viennent. Le sort de Vigile est un bel exemple d’un manque de cohésion ainsi que d’une absence de coordination des efforts financiers au sein de la mouvance indépendantiste : il est toujours au bord de la fermeture faute de financement !

L’année 2007 ne doit pas commencer sous les mêmes auspices que les derniers débats autour de la nation québécoise et du « général » Stéphane Dion à la fin de 2006. Les Québécois-Français ont certainement d’autres chats à fouetter.

Tous les indépendantistes doivent donner un coup de barre radical. La lutte nationale au 3e degré consiste à déterminer QUI GOUVERNE (à l’interne et à l’externe). Est-ce le gouvernement du Québec ou est-ce le gouvernement canadian ?

Pourquoi pas une série de contacts personnels où les questions de fond seront abordées et l’individualisme mis de côté. Qui, parmi l’élite québécoise, commencera la chaîne téléphonique qui permettra d’alimenter le pipeline qui entraînera la concertation et l’unité d’action ?

C’est assez de se faire rouler par les politiciens ou les ex-politiciens souverainistes ou fédéralistes.

L’heure n’est plus aux discussions stériles (comme on le constate en ce moment), mais à l’organisation de l’action dans l’ordre, le bon sens, la détermination et l’esprit du vainqueur. Une bonne fois pour toutes !

Tous ensembles !


Bruno Deshaies


ANNEXE

Cliquer sur l'hyperlien suivant : http://blogscienceshumaines.blogspot.com/2006/12/deux-attitudes-face-lhistoire-nationale.html pour accéder à l'ANNEXE.

vendredi 5 janvier 2007

Nation québécoise

Maurice Séguin se pose la question suivante :

« Une substitution peut-elle être pour le mieux ? »

Il répond :

« Il ne saurait exister [pour une nation] de substitution permanente pour le mieux, tant que survit la collectivité remplacée ou que l’assimilation n'est pas totale. » (Les Normes, Chapitre I, sect. 2.)

Le débat sur la nation québécoise tourne principalement autour de cette question. Les avis des fédéralistes vont dans un sens, ceux des souverainistes dans un autre et finalement tout devient très mêlé. Il semble que chaque groupe a intérêt à rendre le moins clair possible ce qui devrait l'être.

Pour s'y retrouver, voici un aperçu sur quelques sens accordés au terme de «nation » selon Maurice Séguin.

3.2 TENTATIVE DE DÉCRIRE LA NATION

3.2.0 Plusieurs sens accordés au terme « la nation »

Le terme « la nation » peut revêtir plusieurs sens :

3.2.1 La nation au sens le plus général

La nation ou nationalité est un groupe humain qui est arrivé à se reconnaître distinct pour de multiples raisons, très variables, pas toutes nécessaires à la fois.

PAR EXEMPLE :

· une commune origine, selon la croyance acceptée et qui se perd dans le temps ;
· une commune langue,
· des traditions communes, une même histoire,
· l’occupation d’un même territoire,
· un impératif géographique,
· un accident historique,
· un partage dynastique ou
· un découpage impérialiste aux effets durables...
· etc.

3.2.2 La nation au sens étatique, juridique

3.2.2.1 C’est-à-dire : l’État-Nation ou l’ensemble d’individus de même origine ou de diverses origines, encadrés de gré ou de force dans un système juridique, constitutionnel, système doté de la souveraineté politique.

3.2.2.2 Dans ce cas, l’accent est mis sur l’État, sur l’aspect politique.

3.2.2.3 L’État-Nation est un groupe de nations ou une seule nation (sens général), le tout soumis à l’action et aux lois d’un gouvernement souverain.

3.2.3 La nation au sens sociologique, culturel surtout

3.2.3.1 C’est un groupe distinct et différent qui semble s’être formé spontanément. Un milieu avant tout culturel qui imprègne, caractérise l’individu.

On insiste sur l’unité (et la valeur) de la culture distincte et différente de la communauté.

On paraît moins s’intéresser à l’organisation politique. Souvent on admet la nécessité d’une économie nationale mais sans trop s’interroger sur ses rapports avec le politique.

3.2.4 La nation au sens intégral

3.2.4.a) Principes fondamentaux menant à l’idée de nation au sens intégral

3.2.4.a.1) L’agir (par soi) collectif est possible dans tous les aspects.

L’agir (par soi) collectif
est POSSIBLE dans tous les aspects et
PEUT s’étendre à tous les domaines
· à l’intérieur, comme à l’extérieur (cf. NOTE).

[Positivement, cet agir (par soi) collectif signifie :]

En politique :
commander sa propre vie, posséder son autonomie interne et externe, jouir de la pleine autodétermination politique, avoir son « self-government » complet.

En économique :
gérer sa propre vie économique…

Au culturel :
maîtriser sa propre vie culturelle…

[Il est impératif de :]

Ne pas réduire à un seul aspect :
- à l’autodétermination politique,
- à la possession de son économie,
- à la maîtrise de sa culture.


Source : Les Normes, chapitre III. Extraits.


NOTE. - Il faut considérer que l’« agir (par soi) collectif » ne se limite pas uniquement aux domaines intérieurs de la vie politique, économique et culturelle. Il se rapporte aussi et obligatoirement aux domaines extérieurs. La vie complète d’une communauté ne peut se limiter au « Social » ou se contenter du « National » uniquement à l’interne, par exemple, ni se satisfaire de la perspective de la nation au sens sociologique, étatique ou général seulement. Pour comprendre l’étendue des domaines de la vie d’une société, il faut nécessairement considérer deux aspects : le national et le social. Comme l’indique Maurice Séguin dans l’une de ses normes : le national se rapporte « aux relations avec les autres collectivités », tandis que le social concerne surtout « le sort des personnes et la répartition des biens à l’intérieur d’une société » (cf. Les Normes, chapitre IV). La nation au sens intégral englobe ces deux facettes de la nation et encore plus par la volonté d’agir (par soi) collectivement en politique, en économique et au culturel.

Bruno Deshaies
Montréal, 5 janvier 2007

jeudi 4 janvier 2007

Claude Bariteau et la motion Harper

Une nouvelle réaction :
La nation québécoise : « une simple minorité nationale»

La peau de banane déposée en décembre devant le Parlement canadian par le gouvernement Harper suscite toujours des réactions. La plus récente, celle de monsieur Bariteau, s'attaque à la question de notre minorisation en tant que « minorité nationale». Il note :

« Par définition, les minorités nationales s'inscrivent dans le registre du droit à la protection, et les nations souveraines, dans celui du droit des peuples à l'autodétermination, donc à la formation de leur propre État. C'est d'ailleurs ce qui explique que les nations minoritaires aient une propension à revendiquer des droits alors que les autres n'ont de cesse de vouloir construire leur État souverain.


En votant une motion selon laquelle les Québécois et les Québécoises forment «une nation dans un Canada uni», les parlementaires canadiens ont fait de cette nation une simple minorité nationale du Canada. »

Source : Claude Bariteau, « Les Québécois, une simple minorité nationale du Canada ! » Le Devoir, jeudi 4 janvier 2007
http://www.ledevoir.com/2007/01/04/126321.html

L'Académie de l'indépendance

Entre nous, il y a belle lurette que le Québec et les Québécois sont subordonnés comme «nation ». La question maintenant consiste à savoir comment on s'y prend pour acquérir le statut d'une nation au sens intégral comme nous l'explique Maurice Séguin dans Les Normes. Il est entendu que cette nation doit jouir de tous les privilèges d' « une nation au sens ÉTATIQUE, juridique » du terme. Dans ce cas, « L'ÉTAT-NATION est un groupe de nations ou une seule nation [soit la nation au sens le plus général], le tout soumis à l'action et aux lois d'un gouvernement souverain. »
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Maurice SÉGUIN, Les Normes de Maurice Séguin. Le théoricien du néo-nationalisme. Montréal, Guérin, Éditeur, 1999. Pages 99-240. Ouvrage préparé par Pierre Tousignant et Madeleine Dionne-Tousignant.



Maurice SÉGUIN, Histoire de deux nationalismes au Canada. Montréal, Guérin, Éditeur, 1997. xxvii + 452 p. Texte établi, présenté et annoté par Bruno Deshaies.

N.B. Ces deux ouvrages sont nécessaires pour la compréhension de la «nouvelle interprétation » de l'histoire des DEUX Canadas.

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Mais toute cette gymnastique intellectuelle est insuffisante s'il ne se crée un MOUVEMENT. c'est-à-dire un sentiment d'urgence qui impose un agenda dans l'esprit des gens pour la réalisation de l'indépendance. En conséquence, une « dynamique » irrésistible doit se créer de manière à ce que les dirigeants et à leur suite la population québécoise ne soient plus capables d'arrêter l'élan acquis (*).

Pour cela, il importe de cesser de discuter sur des questions secondaires ou accessoires. Il faut se concentrer sur le regroupement de toutes les forces sous une seule bannière susceptible d'agir de concert en vue d'entraîner un MOUVEMENT irrésistible.

Cessons d'exprimer son point de vue seulement sur le Canada, le fédéralisme, la souveraineté, mon pays (!) ou les personnalités politiques de l'heure. Il est beaucoup plus important d'organiser en ce moment toutes les forces de défense de l'optique indépendantiste dans toutes les sphères de la société québécoise.

Bruno Deshaies
Montréal, 4 janvier 2007
Révisions : 5 janvier 2007 ; 11 janvier 2007.


(*) C'est-à-dire un « Mouvement » qu'on ne pourrait plus arrêter, qu'il serait impossible de combattre ou que nous ne pourrions plus contourner. La vitesse acquise par le «Mouvement » rendrait impossible un retour en arrière ou une façon de penser autrement notre avenir. Dans une perspective historique, l'existence de cette force de l'avenir constituerait un acte qui empêcherait de bloquer un nouvel et gigantesque effort d'affirmation et de défense de l'autonomie collective nécessaire à toute nation indépendante – soit le rejet de demeurer à perpétuité une « nation annexée ».


NOTE COMPLÉMENTAIRE :

Le « Mouvement »


Dans quelques chroniques du jeudi sur le site Internet www.vigile.net nous avons insisté sur cette notion de « Mouvement ». Il ne s’agit pas de partis politiques, de syndicats ou de regroupements comme tels, mais d’une transformation de la pensée, d’un changement de paradigme qui s’impose à chacun d’entre nous et auquel on a foi.

Nous avons retrouvé la même idée dans l’ouvrage monumental de l’historien Daniel Boorstin portant sur l’Histoire des Américains (The Americans) qui analyse cette question de « Mouvement » au sujet de la recherche atomique ainsi que de la conquête spatiale aux États-Unis. Par exemple, quant à la recherche spatiale, il arrive à cette conclusion très intéressante que le président Eisenhower fut lui-même entraîné dans le « Mouvement » ainsi que Kennedy ou Truman au sujet de la recherche afin de concevoir la bombe atomique. Voici comment il nous explique la chose.

« La vitesse acquise par le « Mouvement » avait, naturellement, dominé l’aventure spatiale. En dépit des doutes sérieux qu’il éprouvait, et en dépit de son manque d’imagination quant aux possibilités offertes par un programme d’exploration de l’espace, le président Eisenhower n’en approuva pas moins un budget de plus de 1 milliard de dollars pour la N.A.S.A. La décision prise par le président Kennedy d’aller de l’avant et de déposer un Américain sur la Lune comportait plus d’un trait commun avec celle qu’avait prise le président Truman d’avoir recours à la bombe atomique. L’élan de la guerre avait cessé, mais d’autres forces étaient à l’œuvre : la rivalité avec les Soviétiques, et surtout l’ampleur et la vitesse de l’entreprise spatiale elle-même. Le président Kennedy revendiquait personnellement la responsabilité de cette entreprise mais cette décision d’aller sur la Lune apparaît, dans une perspective historique, moins comme un acte positif que comme une décision de ne pas bloquer un nouvel et gigantesque effort aux aspects multiples. » (Dans Histoire des Américains, Paris, Robert Laffont, 1981/1991/2003, page 1486.)

Voilà le nœud gordien du problème. Ceux qui pensent que les partis politiques souverainistes feront l’indépendance du Québec se leurrent tragiquement. Pour que l’événement se produise, il faut quelque chose de plus que la politique partisane ou des chefs politiques souverainistes qui ne voient rien d’autre qu’une indépendance du Québec dans l’association avec le Canada. Ce n’est vraiment rien comprendre à l’indépendance d’une nation que de raisonner inconsciemment ou naïvement dans l’optique fédéraliste. Or, justement, c’est le « Mouvement » qui parviendra à changer cette donne.

Notre élite nationale doit être entraînée à son corps défendant dans le sillon du «Mouvement » comme le fut le président Kennedy pour « ne pas bloquer un nouvel et gigantesque effort aux aspects multiples ». Si tel était le cas, elle aurait donc l’obligation de gérer le « Mouvement » au lieu d’y faire obstacle comme elle le fait bêtement en ce moment. Les paroles creuses ne passent plus chez les véritables indépendantistes.

BD/
Ajout : 7 janvier 2007

Révision : 11 janvier 2007




mardi 2 janvier 2007

Réactions à l’idée de la nation québécoise dans un Canada-UNI

Christian Rioux, Claude Charron et Louis Bernard

L'Académie de l'indépendance

Contre-réaction d’un internaute anonyme

La reconnaissance de la nation québécoise
Qui sommes-nous, d'où venons-nous, où allons-nous ? (!)

Pour nous, les Québécois, que nous formons une nation va de soi depuis longtemps. Ailleurs au Canada, on ne voit absolument pas en quoi les Québécois sont différents de n'importe quelle autre minorité ethnique.

Dans cette affaire, Stephen Harper a aussi montré le redoutable manœuvrier qu'il peut être. Le Bloc croyait le piéger, mais il s'est finalement trouvé contraint d'abattre une de ses plus grosses cartes pour faire une levée dont on ne voit pas bien l'importance pour le moment.

À long terme, la reconnaissance internationale d'un éventuel Québec souverain pourrait s'en trouver facilitée. À moyen terme, on ne pourra plus faire du Québec une simple société distincte. Mais il est sûr qu'à court terme, Stephen Harper dira à tous les nationalistes québécois modérés : Vous vouliez être reconnu ? Vous l'êtes, que voulez-vous de plus ?

Le débat sur la nation a montré que les deux solitudes,

1) à l'intérieur, se retrouvent paradoxalement à l'intérieur du camp des nationalistes- souverainistes-indépendantistes, et

2) à l'extérieur, les deux solitudes entre le Québec et le Canada-Anglais, sont toujours aussi éloignées l'une de l'autre.

Québec, 1er janvier 2007

Une autre réaction par Quebecensis

Nous ne pourrons pas tourner bien longtemps autour du pot comme vient de le faire Christian Rioux (cf. Le Devoir, 15 décembre 2006).

Le Québec « Plus qu'une nation (sic) », c'est quand même SURPRENANT étant donné que nous ne sommes qu'une minorité indécise au sein d'une union fédérale CANADIAN bien établie et dominante. Approuver une telle exaltation serait encore plus surprenant.

Ce commentaire peut paraître singulier, mais il me semble que le mouvement indépendantiste devrait montrer plus d'unité de pensée.

La réaction de Claude Charron paraît, en définitive, nettement plus réaliste que celle de tous les autres.

Conclusion. L'indépendance du Québec a besoin d'une unité de direction et d'action que nous ne voyons pas s'organiser. Doit-on laisser l'avenir du Québec uniquement entre les mains des politiciens souverainistes ? Ce serait insuffisant. Les faits sont contre eux ! Il faudrait faire mentir cette prétention.

Le Canada-Anglais prend tous nos comportements au sérieux. Ce qui est le cas en ce moment. Il sait se jouer de nos faiblesses et il en profite. Le premier ministre Harper a pu nous en faire la démonstration. Il en a même rajouté dans des déclarations récentes de fin d’année 2006. Le Canada-Anglais ne se départira jamais de sa proie pour l’ombre.

Montréal, 2 janvier 2007

lundi 1 janvier 2007

Qui sont-ils ceux avec qui nous escomptons négocier sa souveraineté ?

Les Anglo-Québécois perdraient leur indépendance advenant la séparation.
Bruno Deshaies VIGILE.NET, Chronique du jeudi 23 novembre 2006 http://www.vigile.net/spip/vigile3007.html


« Il faut dater de 1763 la naissance du Canada-Anglais. »
(Maurice Séguin, Histoire de deux nationalismes au Canada, p. 19.)

Notre correspondant, qui est désigné sous le pseudonyme de Parfondor, nous explique ce qui suit :

Le peuple qui habitait l’État colonial appelé Canada au temps de la Nouvelle-France était sinon indépendant du moins doté d’une patrie.

Du jour où, cédé à la Grande-Bretagne, ce Canada s’ouvre à une seconde colonisation et prend le nom de Quebec, il devient dès lors la patrie de la nation soi-disant canadian.

On peut sans doute se persuader que le Québec soit d’abord la patrie d’une nation de langue française (comme le fut le défunt Canada) sauf qu’il n’est nullement l’image que s’en font ceux avec qui nous escomptons négocier « sa » souveraineté. La nation canadian voit surtout en lui la patrie des Anglo-Québécois qui perdraient celle-ci, de même que leur indépendance advenant la séparation, laquelle ferait d’eux des apatrides en situation de minorité perpétuelle, sort qui rappelle de troublante façon celui des Canadiens-Français dans le CANADA actuel...

COMMENTAIRE

Le peuple qui habitait l’État colonial appelé Canada au temps de la Nouvelle-France était sinon indépendant du moins doté d’une patrie. « Les Canadiens et les Français [à cette époque] sont seuls et maîtres chez eux, il est vrai, dans tous les secteurs de la vie communautaire au Canada. » (Voir Histoire de deux nationalismes au Canada, p. 15,)

Ce peuple établi dans un nouveau pays n’était pas différent sociologiquement des états coloniaux britanniques de la Nouvelle-Angleterre. Les descriptions que nous en donne Daniel Boorstin dans L’Aventure coloniale, dans le tome premier de son Histoire des Américains (cf. RÉF.) pour les colonies du Massachussetts, de Pennsylvanie, de Géorgie et de Virginie suffisent à nous faire comprendre que la colonie française du Canada, en Amérique du Nord, peut très bien se comparer à ce qui se passait dans les colonies anglaises. Or, avec le temps, notre enfermement dans un provincialisme stérilisant nous empêche de concevoir un Canada français autre qu’un CANADA-FRANÇAIS-PROVINCE.

Les conséquences d’une telle attitude nous enfoncent profondément dans le mythe de la souveraineté partagée ou de la défense du « vrai » fédéralisme comme le font tant de nos prétendus souverainistes. Par ailleurs, cette programmation mentale nous évite de voir la Nouvelle-France autrement que comme une colonie vouée à l’échec colonial au lieu d’observer que son avenir pouvait être fort différent, c’est-à-dire qu’elle aurait fort bien pu parvenir au statut d’État-Nation indépendant. C’est en ce sens que Maurice Séguin a pu écrire dans Histoire de deux nationalismes au Canada : « Sur le même territoire, dans ce Québec même, naît une autre colonisation, anglaise cette fois, qui, appuyée par une autre métropole, s’imposera dès l’origine par sa suprématie politique et économique et qui finalement consolidera cette suprématie par le nombre, en devenant la majorité [...] (voir p. 37, 368, 394-395 et 405 ; on peut ajouter les p. 7-8 et 14-16). » De ce fait, la colonie-nation embryonnaire française du Canada devient d’un seul coup une société annexée dans un nouvel empire britannique. À partir de ce moment, « le Canada-Anglais jouit d’une supériorité de droit et de faits dans l’ordre politique et dans l’ordre économique ». (Histoire de deux nationalismes au Canada, p. 20.)
Au sujet de notre chronique du 26 octobre dernier, un internaute anonyme nous fait parvenir le commentaire qui suit :

Il faut dire aussi que ces colons français bien rapidement n’étaient plus français mais canadiens. Car, bien rapidement, dans cette colonie appelée Nouvelle-France, mais aussi « communément » Canada, ses habitants se sont nommés « Canadiens », « Canadiennes » et non pas Français, Françaises. Il y avait une telle chose que l’identité « canadienne » dans ce Premier Canada.


Bruno DESHAIES, « Les immigrants du XVIIe siècle ne sont pas des immigrants mais des colons. » Dans VIGILE.NET. Chronique no 263 du jeudi 26 octobre 2006.

En ne tenant compte que des individus, il est bien sûr que les premiers français sont devenus progressivement des « canadiens » comme les colons britanniques des Treize Colonies sont devenus des Américains. La grande différence, cependant, c’est que les Américains sont devenus indépendants collectivement et que les coloniaux « canadiens » ont été ANNEXÉS en 1763. Depuis, ils vivent ou plutôt vivotent dans cette annexion permanente. Bien sûr, ils ne sont plus Français ou Françaises, mais ils ne sont plus non plus des Canadiens tout court. Ils sont devenus des Canadiens-français, puis des Québécois et même des Québécois-français, une minorité parmi d’autres. Sinon, ils sont des Canadians parlant le français, cette deuxième langue ( ?) officielle au Canada. Quant à la langue française au Québec, elle doit faire l’objet d’une défense continuelle et presque acharnée.

En revanche, les colons britanniques du Canada en 1763 sont demeurés des anglais qui sont devenus des Canadians. Or, les Anglo-Québécois sont des canadians qui n’accepteront jamais de subir la même défaite que les « Canadiens » de 1763. Eux, ils sont indépendants. Et ils ne souhaitent surtout pas vivre, selon Parfondor , un « sort qui rappelle de troublante façon celui des Canadiens-Français dans le CANADA actuel... »

Le CANADA est UN. On le voit bien cette semaine avec cette reconnaissance de la nation québécoise DANS un Canada uni. Les apparences de mosaïque ethnique servent bien le multiculturalisme, mais elles cachent la VOLONTÉ INDÉFECTIBLE des Canadians et du gouvernement canadian de MAINTENIR SOLIDEMENT L’UNITÉ CANADIENNE.
Bruno Deshaies

RÉFÉRENCE :

Daniel BOORSTIN (1914- ), Histoire des Américains. L’aventure coloniale. Naissance d’une nation. L’expérience démocratique. Traduit de l’américain par Yves Lemeunier, Marcel Blanc, Hélène Christol, Jean-Claude Crapoulet, Michel Gervaud, Yves Guieu. Traduction complétée par Françoise Boris. Paris, Robert Laffont, 2003, 1603 p. « Avant-propos pour l’édition française » par Daniel Boorstin. Ouvrage divisé en 65 chapitres, plus un Épilogue intitulé : « Vers des rivages inconnus ». Cartes, chronologie et index. ISBN : 2-221-06798-3

Texte original des trois tomes de The Americans : The Colonial Experience, 1958 ; The National Experience, 1965 ; The Democratic Experience, 1973. La chronologie a été ajoutée dans l’édition française. Source :
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2221067983/ref=nosim/schildnet-21