dimanche 28 juin 2009

Les discours patriotiques de la Fête nationale

Le frêle discours de la soumission
Lettre à Suzanne Clément
Bernard Desgagné

Tribune libre de Vigile jeudi 25 juin 2009

Autres déclamations des dix dernières années à la Fête nationale

Julien Poulin, alias Bob Gratton
Discours patriotique du 24 juin 1998

27 juin 2009, par Bruno Deshaies

Pour celles et ceux qui aiment faire de l’analyse politico-culturelle et sociale, voici une autre référence aux discours patriotiques de la Fête nationale du Québec.

Continuer la recherche et faites-nous part de vos trouvailles et surtout de votre point de vue sur la culture, le politique et l’indépendance du Québec.

P.-S. Les Québécois devront un jour prendre les MOYENS pour suivre le chemin de l’indépendance. Or, en ce moment, les souverainistes font la nage sur place en attendant d’être noyés dans le grand tout anglo-saxon.


Discours patriotique de Gilles Pelletier à la Fête nationale
le 24 juin 2001 sur les Plaines d’Abraham

28 juin 2009 Bruno Deshaies

Extrait :

« Je vous sent prêt à vous embarquer /Alors que moi, faut bien le dire, / J'ai passé l'âge des grandes traversés en solitaire; /J'ai besoin d'un équipage; / Sans équipage, j'peux plus prendre la mer. / Ce soir, je suis venu vous dire / Que j'ai besoin de vous. »

Il est temps d’exiger du MOUVEMENT NATIONAL DES QUÉBÉCOISES ET DES QUÉBÉCOIS un changement de cap au sujet des « discours patriotiques » du 24 juin. L’ambigüité persistante sur l’avenir du Québec est aujourd’hui dépassée par un large segment de la population québécoise. Le Mouvement national prend du retard sur les événements réels qui façonnent en ce moment la société québécoise. Quant au Conseil de la souveraineté, il serait temps qu’il ouvre grandement ses oreilles pour saisir la grogne des indépendantistes qui piaffent d’impatience à écouter toutes sortes d’inepties sur la souveraineté du Québec.

Bref, les déclamations du 24 juin représentent en ce moment un autre temps. Le rêve est connu. Les moyens sont là. Mais la détermination est absente. Les VOLONTÉS ne sont pas réunies.

Le RRQ fait de grands efforts. Mais cette LUTTE NATIONALE au second degré nous maintient dans un état de minoritaire. En revanche, l’affirmation de la lutte nationale au troisième degré entraîne un regard sur nous de majoritaire et de majeur. Elle consiste à exprimer ouvertement que ce pays sera gouverné par la collectivité nationale de tous les Québécoises et Québécois qui défendront bec et ongles l’indépendance du Québec à commencer par l’Idée d’indépendance elle-même.

dimanche 21 juin 2009

De quelle stratégie de convergence s’agit-il ?

« Où sont-ils les outils dont les souverainistes optimistes auront à se servir demain pour défendre la cause de l'indépendance du Québec à moyen et à long terme ? »


Montréal, 21 juin 2009 Bruno Deshaies

Bonjour Monsieur Michel Gendron,

Une remarque préliminaire. J’aurais aimé vous écrire personnellement, mais vous n’osez pas mettre comme Ougho ou comme Louis Lapointe et certains autres, ce message supplémentaire à la fin de votre article : Envoyer un message privé à Michel Gendron. C’est dommage.

Au sujet de la stratégie de convergence, on en parle beaucoup mais c’est plutôt platonique. J’aimerais aborder le problème différemment.

J'imagine qu'elle commencera, cette stratégie, le jour où nous cesserons d'écrire des analyses de situation et que nous commencerons par nous parler au lieu de nous écrire des épîtres les uns les autres par médias interposés soit La Presse ou Le Devoir ou même Vigile qui est presque du pareil au même.

Les messages personnels, ça existe ! Pourtant, on est là à se gratter partout comme Foglia, à faire de la sémantique où ce n'est pas nécessaire, à s'enivrer de sondages, à s'engager dans n'importe quelle discussion qui finalement aboutit en queue de poisson parce que les fondements de l'indépendance ne nous intéressent pas. Nous voulons être dans l'action et faire de la politique, un point et c'est tout.

Ce murmure de convergence semble vouloir rafistoler bien des choses contradictoires dans une perspective à court terme : la prochaine élection provinciale. Le PQ veut battre Charest et le PLQ. Bravo ! Tout un horizon pour l'indépendance du Québec !

Où sont-ils les outils dont les souverainistes optimistes auront à se servir demain pour défendre la cause de l'indépendance du Québec à moyen et à long terme ? Avec un discours par ci par là ? avec une petite crise de relations fédérales-provinciales ? avec le budget du Québec ? Bref, avec n'importe quoi et toujours la même impréparation pour agir efficacement dans la voie tracée en vue d’atteindre l’indépendance.

Marois a rédigé son plan, Parizeau a fait son discours, Landry prévoit pondre prochainement un document, Bruno Deshaies a écrit 365 chroniques dans Vigile et beaucoup d’autres en ont fait autant. Finalement, tout le monde glousse à tout moment un petit cri. Le dernier gloussement concerne la réalisation d’États généraux de l’indépendance. Quelle affaire !

Pendant tout ce temps consacré à ce spectacle médiatique, le mouvement qui pourrait prendre forme ne se crée pas. Les souverainistes sont compartimentés sauf sur un point : ils rêvent que le PQ va faire l’indépendance du Québec sans une démarche profonde de persuasion de la population et sur un coup de tête électoraliste. Là, nous avons un grave problème. L’Autre, le Canada-Anglais et son gouvernement central, n’hésiteront pas à prendre les moyens les plus lourds pour nous déstabiliser.

Qui veut prendre le téléphone pour réunir ceux qui croient que des indépendantistes peuvent se parler entre quatre yeux. Pas à l’occasion d’un colloque, pas à l’occasion d’États généraux, mais entre des personnes qui souhaitent faire avancer l’Idée d’indépendance dans le cerveau des Québécois sans militer à tout prix dans un parti politique. Selon moi, c’est possible. C’est d’autant plus possible que « les décrocheurs du PQ », les indépendantistes – comme on les appelle – ne demanderaient pas mieux de voir élargir le cercle du mouvement indépendantiste auprès de la population, par une approche plus originale que celle que nous subissons actuellement par l’approche péquisto-fédéraliste qui remonte au MSA de René Lévesque.

Se pourrait-il que les Québécois en aient marre du « tataouinage » des élites souverainistes ? On le voit, elles n’osent pas s’impliquer plus systématiquement dans l’action, à part de palabrer devant la « tribu » (pour reprendre une accusation de Trudeau à notre endroit) et qui prétendent dur comme fer de défendre les intérêts supérieurs du Québec. L’a-t-on entendu assez souvent cette étonnante expression là ?

Les Québécois ont compris qu’ils sont enfermés dans le fédéralisme canadian. Ils ont compris qu’ils veulent se gouverner eux-mêmes et par eux-mêmes. Ils veulent s’en sortir. Or, l’élite indépendantiste n’est pas au rendez-vous. Il lui manque le cadre conceptuel valable pour entreprendre le combat à court, moyen et long terme. Ici, il n’est pas question de souffrir d’une élection à l’autre à attendre le sauveur. Les chefs péquistes sans exception ont terminé leur carrière de premier ministre par une démission plus ou moins fracassante. Nous constatons aujourd’hui l’ampleur du désastre. Nous devons entreprendre une nouvelle démarche qui mettrait au travail des dizaines de centaines, des milliers de Québécois qui feraient d’abord leur devoir avant de crier au loup.

vendredi 19 juin 2009

La Realpolitik et l’indépendance du Québec

Louis LAPOINTE, dans WWW.VIGILE.NET, vendredi, 12 juin 2009.

« J’étais présent à ce fameux colloque de l’IPSO, et avant d’écouter bien attentivement ce que Jacques Parizeau avait à nous dire, j’avais entendu les messages de Louis Bernard, Robert Laplante, Pierre Graveline, Anne Légaré et Bruno Deshaies. C’est probablement de leurs propos dont s’est inspiré Jacques Parizeau lorsqu’il a fait son discours, lorsqu’il nous a dit sur le ton de la confidence qu’il préférait l’élection référendaire au référendum, mais qu’il s’était plié à la volonté démocratique des membres du Parti Québécois à ce sujet. »

REMARQUE PRÉLIMINAIRE

Nous résumons de mémoire le point de vue que nous avons exprimé à l’occasion d’une intervention comme participant au Colloque des IPSO (les intellectuels pour la souveraineté) tenu à Montréal, samedi, le 6 juin 2009, sous le thème : « Pour que la prochaine fois soit la bonne ! »

Parce que monsieur Louis Lapointe m’a fait le plaisir de citer ma participation au colloque et signaler son effet sur les participants, je voudrais présenter ici un résumé un peu plus étoffé de mon intervention.

– Point de vue exprimé par Bruno Deshaies

La question de l’indépendance politique relève de la Realpolitik. Il s’agit d’un rapport de force entre deux collectivités nationales. Et ce qui va se passer se déroulera inévitablement dans le TEMPS. Par conséquent, il faut reconnaître notre passé, agir dans le présent et anticipé l’avenir.

Quant à notre passé, il faut bien admettre que la société québécoise existe. Cette société vit, agit et s’affirme. Cependant, il lui manque une logique fondée sur un cadre conceptuel de l’indépendance du Québec. Et, stratégiquement, nous sautons toujours cette étape importante.

C’est un énième abrégé de notre pensée politique que j’ai entendu ce matin et que nous lisons régulièrement sur le site Internet de VIGILE. Nous possédons là une bibliothèque virtuelle monumentale de ce que nous sommes en tant que souverainistes. On ne saurait dire à quel point ce site peut être instructif pour tous et toutes les indépendantistes. On y voit que la société québécoise a ses forces et ses faiblesses ; elle est divisée ; elle est mêlée ; pourtant, elle excelle dans certains domaines de la culture et de l’économie. Elle n’en demeure pas moins fragile. Il y a toutes nos forces et nos faiblesses comme société : les souverainistes lucides contre les « purs et durs » ; les fédéralistes autonomistes contre les fédéralistes souverainistes, tout comme les confédéralistes qui sont pour et contre, les souverainistes partisans qui ne discutent que de stratégies, etc. Malgré nos bonnes intentions, il faudrait reconnaître que le combat pour l’indépendance ne sera pas une sinécure.

J’ai bien aimé les exposés de Robert Laplante et de Louis Bernard. Dans les deux cas, l’affirmation nationale est sans équivoque. Notre problème tient principalement au fait qu’on se refuse de créer un centre de l’indépendance du Québec qui aurait pignon sur rue quelque part et qui serait doté d’un minimum de moyens d’action. Il faut fédérer les énergies indépendantistes et cessez de se compartimenter entre nous. Cette étape précède les stratégies ouvertes ou de la tribune pour lesquelles nous abusons trop joyeusement.

Si l’indépendance est une fin, il ne faudrait pas se surprendre de la réaction de l’Autre, c’est-à-dire du Canada-Anglais, même s’il est dirigé par un Canadien français ou un Québécois.

Nous avons un travail de persuasion à réaliser. Malheureusement, force est de constater que nous sommes en état de destruction. Il importe de faire l’union des forces des Québécois-Français comme majorité au Québec. Il faut réunir les énergies par-delà les partis politiques.

Le combat ne sera pas facile. Il supposera un affrontement. L’Autre aura son mot à dire. Il semble que les souverainistes n’ont pas encore compris que les Canadians peuvent réagir et que, de toute façon, ils agissent de façon permanente sur le dossier du Québec. Et peu importe, ils interviennent à leur gré et selon les standards établis depuis longtemps sur la base de l’« unité canadienne » from coast to coast. C’est ainsi que l’union politique a conduit à l’union économique, puis à l’union culturelle et en ce moment à l’union sociale et à l’intégration du Québec dans les forces armées canadiennes, entre autres, sans compter l’assurance-emploi, les pensions de la sécurité de la vieillesse, les allocations familiales, etc.

15 juin 2009

P.-S. Il serait intéressant de prendre le temps de réfléchir sur le thème qui suit : « La CRISE: une gigantesque improvisation ».

vendredi 12 juin 2009

Andrée FERRETTI et le Plan Marois

« Sauver les meubles »

Andrée Ferretti
Tribune libre de Vigile
jeudi 11 juin 2009
ICI : http://www.vigile.net/Sauver-les-meubles

Notre commentaire

12 juin 2009

En opposition au ronron des péquistes

« Les indépendantistes ne doivent donc rien attendre de plus de lui [le PQ].
Ils doivent mener le combat en dehors de ses rangs,
tout en le considérant comme leur meilleur allié.
C’est en ce moment un impératif catégorique. »
(Andrée Ferretti)

Ce constat est tellement évident qu’il est extrêmement pénible de voir certains commentateurs sur Vigile.net s’évertuer à se faire du cinéma en dehors de la réalité. Penser en présence des faits doit devenir la logique de L’Idée d’indépendance CONTRE L’Idéal fédéral de l’auguste André Pratte et consul du fédéralisme et de l’orthodoxie du statu quo depuis le temps, à tout le moins, de Thomas Chapais.

Madame Ferretti nous dit bien que « les indépendantistes […] doivent mener le combat en dehors de ses rangs [ceux du PQ], tout en le considérant comme leur meilleur allié. »

Idée sacrilège ! Le troupeau ne peut pas être subdivisé. Une histoire de mouton de Panurge… Ne pourrions-nous pas faire confiance à madame Ferretti sur ce point ! Son vécu dans la mouvance souverainiste n’est-il pas encore assez fort ? Arrêtons de nous amuser à discuter comme les théologiens du Moyen Âge. Le verbiage est terminé. Le pontife du souverainisme, Jean-François Lisée, n’est préoccupé que par les sondages. Ce comportement est tellement vrai qu’il récidive depuis 1976 sur le même thème du yo-yo des résultats successifs de l’évaluation (?) de l’opinion publique au sujet de la place de la souveraineté dans la population québécoise.

L’action sollicite les indépendantistes à mettre au pied du mur les Marois, les Parizeau, les Landry et les Larose à cesser de gesticuler et d’ergoter pour créer une crise artificielle. Faites valoir, mesdames ou messieurs, votre savoir faire pour créer une action collective d’envergure qui mettra fin à votre vedettariat. Mettez-vous du côté des combattants indépendantistes qui sont dans la société civile. Marchez avec eux et non sans eux. Réunissez du monde. Faites bouger les milieux d’affaires. Prenez le temps de préparer avec les membres de la société civile des actions qui formeront les Québécois et les Québécoises à L’Idée d’indépendance au-delà de la seule prise du pouvoir à Québec dans un État qui est toujours provincial.
Cette lutte nationale transcende les officines du PQ et BQ.
Les chefs de file souverainistes devraient réviser leur stratégie.

O O O

Nous suggérons la lecture de Josée Legault, « Un jugement sévère. » Dans VOIX PUBLIQUE, VOIR, 9 juin 2009, p. 9.