lundi 12 novembre 2012

INDÉPENDANCE NATIONALE DU QUÉBEC 398


 NOTRE POLITIQUE PROVINCIALE

Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf.  Un pays qui nous ressemble : un pays pour tous ! »

Chronique de Bruno Deshaies 
Dimanche, 11 novembre 2012
Source : http://www.vigile.net/Le-gouvernement-Marois-propose-un
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Le Discours d’ouverture de la 40e Législature (cf., http://pq.org/actualite/nouvelles/notes_de_discours_de_la_premiere_ministre_du_quebec_a_loccasion_de_louverture_de )  par la première ministre du Québec illustre l’inconfortable position de tout gouvernement du Québec dans le système canadian.  Il ne peut être rien de plus qu’un gouvernement provincial.  Tout est de nature LOCAL. Si l’on accepte cette prémisse, il est alors très normal de raisonner de la manière qui suit : 

 Extrait du Discours d’ouverture :


DEVANT LE GOUVERNEMENT FÉDERAL, NOUS AVONS DÉCIDÉ D’ADOPTER UNE APPROCHE CONSTRUCTIVE, mais ferme. Le gouvernement en place à Ottawa affirme reconnaître le Québec en tant que nation et se dit désireux de respecter les champs de compétence de chacun.
 
MON GOUVERNEMENT S’ASSURERA QUE LE PARTAGE DES POUVOIRS INSCRITS DANS LA CONSTITUTION CANADIENNE SOIT RESPECTÉ DANS TOUS LES DOMAINES. Nous défendrons âprement nos intérêts, y compris en matière de transferts fédéraux pour la santé et les services sociaux.

Je le ferai en toute occasion, par exemple en me rendant à la prochaine rencontre du Conseil de la Fédération.

LES QUÉBÉCOIS DEMEURENT PARTAGÉS SUR LA QUESTION NATIONALE, mais l’idée que le Québec se tienne debout et défende ses intérêts rassemble une grande majorité d’entre nous.

 COMME VOUS LE SAVEZ, NOUS FORMONS UN GOUVERNEMENT SOUVERAINISTE.  NOUS CONSIDÉRONS QUE LE QUÉBEC A TOUT À GAGNER À DEVENIR UN PAYS. C’est vrai en matière juridique, où notre appartenance à l’ensemble canadien vient avec l’imposition d’une Constitution jamais signée par le Québec. Cela limite notre capacité à définir nous-mêmes nos lois linguistiques, le régime réglementaire de nos télécommunications, notre citoyenneté ou encore nos lois criminelles.

Le Québec a tout à gagner aussi à maîtriser tous ses impôts et taxes. Pensons par exemple aux milliards de dollars de nos impôts qui ont aidé l’industrie de l’auto en Ontario ou les chantiers maritimes de la Nouvelle-Écosse, alors que notre industrie du bois et notre secteur manufacturier sont laissés-pour-compte par Ottawa.

PENSONS AUX ECONOMIES SUBSTANTIELLES QUE LA SOUVERAINETE NOUS PERMETTRA DE FAIRE DANS LES DEPENSES BUREAUCRATIQUES EN ELIMINANT TOUS LES DOUBLONS ADMINISTRATIFS. Le Québec ne gagne rien à financer deux ministères des Transports, de l’Environnement, des Finances, deux Agences du revenu, deux Conseils du trésor ou même deux Parlements et un Sénat.

 PENSONS A NOS PRIORITES COMME NATION. Que voulons-nous faire avec nos impôts : financer la célébration de la guerre de 1812 et de la royauté ou financer notre culture et notre éducation ?

LE QUÉBEC A TOUT À GAGNER À PARLER DE SA PROPRE VOIX DANS LE MONDE, à être présent dans les forums internationaux où notre avenir se dessine et à mettre en œuvre sa propre politique étrangère, selon nos intérêts et nos valeurs.

 Bref, les membres du gouvernement et moi-même allons continuer de PROMOUVOIR CETTE IDÉE SELON LAQUELLE LE SEUL AVENIR DIGNE DE CE NOM POUR LA NATION QUÉBÉCOISE CONSISTE À REPRENDRE SA LIBERTÉ EN FONDANT UN PAYS NEUF.  UN PAYS QUI NOUS RESSEMBLE : UN PAYS POUR TOUS !

Maintenant, relisez le même extrait en ne retenant que les passages en majuscules. N’observez-vous pas certaines contradictions ?  Qu’est-ce à dire, entre autres, de cette idée que  « le seul avenir digne de ce nom pour la nation québécoise consiste à reprendre sa liberté en fondant un pays neuf.  Un pays qui nous ressemble : un pays pour tous ! »   Ce concept de « pays neuf » que peut-il signifier au juste ?  N’est-ce pas des mots vagues et flous ?  Peut-on imaginer qu’ils signifient réellement l’indépendance nationale du Québec comme fin visée ? 

Le peuple a compris depuis longtemps que le discours des péquistes est amphigourique, car il prête d'abord à la conversation de ceux qui s'en servent.  Il a compris que ce discours en était un de pouvoir.  Farouchement, il s’objecte à ce chantage déplorable de la « g-o-u-v-e-r-n-a-n-c-e » souverainiste ou du bon gouvernement qui sait défendre nos intérêts. Il n’est pas convaincu que le rafistolage constitutionnel par étape produira les avantages escomptés.

Dans le domaine des relations fédérales provinciales, la première ministre désire « engager des pourparlers avec le gouvernement fédéral pour rapatrier les budgets et programmes culturels ». Elle précise, entre autres, ce qu’elle souhaiterait.  Elle déclare : « Il est plus que temps, de renforcer l’enseignement de notre histoire et c’est ce que nous ferons graduellement, du primaire jusqu’aux chaires de recherche dans les universités. »  Vient ensuite une série de demandes  qui viserait tout bonnement à élargir la marge d’autonomie locale que son gouvernement voudrait obtenir. « Pensons, déclare-t-elle, aux économies substantielles que la souveraineté nous permettra de faire dans les dépenses bureaucratiques en éliminant tous les doublons administratifs. »  De là la conclusion indubitable : « Nous considérons que le Québec a tout à gagner à devenir un pays. » 

Le premier acte d’importance du gouvernement au plan législatif vient d’être réalisé par le gouvernement péquiste. Il donne le ton et le style du gouvernement Marois pour les prochains mois et, probablement, pour une deuxième année.  Déjà deux projets de loi sur la réforme électorale sont en cours de discussions à l’Assemblée nationale. 

 Le deuxième acte gouvernemental qui a généralement le plus gros impact sur la société québécoise concerne le dépôt du budget annuel du gouvernement.  Avec ces deux pièces législatives on a en mains le cadre général des décisions majeures qui touchent l’ensemble des activités ministérielles de notre politique provinciale.  On nous dit que les nouvelles mesures annoncées concernant la taxe santé apparaîtront dans le budget.  Cette pièce du puzzle politique sera aussi accompagnée de considérations générales sur l’économie québécoise et ses indéniables limites quant aux actions gouvernementales possibles au plan provincial.  L’exploitation des ressources pétrolières et forestières feront certainement l’objet de mesures budgétaires.  Il faut relire le Discours d’ouverture pour constater que le gouvernement Marois, même en situation minoritaire dans le parlement, propose un nombre considérable d’actions gouvernementales.  À cet égard, le premier budget du ministre des Finances du gouvernement Marois prévu pour le 20 novembre constitue un véritable casse-tête.   

 Le troisième acte est rarement joué parce qu’un gouvernement provincial s’occupe du local et, en gros, de ce qui est le SOCIAL, c’est-à-dire tout ce qui concerne la vie d’une société provinciale dans le cadre constitutionnel qui est le sien propre. Il se peut que ce troisième acte soit perturbé par le problème global du financement de l’enseignement supérieur.  Pour l’instant, il semble que c’est mal parti.  Il ne faudrait pas croire que le règlement de ce conflit social avec les étudiants va résoudre le problème NATIONAL du Québec.  Il demeure de l’ordre de la lutte sociale pour le moment, c’est-à-dire provincial.  Tous les ministres des finances du Québec ont buté sur ce mur depuis 1867.  Les limites des pouvoirs du gouvernement provincial sont intrinsèques à La loi constitutionnelle canadienne de 1867.  Ce n’est même pas une question de centralisation ou de décentralisation.  En fait, la nation québécoise «  ne possède qu'une emprise limitée, sur un rouage provincial aux compétences restreintes et aux pouvoirs de taxation encore plus réduits à cause de la présence au cœur même du Québec des maîtres du Canada-Anglais » (cf., Maurice Séguin, Histoire de deux nationalismes, Montréal, Guérin, Éditeur, 1997, p. 389).  Il se peut fortement que le gouvernement de Pauline Marois stagne plus longtemps qu’elle ne peut l’imaginer dans la « gouvernance provinciale». 

 Telles que les choses se présentent en ce moment, il est peu probable que les Québécois assistent  à des manœuvres d’actions pro-indépendantistes dans la société et les différentes régions au Québec.  Il y a plutôt de très grosses chances que les indépendantistes soient laissés à l’écart. Leur parti « national » leur rappellera qu’ils seront conviés d’y travailler aux prochaines élections. La tradition péquiste est toute concentrée sur l’organisation politique du parti.  Cela est encore plus vrai parce que le gouvernement Marois est un gouvernement minoritaire.  Mais aussi par que ce gouvernement rêve d’un « pays neuf » au lieu de nous dire qu’il veut s’occuper tous les jours de l’indépendance nationale du Québec en utilisant  les mots justes et les moyens appropriés.  On peut prédire immédiatement qu’il y aura inévitablement un affrontement national.  Comment y faire face.

 Afin d’assumer réellement le dernier acte, le gouvernement de Pauline Marois doit montrer de la vision politique.  Comme première ministre et ministre du Ministère du Conseil exécutif de l’État du Québec, elle a la lourde tâche d’en faire son quartier général si elle veut sérieusement entreprendre cette course dans le domaine de l’ACTION NATIONALE, soit sur cette question fondamentale des relations à changer en profondeur entre la société québécoise et la société canadian.  Dans ce rapport de force, la question porte sur le NATIONAL plutôt que sur les conflits sociaux.  

 Pour faire l’indépendance nationale du Québec, il faut apprendre à perdre les réflexes de provinciaux et notre habituel atavisme national associé à notre politique provinciale.  Il faut changer de registre.   C’est possible et réalisable mais néanmoins difficile.

COMMENTAIRES


 •  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012, par Ghislaine Bussière

Le P.Q. ne changera pas de registre parce qu’Il n’y croit pas.

Il a perdu son âme.

•  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012, par Jean-Jacques Nantel

La réponse fédérale aux chiâleries de Pauline Marois est toute trouvée : c’est non, non et toujours non. Et elle ne peut rien y faire.

Le PQ de Pauline Marois a purement et simplement abandonné le projet national et utilise le vocabulaire souverainiste uniquement pour conserver sa base militante et financière. Leur seul objectif est le pouvoir, un pouvoir personnel. ¨Et après nous le déluge¨, se disent-ils.

Comme leur programme stipule que l’indépendance ne pourra se faire qu’à la suite d’un référendum, le simple fait qu’ils ne planifient pas de référendum et qu’ils se gardent bien d’en parler prouve qu’ils ont abandonné le projet par peur des années de turbulence prévues par Pauline Marois elle-même.

Leur grande excuse, qui date de Bouchard, est qu’on n’a pas le pourcentage. Or, ils font entrer chaque année 50,000 immigrants qui vont presque tous voter non ; ce qui réduit chaque jour le fameux pourcentage. Conclusion évidente : ils ne tiendront jamais de troisième référendum.

Le problème au Québec, c’est l’invasion immigrante organisée par le fédéral et appuyée par le PQ qui refuse d’agir de ce côté par pure lâcheté morale. Il aurait fallu réduire l’immigration à 5 ou 10,000 immigrants par année, subventionner massivement la natalité dans les régions et tenir un référendum. Mais tout cela est refusé par les dinosaures des années 70 qui nous dirigent.

Apparemment, le peuple québécois est le seul et unique peuple du monde qui ait l’obligation morale de se suicider. En fait, on n’est le seul qui soit assez couillon pour le croire, le dire et le faire.

Sauf un miracle, notre peuple a de nouveau perdu ; peut-être de façon définitive. Maintenant, nous allons devoir payer pour notre petite révolte des cinquante dernières années. Et ça va nous coûter cher pendant des siècles...

Jean-Jacques Nantel, ing.

 •  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012

Vous avez raison : nous - les indépendantistes - avons été trahis par nos représentants. J’ai d’ailleurs écrit un livre qui raconte en détails cette trahison. Voir : Indépendance : Le PQ a trahi ses militants, publié aux Éditions Schneider.

 La trahison remonte à 1973 quand, contrairement au programme, les leaders du parti, Lévesque et Morin, ont décidé qu’un vote pour le PQ n’était pas un vote pour l’indépendance mais un vote pour un bon gouvernement.

C’est la même stratégie qui prévaut encore aujourd’hui avec la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance dite "souverainiste", un euphémisme de valorisation, s’il en est un.

Plus le temps avance, plus nos chances diminuent. Il y a juste les péquistes qui ne s’aperçoivent pas et qui continuent à vouloir gouverner la province de Québec.

C’est tragique ce qui se passe. Je vais mourir triste.

 Pierre Cloutier

   Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

 9 novembre 2012, par André Gignac

Monsieur Deshaies

Il n’y a plus rien à attendre du PQ au sujet de la question nationale. Les indépendantistes ont été trahis, floués par la direction de ce parti et pour ajouter l’insulte à l’injure, Marois et sa succursale provinciale d’Ottawa, continuent à en mettre pour nous démobiliser en ne réduisant pas les quotas d’immigration qui causeront notre perte comme peuple.

 Présentement, je ne vois que deux solutions à l’horizon. La première serait que les députés du PQ organisent un putsch pour se débarrasser de Marois comme chef et qu’ils la remplacent par Jean-Marie Aussant. La 2e solution, ce n’est pas compliqué ; le peuple descend dans la rue pour faire l’indépendance. Nous en sommes rendus là ; le reste n’est que verbiage d’intellos. Il y a urgence dans la demeure !

André Gignac 9 nov 12

  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

 9 novembre 2012, par André Gignac

 @ Monsieur Nantel
J’ai bien aimé votre commentaire ! Je n’arrête pas de dénoncer sur Vigile la menace que représente cette immigration massive de 55 000 nouveaux arrivants, annuellement, au Québec. C’est vraiment un suicide collectif auquel nous assistons impuissamment comme vous le dites si bien. Marois et ses députés sont-ils vraiment conscients de la gravité de la situation au Québec pour refuser de diminuer les quotas d’immigration ? Le peuple québécois a-t-il abdiqué pour la prise en main de son avenir ? J’aimerais bien que quelqu’un m’explique, me donne l’heure juste sur Vigile.

 Comme vous le dites si bien dans votre commentaire ; Marois va avoir à affronter les 5 années de turbulence qu’elle avait prédites, il y a quelques années, advenant l’indépendance du Québec. J’en reviens tout simplement pas de la peur, de la lâcheté de notre classe politique québécoise. Je me sens trahi et je trouve ça réellement démotivant de me battre pour mon pays lorsque tu n’as pas d’appui de la part de ceux qui sont supposés te tracer le chemin de cette indépendance à réaliser. Dégueulasse ! Où se cachent les anciens chefs du PQ pour dénoncer cette démission de la classe politique actuelle ? Ont-ils abdiqué eux aussi ? Qu’arrive-t-il du leadership, de la volonté politique de réaliser l’indépendance du Québec qui est urgente plus que jamais ?

 André Gignac 9/11/12

 • Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012, par Pierre Bourassa

Je trouve que nous vivons actuellement une période intéressante.

Nous sortons d’une grande noirceur de 10 ans pendant laquelle mensonges par dessus mensonges nous ont été projetés en plein visage et durant laquelle nous avons été pillés solide par ces bandits de grands chemins et nous en sommes encore sonnés.

Déchirés, la mort dans l’âme après le référendum volé de 1995,le vice-président du comité du non,

JJ Charest et sa gagne de financiers occultes, reviennent à la charge, l’écume à la bouche,                                                                                                                             reprennent le pouvoir ayant pour mission de nous assener le coup fatal,celui dont rêvait Lord Durham.

 $75,000 par année d’argent en dessous de la table semblait suffisant à Charest pour qu’il exécute ses basses œuvres.

 Mais voilà, enquêtes journalistiques obligent, bons travaux de recherche de certains députés de l’opposition et l’énergie ressucitante du mouvement étudiant nous on permis de justesse de se débarrasser de ce gouvernement corrompu.

 Puis la fameuse Commission Charbonneau dont Charest et ses 40 voleurs ne voulaient rien savoir a commencé à livrer ses fruits .

 Où veux-je en venir ?

Soyons patients. Il y a déjà de bons coups qui ont été portés. Je pense à l’orientation en environnement, l’investissement en éducation (au lieu de frapper notre jeunesse, l’avenir du Québec),

 Les contrats secrets du pillage de nos ressources pétrolières qui devraient nous être révélés et revérifiés,

 des redevances améliorées, le retour de l’enseignement de l’histoire du Québec à l’école etc etc.

 Bref on arrive de loin. Et on ne réalise même pas encore l’amplitude des dégâts que nous a causé sciemment le gouvernement précédent pendant ces 10 dernières années.

 Laissons-nous le temps de respirer un peu.

Actuellement, la souveraineté, je la compare à une belle bagnole stationnée pendant dix ans et sous laquelle le PLQ avait creusé un trou.

 Une nuit, il coupait la ligne à gaz, puis le câble à frein. Un autre soir il perforait le réservoir et le radiateur. Il a eu 10 ans pour faire en sorte que ce véhicule soit saboté au maximum et ne puisse reprendre la route.

 Le mot souveraineté est demeuré intacte mais son véhicule a un immense besoin d’être remis en état de marche. Nous avons tous été sabotés par ce gouvernement de traîtres.

 Après avoir orchestré la déconfiture des 40 milliards de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec, tout en le niant évidemment, Charest déclenche en plein mois de décembre 2008 des élections. Ce n’est qu’après que nous découvrirons l’horreur.

 2012 corruption, collusion fusent de toute part, Charest fait de la diversion avec les étudiants et annonce en plein été des élections générales pour le 4 septembre, avant le véritable début des travaux de la Commission.

 Et nous prenons acte présentement de l’horreur de ce qui ne commence qu’à nous être révélé, heureusement après s’être débarrassé de ce gouvernement.

 Je crois que nous sommes présentement dans une conjoncture favorable mais il faut prendre le temps de guérir.

 Malgré ses 50 députés, le PLQ, à la lumière de tout ce qui sort le liant à la corruption, n’a plus aucune crédibilité comme opposition officielle.

 À lire les forums de discussions, les gens s’ouvrent maintenant les yeux et réalisent à quel point c’est grave ce qui vient de nous arriver.

 Autre point qui joue en notre faveur: la grève au hochey...

Je n’ai pas voté PQ,  et je ne suis pas un fan de Marois, mais malgré tout je trouve qu’il y a un discours au PQ qui s’adresse aux québécois, ce que je n’avais pas entendu depuis belle lurette et pour moi en tout cas çà me fait du bien.

 La souveraineté du Québec n’appartient à aucun parti et lorsque la population comprendra l’enjeu, c’est elle qui décidera. Restons unis pour la souveraineté du Québec, après nous créerons nos partis à l’an 1 du pays du Québec.

 POUR UNE POLITIQUE NATIONALE ET NON PROVINCIALE

Dimanche, 11 novembre 2012, par Bruno Deshaies

Je remercie tous les intervenants qui ont réagi à cette chronique. Je constate qu’on voudrait tous la même chose mais que c’est difficile d’y parvenir. La question qui se pose est la suivante :
« Sommes-nous toutes et tous au même diapason ? »

En effet, nous sommes véritablement dans une situation collective de désarroi et même plus, d’égarement, c’est-à-dire de perte du sens des réalités (sauf pour monsieur Laurent Desbois qui croit que « La décanadianisation du Québec s’accélère ». Disons que si tout allait aussi bien, le PQ aurait dû former un gouvernement majoritaire. Ce ne fut pas le cas. Les excuses ne suffiront jamais à expliquer le résultat final des élections du 4 novembre.

À notre avis, la méconnaissance atavique des « péquistes-péquistes-d’élections » de la grande histoire du Canada français d’abord et du Québec qui en est l’aboutissement historique illustre leur comportement d’aujourd’hui. Le poids de l’optique fédéraliste est tel dans leur esprit qu’ils sont incapables de procéder à une autocritique des idées traditionnelles qui les habitent inconsciemment et fortement – au point où la question ne se pose même plus. Ils ont raison envers et contre tous. Ces « péquistes-péquistes-d’ élections » chantent maintenant en chœur à Sherbrooke leur retour au pouvoir. On continue à vivre notre belle politique provinciale.

Je les connais comme tous nos éditeurs subventionnés qui jouent aux censeurs d’auteurs.  Aucun esprit critique. L’appât du gain est leur salaire ! Vous pouvez même oublier l’indépendance nationale avec tous ces gens bien-pensants supportés par leurs directeurs et directrices d’éditions qui n’acceptent que les poncifs et les clichés. Il n’est pas question de prendre des risques. Et ne croyez pas non plus que les Chaires de recherche du Canada sont pour l’unité québécoise. Elles constituent la pire des intrusions fédérales pour combattre le sentiment national québécois et l’unité québécoise. Ce programme fédéral parallèle de financement universitaire vise la défense de l’unité canadian, un point à la ligne. Vingt-cinq ans de ce régime et la future génération de Québécois-Français parlera peut-être encore le français mais ils penseront canadian et plus souvent qu’autrement ils nous adresseront la parole en anglais (avec s.t. fr.). N’est-ce pas la plus grande richesse du biculturalisme ? Allez poser la question à Justin Trudeau ? Ce sera très probablement la nouvelle réalité du « pays neuf » que nos élites intellectuelles nous préparent stupidement. Le pouvoir politique péquiste vient même d’emboîter le pas avec une ignorance crasse.

En revanche, le défi des indépendantistes n’est pas de s’attaquer frontalement aux « péquistes-péquistes-d’élections », car c’est perdre son temps. Les indépendantistes doivent chercher à communiquer avec le peuple, avec la masse. Selon moi, il y a un chemin critique à suivre afin d’accepter l’idée d’indépendance nationale du Québec.

J’aimerais rappeler à mes interlocuteurs ma 179e chronique en 2004 :
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INDÉPENDANCE DU QUÉBEC -179 (jeudi, 20 mai 2004) : « ON SE MOBILISE. Pour promouvoir un gouvernement national du Québec indépendant et déstructurer le gouvernement bicéphale du Québec actuel. » http://www.archives.vigile.net/ds-d...
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Pour reprendre la conversation, je dirais ceci :

Nous vivons depuis très longtemps comme collectivité nationale sur une ERREUR GRAVE D’APPRÉCIATION DE NOTRE HISTOIRE VÉCUE COMME NATION. L’Histoire de deux nationalismes au Canada, cette synthèse incomparable de l’évolution des deux Canadas par Maurice Séguin, vise rigoureusement à décrire les égarements des Canadiens-Français depuis 1760 mais surtout depuis 1800 environ, soit au cours de la deuxième génération de Canadiens soumis à l’emprise encore plus soutenue des British americans. Les Québécois-Français sont maintenant rendus à la huitième génération de « Canadiens » qui vivent le même contexte des générations d’hier.

En 2012, c’est le même contexte. Explication de Maurice Séguin : « Une défaite organique qui n’a rien perdu de son intensité. » Par conséquent, un processus inexorable d’annexion par une société plus forte et mieux nantie mais inquiète quant à son avenir face aux États-Unis et en butte avec une société conquise, désorganisée et déstructurée qui vit sa vie comme une nation annexée, subordonnée, provincialisée, superposée et insérée malgré elle dans un processus d’assimilation en cours qui signifie « l’action de rendre "semblables" ». Mais le « processus terminé, la situation terminale », selon Maurice Séguin, se résume en deux temps :

a) perte totale de tout sentiment d’être distinct…

b) cessation de toute recherche de « séparatisme »... chez les individus descendant d’un groupe qui, à un moment donné de l’histoire, se reconnaissait comme formant une communauté distincte  » (Dans Les Normes, Chapitre troisième : « L’assimilation ».)  Il en résulte deux constats.

Un premier constat : l’assimilation est l’œuvre du temps. « Il est très facile d’annexer des nationalités. Il est beaucoup plus difficile d’aboutir à l’assimilation totale. (Ibid.) »

Un deuxième constat : l’effet de l’assimilation prolongée. « La cause de l’assimilation est l’annexion prolongée… Être annexé, agir comme individus dans les cadres d’une autre nation… amène la destruction finale, totale de l’agir (par soi) collectif, en politique, en économique, au culturel… (Ibid.) »

Quel est l’avantage pour la nation majoritaire ? Réponse de Maurice Séguin : « Elle élimine (définitivement) "les crises d’appendice", les revendications, etc., du nationalisme minoritaire. (Ibid.) » Voilà l’objectif du Canada-Anglais ici même et ailleurs dans le reste du Canada.

 Selon cette approche nationale, il est évident que le phénomène ne peut se confondre avec les conflits sociaux (comme le fait René Lévesque dans cet extrait : « Le capital et le travail »

 http://www.youtube.com/watch?featur... ), le combat pour la langue pour préserver seulement une identité culturelle est bel et bien le cas de figure classique des « conflits sociaux ». Quant à la promotion et à la défense de l’indépendance nationale du Québec, il ne s’agit plus d’une lutte DANS le régime mais essentiellement une lutte SUR le régime. C’est plus qu’une « révolution tranquille » ou une idée floue tel ce slogan insignifiant : « Un pays qui nous ressemble : un pays pour tous ! »

 J’aimerais rappeler ici ma 283e chronique en 2007 :
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INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 283 (jeudi, 5 avril 2007 - 2029 visites + 5 messages). « La désorientation politique est-elle consubstantielle au PQ ? Les souverainistes doivent cesser de souffler le chaud et le froid. » N. B. Photo de René Lévesque en compagnie de Pierre Elliot Trudeau quelques heures avant son décès survenu le 1er novembre 1987. http://www.vigile.net/La-desorienta...
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Pour ne pas se laisser « dégriffer », il faudra bien un jour mettre sur la table des idées cohérentes qui iront dans le sens de l’optique indépendantiste. Le combat doit consister à faire prévaloir la thèse de la « foi » indépendantiste vs la « foi » fédéraliste qui domine encore majoritairement l’univers politique québécois. Pour ce faire, les indépendantistes ont l’obligation de s’entendre sérieusement entre eux afin de mettre en commun leurs idées et l’action indépendantiste. Il ne s’agit pas de former une chapelle mais de trouver les moyens de diffuser le message indépendantiste, car il faut sortir du carcan des partis politiques et de la voie électorale à sens unique.

Comment pourrait-on y arriver ? Dans ce combat, le plus important consistera à savoir « ce que c’est que l’indépendance ». Il ne suffit pas seulement de faire face à la provincialisation et de nous amuser dans notre politique provinciale. Il faut monter vers l’indépendance. Facile à dire mais plus difficile à faire. La première action doit commencer par des idées claires et partagées en vue de créer un sentiment national qui vise à réaliser l’unité nationale d’une majorité québécoise.

 L’histoire n’est pas inerte. Son poids pèse lourd sur les épaules des hommes. Le changement radical de trajectoire d’une courbe historique telle l’annexion d’une société par une autre ne se vit pas uniquement dans l’actuel. Comme on sait depuis longtemps, la nation annexée subit « une perte irréparable », soit celle de sa liberté collective ou de son agir par soi collectif sur les aspects politique, économique et culturel. À cet égard, les indépendantistes pourraient réfléchir sur cette autre « norme » de Maurice Séguin qui se rapporte au thème « Objectivité, sincérité, respect de la vérité. »

 « Devant une perte irréparable (ou non réparée), devant un obstacle insurmontable (ou non surmonté), être de bonne foi dans l’ignorance ou, ce qui est plus grave, refuser de voir clair, c’est d’abord, par ignorance des facteurs, des pressions qui limitent et paralysent, se mettre dans l’impossibilité de comprendre d’une manière réaliste la situation actuelle. » (Cf., Les Normes, Introduction.)

 En terminant, j’aimerais signaler que les Québécois ne pourront jamais réaliser l’indépendance du Québec s’ils ne discutent du problème seulement dans l’agitation de l’actualité qui nous submerge. Il faut le recul de l’histoire pour parvenir à façonner l’histoire de demain qui sera ce que nous voulons collectivement et faire d’abord le choix de l’indépendance nationale du Québec. Cette vision suppose l’obtention de la plénitude des pouvoirs de la nation indépendante au sens intégral, c’est-à-dire la souveraineté interne et externe qui s’accomplit par la présence par soi au monde. Il s’en suit que l’interdépendance sort de cette ouverture au monde grâce à l’égalité de « status » de l’État souverain et de la souveraineté populaire de la nation indépendante. Ainsi, le Québec devient désormais présent par soi au monde et distinct de lui. Libre de l’intoxication fédéraliste, la pensée indépendantiste doit précéder et préparer l’action prochaine.

 

mercredi 3 octobre 2012

L’INDÉPENDANCE NATIONALE ET LE GOUVERNEMENT MAROIS


 
Q
ue les politiques péquistes et les ex-parlementaires souverainistes cessent de finasser avec la fin et les moyens.

« Depuis cinq décennies, les voix politiques nous ont entretenus sur le problème des fins et des moyens si bien que la dialectique « DES FINS-MOYENS ET DES MOYENS-FINS » est venue embrouiller la solution du problème de l’ANNEXION des Québécois dans l’empire fédéral canadian. » 

Je remercie tous les internautes qui ne cessent d’accéder à ma 397ième chronique qui porte sur les premiers jours du gouvernement de Pauline Marois.  En ce moment, près de mille visiteurs l’ont visitée. Pour toutes ces personnes, je crois qu’il est nécessaire que je continue la conversation sur le thème de l’indépendance nationale.

Il m’apparaît de plus en plus nécessaire  que les souverainistes doivent se libérer du réflexe que la question de l’indépendance nationale du Québec pourrait être résolue par des répétitions de campagnes électorales et des promesses de référendums (cf., BANQ, Les référendums au Québec : bibliographie,  juillet 2005, 82 p.)

Les citoyens et les citoyennes ou les électeurs et les électrices au Québec ne font pas uniquement de la politique. Ils ne pensent pas continuellement en termes d’élections. Ils gagnent leur vie jour après jour. Cependant, ils aimeraient bien savoir si la souveraineté n’est qu’un ballon électoral qui oppose les champions du fédéralisme et les partisans du souverainisme pour la conquête seulement du pouvoir provincial à Québec. Après deux échecs référendaires et une expulsion du BLOC à Ottawa, ils semblent plutôt chercher les voix qui pourraient les guider dans leur cheminement personnel face à leur destin collectif.

Depuis cinq décennies, les voix politiques nous ont entretenus sur le problème des fins et des moyens si bien que la dialectique « DES FINS-MOYENS ET DES MOYENS-FINS » est venu embrouiller la solution du problème de l’ANNEXION des Québécois dans l’empire fédéral canadian.

Soyons clair et soyons franc. Pour les indépendantistes, la fin est l’indépendance. Cette fin, une fois acquise, devient le moteur et l’instrument pour agir par soi collectivement. Or, sur cette fin se greffe tous les moyens dont une nation a besoin pour jouir et user de sa liberté collective. Ainsi l’espace public libéré de cette contradiction originelle peut enfin ouvrir les portes à la vision politique, sociale, économique et culturelle du futur. L’inverse est une aberration. La situation actuelle au plan politique l’illustre suffisamment pour saisir à quel point l’annexion du Québec au Canada-Anglais est tout le contraire de l’indépendance.

Sans être obligé de faire cette distinction, la situation du Québec est historiquement et objectivement inquiétante pour les Québécois-Français considérés collectivement. Toutefois la finalité de l’action implique la dialectique des « fins-moyens et des moyens-fins » comme le pense Sartre quant à l’acte de création. Il constate que l’auteur ou l’écrivain et le lecteur sont liés entre eux, car « l’écrivain choisit d’en appeler à la liberté des autres hommes » (Dans Qu’est-ce que la littérature ? Paris, Gallimard, 1948/1964, 1985 (coll. « Folio essais », p. 73). Il s’explique en ces termes : « C’est un sentiment complexe mais dont les structures se conditionnent les unes les autres et sont inséparables. Il ne fait qu’un, d’abord avec la connaissance d’une fin transcendante et absolue qui suspend pour un moment la cascade utilitaire des fins-moyens et des moyens-fins. (Dans Ibid., p. 73-74)  Cependant, en 1947, Sartre prend conscience que la FIN ne pouvait pas le dispenser de considérer les MOYENS. Il s’explique ainsi : « Si l’on tient la liberté pour le principe ou pour le but de toute activité humaine, il est également faux que l’on doive juger les moyens sur la fin et la fin sur les moyens. Mais plutôt la fin est l’unité synthétique des moyens employés. Il y a donc des moyens qui risquent de détruire la fin qu’ils se proposent de réaliser, en brisant par leur simple présence l’unité où ils veulent entrer. (Ibid., p. 345) »  Ce paradoxe doit être surmonté par le biais d’une clarification rigoureuse des concepts d’indépendance et d’interdépendance.

Il y a neuf ans, le 2 octobre 2003, un petit groupe de personnes avait conçu l’idée de créer La Ligue pour l’indépendance du Québec. L’embryon d’un site Internet avait été ébauché pour disséminer les fondements de l’indépendance et l’optique indépendantiste parmi les différentes couches de la société québécoise et auprès de la masse de la population. L’intention générale visait à mieux faire connaître l’un des plus grands penseurs du **Québec, l’historien Maurice Séguin (http://pages.infinit.net/liq/msegui...).

Cette approche peut paraître banale, mais il semble très évident que les indépendantistes auraient tout avantage à jeter un regard serein en direction de ce phare qui éclaire les balises qui seraient préférables d’analyser et de comprendre. Le Professeur Séguin est le principal historien qui a étudié systématiquement l’immense problème historique du nationalisme. Vers la fin de sa carrière universitaire au Département d’histoire, l’Université de Montréal annonce dans son Annuaire 1980-1981 un cours qui porte le titre : « Les nationalismes » (HST2338, 3 cr.) : « Histoire du conflit politique, économique et culturel entre le Canada français et le Canada anglais 1760-1960 ». Il s’agit donc du problème crucial des « affrontements nationaux » dans l’histoire. On le sait bien, c’est le problème capital de la collectivité québécoise-française enclavée dans l’empire fédéral canadian.
 
Il serait utile de faire comprendre à nos concitoyens et concitoyennes comment choisir l’indépendance nationale du Québec. Chacun de nous a un chemin critique à suivre pour y parvenir.  Devant l’évidence historique, ce ne sont pas les partis politiques qui sont en mesure de paver ce chemin. Chacun d’entre nous a des CHOIX à faire. Les décisions qui découlent des choix de chacun relèvent d’un mode de penser. Ce qui est vrai pour l’historien l’est aussi pour tout citoyen. Je crois qu’on peut admettre assez facilement cette « norme » de Maurice Séguin qu’il décrit ainsi :
 
« Tout choix se fait (que l’on en soit conscient ou non) d’après un mode de penser, d’après des critères, d’après une échelle de valeurs, une façon de comprendre les rapports entre les événements ou les structures. »
Le défi des indépendantistes, il est là tout net. Il s’agit d’amener les Québécois à concevoir l’INDÉPENDANCE NATIONALE comme « un bien en soi » directement et indirectement aux plans politique, économique et culturel, c’est-à-dire commander au politique sa propre vie politique, gérer en économie sa propre vie économique et maîtriser au culturel sa propre vie culturelle. Dans cet esprit, le citoyen doit comprendre que l’indépendance consiste à ne pas réduire l’agir par soi collectif à un seul aspect tel l’autodétermination politique ou la possession de sa vie économique  ou se limiter à la maîtrise de sa culture.

Dans cette foulée, une autre « norme » vient consolider cette conception de la vie NATIONALE INDÉPENDANTE sur deux points :

1. « Les rapports entre les sociétés sont inévitables et nécessaires. »
2. « Mais il y a quand même vie collective distincte, vie autonome. »

Explication de Maurice Séguin :

« Malgré toute l’insistance sur la nécessité et l’utilité pour une société de collaborer avec les autres, il n’en demeure pas moins que la notion de vie d’une société se rapporte essentiellement à la notion d’agir (par soi) de cette société. »
[N. B. Le contraire étant : le remplacement, l’annexion, bref l’oppression essentielle qui est la perte de l’agir par soi collectif (par ex. : la provincialisation.]


Il est essentiel que le combat se place plus solidement au plan conceptuel. Les Québécois-Français doivent se soumettre individuellement à une autocritique systématique s’ils veulent se libérer des schèmes du fédéralisme qui vicient la pensée indépendantiste.  Le changement de paradigme ne surviendra pas spontanément. Un chemin critique devra être suivi, car changer est complexe. C’est un acte frustrant et ambigu. Changer est une expérience intimement personnelle.

Pour réaliser effectivement l’indépendance nationale du Québec, les Québécois devront s’habituer graduellement à penser, à dire et à écrire que le Québec est dans le monde mais distinct de lui. Chaque québécois saura à ce moment-là que l’indépendance et l’interdépendance sont préférables à l’annexion, la subordination, la provincialisation, la sujétion ou la superposition des autres nations voisines et dans le monde. Il reconnaîtra le besoin d’acquérir sa liberté collective avec l’avantage d’un État souverain. Il saura que l’unité nationale n’est pas la recherche de l’isolationnisme.  Il aura acquis la conviction intangible que la nation québécoise a le droit de se gouverner soi-même.

vendredi 7 septembre 2012

LE DÉFI MAJEUR DE MADAME PAULINE MAROIS


INDÉPENDANCE nationale DU QUÉBEC 396


« Au plan opérationnel, la première difficulté politique consistera à transformer une haute fonction publique provinciale en une haute fonction publique nationale. »  
 
Bruno Deshaies
Vigile.net

jeudi, 6 septembre 2012

Les dés sont jetés.  Les électeurs et les électrices de toutes les régions du Québec ont voté pour la formation d’un nouveau gouvernement.  Ce choix démocratique des « voteurs » aura d’autant plus d’importance qu’une loi scélérate pèse sur toutes les têtes comme une épée de Damoclès.  En revanche, les Québécois et les Québécoises ne sont pas ce que pensent les Charest et Legault de ce monde.  Ils et elles ont finalement pris position. Toutefois, les résultats électoraux ne permettent pas de résoudre les contradictions de la pensée politique québécoise. Ce que les parlementaires doivent maintenant assumer le plus sereinement, c’est que l`Assemblée nationale du Québec ne devienne pas une foire d’empoigne dès la mise en marche du gouvernement Marois.   

On le voit, dans les faits, l’économie n’est pas la fin du monde.  Or, l’Assemblée nationale de la dernière session du Québec fut incapable de fonctionner adéquatement.  Béatement, la population a assisté à un épisode entre des parlementaires obsédés par la soif d’une élection dans le seul but d’en découdre les uns les autres.  Ah ! démocratie quand tu nous tiens.  Pour le premier ministre Charest, le mot démocratie s’écrit avec un « d » majuscule dont il est le seul à en connaître le sens. Nous avons appris ce soir que sa fidélité démocratique se limite à ses convictions.  Pour lui, démocratie = économie.  Il a beau parlé des valeurs démocratiques que personne ne veut plus le suivre.  Malgré tout, une élection, c’est une élection. Les résultats du vote ont démontré qu’une fraction importante du vote populaire a maintenu son appui au parti libéral malgré la défaite de Jean Charest dans sa circonscription de Sherbrooke.  Le parti québécois de Pauline Marois doit donc se contenter d’un gouvernement minoritaire. Tel a été le vœu suprême exprimé par la souveraineté populaire.

Par ailleurs, l’Assemblée nationale devra compter dans ses rangs une deuxième opposition, soit celle de la Coalition pour l’avenir du Québec de François Legault, puis d’un quatrième parti avec madame Françoise David et Amir Khadir de Québec solidaire.  Mais c’est surtout la CAQ qui a forcé le jeu démocratique.  Depuis un an environ, un sauveur a fait son apparition.  Il se présente pour « faire le ménage » et il nous offre, clé en main, de mettre le Québec sur les rails avec ses solutions magiques dans le style de l’ex-premier ministre Mike Harris de l’Ontario avec sa « Révolution du bon sens » qui a terminé ses jours dans l’enfer de l’eau contaminée à Walkerton.  Il y a trop de gras.   Il doit couper ici et là dans le budget, la fonction publique et parapublique, l’organisation des services, etc. !  Il nous prévient, ça ne fera pas mal.  Toutes les difficultés seront aplanies.  On s’en va « drette », puis surtout « on est fiable ».  La Belle province va marcher vers des jours meilleurs : pas de référendum, pas de corruption, une bonne gestion avec un « cadre financier » dit réaliste et juste des coupures incontournables.

Vient Pauline, la « dame de béton ».  Elle se tient encore « deboutte ».  Il y a de quoi !  Elle lutte avec l’énergie du désespoir.  C’est même très  honorable.  Digne dans le combat électoral, elle est parvenue malgré tout à faire sa marque devant l’agitation verbale des siens et des autres. Malheureusement, le soir même où elle accède au poste de première ministre, une personne a été abattue au Métropolis au moment où elle prononçait son discours de fin de campagne tard dans la soirée.  On sait que durant la campagne électorale, elle a réfuté l’objection des Charest et des Legault qui voyaient dans son approche politique des intentions machiavéliques et de vouloir mettre « la chicane dans la cabane » ou même de supposer (comme l’a déclaré le chef de la CAQ) d’exiger « un test sanguin » de « bon nationaliste ».  Avouons-le, la coupe est pleine.  Il n’en fallait pas plus pour voir apparaître la  réaction de la presse canadian de Montréal et de Toronto à l’encontre des souverainistes.  Les événements vécus en fin de soirée des élections du 4 septembre illustre la fragilité de la démocratie sous tous ses aspects plus ou moins heureux.

Contre vent et marées, Pauline Marois devient la première femme a occupé le poste de première ministre du Québec.  Cependant, avec les résultats de la répartition des sièges à l’Assemblée nationale, on peut déclarer sans l’ombre d’un doute que la cheffe du PQ aura fort à faire devant une situation si lourdement empoisonnée afin de réaliser ses promesses électorales et de gouverner efficacement. Dans les circonstances actuelles, il devient de plus en plus nécessaire pour elle de faire appel à des ressources humaines de l’extérieur de son entourage immédiat afin de consolider le Cabinet du PM ou du Ministère du Conseil exécutif  de l’État du Québec − ce haut lieu des grandes décisions politiques − qu’elle aura à commander, diriger et animer.(*)  Ce sera un travail d’équipe colossal au plus haut niveau de l’État, car c’est le centre névralgique du gouvernement.  Les événements de la nuit dernière nous ont montré que tout ce qu’elle aura à déclarer publiquement sera scruté à la loupe.

Au plan opérationnel, la première difficulté politique consistera à transformer une haute fonction publique provinciale en une haute fonction publique nationale.  Il lui faudra mettre fin aux réflexes ataviques de provinciaux des sous-ministres en titre ainsi que des dirigeants des grands organismes publics et parapublics.  Elle-même aura à faire l’apprentissage d’un nouveau vocabulaire au sujet de l’indépendance nationale et de l’interdépendance du Québec dans le monde.  Les citoyens québécois doivent entendre autre chose que des lamentations sur le dysfonctionnement du fédéralisme canadian ou sur le style de gouvernement des chefs à Ottawa.. 

L’indépendance nationale du Québec et les fondements de l’optique indépendantiste exigera énormément d’effort de la part du gouvernement péquiste pour disséminer l’idée indépendantiste.  Le slogan « À nous de choisir » doit être qualifié clairement.  Ce n’est pas la croisée des chemins mais l’indépendance nationale du Québec qui doit faire son entrée sans équivoque dans l’espace public.  La réalisation de la souveraineté nationale du Québec est à ce prix.  Est-ce que notre haute fonction publique est prête à emboîter le pas ?  Une évaluation sérieuse de la capacité et de la volonté interne de l’État est à préparer avec soin.  La solidité de  l’État du Québec en dépend largement ainsi que de son gouvernement.  À cause de sa vision de l’indépendance nationale du Québec, le gouvernement péquiste sera mis à rude épreuve dans les mois à venir ainsi qu’au cours des prochaines années.

Bon succès madame Pauline Marois au titre de première ministre du prochain gouvernement national des Québécoises et des Québécois et de la nation québécoise.
­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­_______________________
 (*) Pour le commun des mortels, il est instructif de naviguer sur le site Internet du Ministère du Conseil exécutif du Québec (http://www.mce.gouv.qc.ca/ministere/ministere.htm).
 



Lecture :
Christian Rioux, « Une élection européenne », dans Le Devoir, 7 septembre 2012.  ICI : http://www.vigile.net/Une-election-europeenne,50987
De son analyse de la situation québécoise à partir de l’expérience européenne, il retient surtout la leçon qui suit :

« Convenons pourtant que cette révolte contre l’État ne vient pas de nulle part. Elle trouve le plus souvent sa source dans l’incapacité des États modernes à choisir. Comment expliquer en effet qu’un État comme celui du Québec offre des traitements de fertilité gratuits alors qu’il n’est même pas en mesure d’assurer un service adéquat aux urgences ? Ou que l’on hausse les droits de scolarité alors qu’il n’y a pas de péages sur les autoroutes du Québec ? Qu’on me permette de penser qu’il ne s’agit pas tant de trancher dans le gras que d’avoir le courage de choisir. »


Commentaires :

Le défi majeur de Madame Marois

7 septembre 2012
  • Deux petites remarques s’imposent :
1 - Vous parlez de "démocratie" alors que vous devriez parler de gouvernement représentatif. Si vous pensez que la démocratie se limite à l’élection et que l’élection c’est la démocratie, il faudra réviser vos cours cours d’histoire et aller faire un petit tour du côté de la démocratie athénienne par le tirage au sort, nous parler aussi de la démocratie directe et participative. Ce que vous appellez "démocratie" n’est qu’un pâle reflet d’une vraie démocratie où le peuple participe vraiment aux décisions qui le concernent autrement qu’en votant une fois à tous les 4-5 ans pour des politiciens professionnels qui servent d’abord leurs intérêts avant ceux du bien commun.

 
2 - Pour gouverner, le PQMarois devra faire alliance avec la CAQ principalement et QS pour la prochaine élection. Marois connaît Legault depuis des années et devrait savoir ce qu’il lui faudrait concéder pour se maintenir au pouvoir. Entre vous et moi, sauf sur la question du référendum, il y a beaucoup de points communs avec la CAQ. Pourquoi ne pas nommer Duchesneau, Legault et Françoise David au conseil des ministres ? Des cabinets de coalition cela s’est déjà vu dans l’histoire et personne n’est mort.
 
Pierre Cloutier, avocat à la retraite
 
Réponse de Bruno Deshaies :
 
Je respecte votre opinion mais je ne crois pas que vous allez bien loin avec vos idées à part de vous défoulez.  Il manque beaucoup de pragmatisme et, en plus, vous perdez de vue l'optique indépendantiste.  Pauline Marois doit choisir son type de politique indépendantiste par son action gouvernementale. Elle a besoin d'une fonction publique qui comprend ce message.  Ce n'est pas l'oppositoon qu'elle doit convaincre mais plutôt les Québécoises et les Québécois. C'est son défi majeur face à la nation québécoise.
  • Le défi majeur de Madame Marois
           8 septembre 2012, par Marcel Haché

Les rôles sont inversés. Maintenant que Pauline Marois est chef de tous les québécois, il sera impossible aux libéraux d’aussi mal se comporter que Jean Charest à l’A.N.

Chaque fois que ce minus prononçait le nom de Pauline Marois, c’était avec la même hargne qu’il avait dénoncé Elsie Lefebvre, alors qu’il s’était disqualifié.  Bien avant la venue de ce ti-jean Charest à l’A.N., Pauline Marois y était déjà et personne ne s’était jamais plaint qu’elle ait manqué de classe une seule fois.

Que les libéraux déplorent maintenant le départ d’un grand chef d’État, indique assez bien qu’ils n’ont aucune conception de ce qu’est l’État, encore moins une idée de ce que pourrait être une haute fonction publique exempte de leur partisannerie.

Cela devrait inciter le gouvernement péquiste à y avoir de la suite dans les idées, les libéraux n’y ayant jamais vu autre chose que des intérêts. 
  
Le défi majeur de Madame Marois

9 septembre 2012, par Bruno Deshaies

Bonjour Monsieur Haché,

Si je comprends bien votre point de vue, vous semblez nous dire qu’il serait difficile que la haute fonction publique ne soit pas sans reproche eu égard à la partisannerie du gouvernement Charest. Cette allégation est fort probable mais il y a tellement de subtilités dans les rapports entre les deux pouvoirs (politique et administratif) ─ compte tenu des connivences qui rapprochent forcément les individus par le truchement des chefs de cabinet politique ─ que les divergences de points de vue sont rares.

Comme vous savez sûrement, les carrières des sous-ministres ou des chefs de cabinet politique sont souvent très interdépendantes même si les ministres passent. Plus souvent qu’autrement un service en attire un autre quand ce n’est pas tout bonnement la loyauté (c.-à-d., fidélité à l’égard de : une personne, une cause, une conviction). Un véritable cercle vicieux ! On connaît toute la charge que mettent les libéraux sur cette notion de «conviction ». C’est presque la foi elle-même incarnée dans leur opinion. Ce concept flou rejoint une majorité d’individus dans la société civile. Avoir des convictions, n’est-ce pas noble ?

Madame Marois n’aura pas le choix des moyens. Elle aura besoin d’une équipe externe à la fonction publique pendant un bon moment afin d’éviter les pelures de banane qui vont paver son parcours comme première ministre du gouvernement péquiste et de cheffe de l’État du Québec. Quant à la direction de l’Exécutif de l’État, elle a des responsabilités qui dépassent la rédaction des lois, la levée des impôts, la gestion de la Fonction publique et de la conduite de ses rapports avec les autres gouvernements au Canada. L’État, c’est la dimension politique dans ses rapports avec les individus et la société (civile), l’économie et la culture, puis finalement avec l’ensemble des activités humaines de tout ordre dans la vie et les conditions de vie des individus et de la croissance globale de la société. Bref, c’est toute la vie collective nationale qui est en cause. Et l’indépendance nationale du Québec fait partie de cette direction de l’Exécutif de l’État. Cette conviction profonde vaut mille fois plus que celle des libéraux, des caquistes ou de tous les défenseurs du fédéralisme renouvelé, refondé, transformé en une autre autonomie tronquée.

Le chantier est immense. Il faut de toute urgence mettre à l’œuvre des milliers de citoyennes et de citoyens dans toutes les régions du Québec pour expliquer la vision du Québec indépendant par soi et collectivement dans le monde. Les Québécois doivent comprendre que le Québec est dans le monde, mais qu’il doit être distinct de lui.



  • Le défi majeur de Madame Marois
 
           10 septembre 2012, par Marcel Haché
M. Deshaies,
Je suis totalement d’accord avec vous.  M’est arrivé d’écrire sur Vigile que la recette de l’Indépendance se trouvait dans les cuisines de la fonction publique.  La résolution du « mystère Québec » s’y trouve aussi.
 
Je crois seulement qu’il y a un immense problème avec les grands cuisiniers… Je crois aussi que les gouvernements péquistes du passé n’étaient pas très sérieux à questionner les recettes, plutôt que de questionner les cuisiniers.  Un méchant coup de barre par-là est nécessaire, indispensable, fondamental, à terme incontournable.
 
Vos explications et vos suggestions m’apparaissent très justes et très accordées au temps présent. Le P.Q. est encore au front − la campagne électorale se continue maintenant à l’A. N. − pour gagner la prochaine élection, si déterminante. C’est ce front-là de la prochaine élection qui devra être gagnée. Je n’arrive pas à voir dans le passé une élection plus importante que celle que devra mener le P.Q. la prochaine fois.
 
La prochaine élection sera déterminante pour enfoncer la résistance « fédérale » de façon décisive − même si les indépendantistes n’en ont pas tous encore pris toute la mesure- mais d’ici là, je crois que nous sommes d’accord,  les résistances

«provinciales », internes, et tout particulièrement celles de la haute fonction publique ne doivent pas être sous-estimées.  Oh que non !  Et partant de là, la transformation de l’appareil de l’État, ce serait évidemment le prélude au changement d’État lui-même…



Quant à moi, derrière la « gouvernance souverainiste », pas très flamboyante, il pourrait et devrait se profiler une gouvernance nationale, ce qui est bien différent qu’une gouvernance provinciale.
 
Salutations
 
  • Le défi majeur de Madame Marois
     
  • 11 septembre 2012, par Michel
     
    Le Parti Québecois n’a qu’a AGIR AGIR AGIR et adopter tout son Programme incluant un Référendum pour l’indépendance. Et si la CAQ et le PLQ refusent d’adopter un des points promis par le PQ ces refus deviendront les principaux motifs de tenir UNE ÉLECTION RÉFÉRENDAIRE. Le Parti Québecois doit refuser de se comporter en parti provincialisme soumis au colonialiste d’Ottawa et se laisser tromper par des fonctionnaires nommés par les Libéraux .

    MICHEL, à Lire par GOOGLE le Forum Projet MPQ
    http://forum.autochtones.ca/viewtopic.php?t=8624
     
    • Le défi majeur de Madame Marois
    19 septembre 2012, par Bruno Deshaies
    Nous apprenons ce matin que madame Marois va nommer tous les chefs de cabinet des ministres de son gouvernement et qu'elle va muter un certain nombre de sous-ministres en titre.  C'est un début dans la bonne direction de la gouvernance de l'État du Québec.  Mais elle devra aller plus loin encore.  Elle aura besoin en priorité de s'entourer d'un groupe de personnes de la société civile afin de l'épauler dans sa réflexion critique sur les gestes qu'elle posera comme chef de l'action gouvernementale.  C'est le moyen et long terme qu'elle ne doit pas perdre de vue, car le court terme sera affolant. L'équipe gouvernementale devra faire preuve de pragmatisme sans flagornerie.

    Le démarrage semble fonctionner dans la bonne direction.