mardi 27 mars 2007

Pierre BOURGAULT (1934-2003)

UN DÉTONATEUR DE LA PRISE DE CONSCIENCE
INDÉPENDANTISTE


Comme tribun, orateur, journaliste et essayiste, Pierre Bourgeault a été un détonateur de la prise de conscience du nationalisme indépendantiste durant la seconde moitié du XXe siècle. Dans son ouvrage intitulé OUI à l’indépendance du Québec (1977), il suppose que le nationalisme doit s’accomplir maintenant afin que les générations futures puissent le dépasser. « Ce n’est qu’une fois l’indépendance acquise, écrit-il, que les jeunes Québécois pourront enfin s’inventer une société qui leur ressemblera. À défaut de quoi on les retrouvera dans vingt ans brandissant les mêmes drapeaux que nous, scandant les mêmes slogans et se cognant le nez aux mêmes portes fermées. (p. 174) »

Le discours qu’il soutient dans ce livre constitue une longue dissertation subdivisée en vingt-neuf articles qui sont en fait une rationalisation sur la position indépendantiste. Pour synthétiser sa pensée, il l’articule autour de « Si je réponds “oui” à l’indépendance du Québec, c’est… ». Vient après une suite répétitive de cette affirmation qui amorce les vingt-neuf articles où il tente de démontrer la nécessité pour les Québécois de faire l’indépendance du Québec. Nous donnons ci-dessous le libellé de tous les énoncés qui marquent son mode de raisonnement et les raisons, selon lui, pour laquelle l’indépendance est nécessaire parce qu’elle « vise à nous faire vivre de nos propres ressources et de notre propre génie » (p. 10).

Comme tous les autres indépendantistes optimistes de l’époque, il sera confronté à l’idée d’association économique pour le Québec. Sur cette question, il écrit : « Sachons garder en mémoire que les associations économiques, quelles qu’elles soient, sont affaire d’intérêt mutuel et non de sentiments. […] C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre que l’indépendance du Québec nous permettra de négocier avec le Canada une « vraie » association économique qui ne nie pas nos intérêts les plus vitaux. (p. 117) » Il ne sera pas le seul à jongler avec cette idée qui continue encore aujourd’hui à paralyser le MOUVEMENT de l’indépendance du Québec. Ce problème remonte au manifeste d’Option Québec publié par René Lévesque en 1968.

En mettant à part ce problème et quelques autres du même genre, on peut dire que l’actualité de Pierre Bourgault a consisté surtout à nous rappeler que nous pouvions être fiers d’être Québécois. Par ailleurs, on doit reconnaître qu’il a travaillé à disséminer l’idée indépendantiste auprès des Québécois pendant un demi-siècle. Mieux le comprendre nous permettrait très certainement d’améliorer nos raisonnements dans l’optique indépendantiste sans tomber dans les mêmes ornières du nationalisme-indépendantiste-optimiste des générations précédentes.

Mieux comprendre la façon de penser de Pierre Bourgault, c’est s’offrir l’occasion d’aller plus loin encore dans la conviction que l’indépendance du Québec est absolument nécessaire. Mais il faut toutefois y ajouter sans faute toute la conceptualisation de « la nation au sens intégral » que nous retrouvons dans Les Normes et Histoire de deux nationalismes au Canada de Maurice Séguin. La transformation de la conception péquiste de la souveraineté devrait s’abreuver le plus tôt possible dans ces deux sources. Pour cela, le nouveau cheminement des souverainistes exigera la mise en place d’une organisation qui assurera des formes variées de communication entre les indépendantistes et la population québécoise établie dans toutes les régions.

Si nous avons eu besoin d’un tribun pour porter l’étendard souverainiste, il nous faut maintenant des organisateurs affûtés par l’optique indépendantiste qui soient capables de faire avancer le MOUVEMENT. Il s’agit plus aujourd’hui d’une action collective que d’éclats individuels aussi brillants soient-ils, bien que les deux ne doivent pas s’exclure. Faire naître des Académies de l’indépendance dans toutes les régions du Québec serait un précieux commencement dans la bonne direction.

Nous vous invitons à lire avec attention les libellés des vingt-neuf énoncés de Pierre Bourgault dans OUI à l’indépendance du Québec afin d’affiner votre pensée indépendantiste. Mais la véritable difficulté commencera lorsque vous tenterez vous-même de penser sérieusement dans l’optique indépendantiste en percevant bien les limites, les inconvénients du fédéralisme. C’est l’obstacle le plus difficile à franchir si vous voulez dire OUI fondamentalement à l’indépendance du Québec. Il ne s’agit plus des attributs de l’indépendance, mais de l’essence même de celle-ci, c'est-à-dire l’AGIR PAR SOI COLLECTIF DE LA NATION ayant à son avantage la plénitude des pouvoirs d’un État souverain et la capacité d’agir sur tous les secteurs et dans tous les domaines tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il ne s’agit plus d’un projet mais d’un état.


Bruno Deshaies
Montréal, 28 mars 2007



PLAN DE L’OUVRAGE

Préface 9
Le référendum : c’est quoi ? 17


Si je réponds “oui” à l’indépendance du Québec, c’est

1. qu’elle nous permettra enfin de nous attaquer à nos vrais problèmes. 21
2. qu’il faut toujours mieux se gouverner soi-même que d’être gouverné par les autres. 26
3. qu’elle permettra l’établissement, en Amérique du Nord, d’un pays où les francophones seront majoritaires. 30
4. que le Québec est le seul endroit au monde où je puisse me sentir chez moi. 36
5. qu’elle s’inscrit dans le sens de l’histoire. 40

6. qu’elle nous permettra de recouvrer notre normalité collective. 45
7. qu’elle nous permettra enfin de parler français... et quelques autres langues. 54
8. qu’elle nous permettra d’abattre les frontières pour nous ouvrir sur le reste du monde. 59
9. qu’elle permettra enfin à tous les Québécois, de quelque origine qu’ils soient, de choisir leur pays. 64

10. qu’elle nous donnera le droit à l’échec. 68
11. qu’elle nous donnera le droit au succès. 72

12. que nous sommes prêts à l’assumer. 82
13. que nous avons amplement les moyens de l’assumer. 89

14. qu’elle nous permettra de définir nos priorités. 99
15. qu’elle nous permettra de reprendre en main notre économie.
16. qu’elle nous permettra de rationaliser notre développement économique et social. 108
17. qu’elle nous permettra de réaliser une véritable association économique avec le Canada… et quelques autres pays. 113
18. qu’elle nous permettra de nous débarrasser de notre psychose collective. 119
19. qu’elle nous permettra de nous débarrasser de notre vanité. 123
20. qu’elle nous permettra de redécouvrir nos origines et de nous débarrasser de notre francophobie maladive. 128
21. qu’elle nous permettra de nous débarrasser de notre xénophobie. 133
22. qu’elle nous permettra de lutter plus efficacement contre l’unification forcée du monde. 137
23. qu’elle nous permettra de freiner l’expansion du racisme. 142
24. qu’elle nous permettra de mieux résister à l’influence américaine. 147

25. qu’elle constitue la dernière chance du Canada anglais. 152
26. qu’elle redonnera confiance aux minorités françaises du Canada. 157
27. qu’elle nous forcera à repenser le sort que nous faisons aux autochtones du Québec. 162
28. qu’elle nous forcera tous à nous dépasser nous-mêmes. 166
29. qu’elle permettra aux jeunes Québécois d’inventer leur propre projet de société. 171

Conclusion 175

Source : Pierre BOURGAULT, OUI à l’indépendance du Québec, Montréal, Les Éditions Quinze, 1977, 179 p. Tous les titres des articles sont suivis d’un numéro de page. ISBN 0-88565-139-1

Bibliographie


Le Rassemblement pour un pays souverain a dressé une liste de « lectures suggérées » qui présente un intérêt particulier en ce qui a trait à l’évolution de la pensée indépendantiste au Québec. Les auteurs retiennent pour Pierre Bourgault les écrits suivants :

· Écrits polémiques : la colère, Lanctôt Éditeur, collection « L'histoire au présent ».
· Écrits polémiques 1960-1981, 1. La politique, Montréal, VLB Éditeur, 1982.
ISBN : 2-89005-158-7
· Écrits polémiques 1960-1981, 2. La culture, Montréal, VLB Éditeur.
· Maintenant ou jamais, Montréal, Stanké, 1990. ISBN : 2-7604-0372-6
· Moi, je m'en souviens, Montréal, Stanké, 1989. ISBN : 2-7604-0351-3
· Oui à l'indépendance du Québec, Montréal, Quinze, 1977. ISBN : 0-88565-139-1

4 commentaires:

Anonyme a dit...

PIERRE BOURGAULT :
UN DÉTONATEUR DE LA PRISE DE CONSCIENCE INDÉPENDANTISTE
http://blogscienceshumaines.blogspot.com/2007/03/pierre-bourgault-1934-2003.html

COMMENTAIRE

La lecture des 29 points du plan « Si je répond « oui » à l’indépendance du Québec, c’est » de l’ouvrage intitulé « Oui à l’indépendance du Québec » est lourde. Bourgault justifie son choix en l’appliquant à une multitude de sujets touchant aussi bien les individus que la nation québécoise. On entre ici dans le faire compliqué même quand c'est simple. Cette longue énumération nous force de constater cette incapacité permanente des indépendantistes à viser juste. On y découvre le piège qui a enlisé le PQ dans son incapacité à comprendre l’indépendance nationale. Plus ces « indépendantistes » s’enfoncent dans les détails, moins ils se rapprochent de L’ESSENTIEL. Ici, L’ESSENTIEL existe dans LA NATION AU SENS INTÉGRAL de l’historien Maurice Séguin et de L’AGIR (PAR SOI) COLLECTIF.


Un grand nombre de Québécois qui seraient favorables à l’indépendance nationale vivent des peurs et veulent, auparavant, avoir la garantie absolue que le futur sera le paradis sur terre. Ils exigent une mission impossible car il est utopique pour qui que ce soit de connaître ce qui composera ce futur. Exemples:

1) L'attaque japonaise sur Pearl Harbor qui a entraîné les États-Unis dans la guerre 1939-1945.

2) L'attaque "aérienne" des terroriste le 11 septembre 2001. Entre nous, qui aux États-Unis savait qu'une telle attaque se produirait contre eux, ce jour ?

3) Malgré la guerre en Europe en 1939, les pacifistes américains empêchaient leur gouvernement et le Congrès de se préparer à la guerre inévitable. Qui plus est, comme nous l’observons aujourd’hui, des membres du Congrès s’opposaient à la participation de leur pays à la guerre en Europe. Il ne percevaient pas que cette guerre les impliquaient nécessairement. En fait, il pratiquaient le déni. Dans les partis politiques et dans la société ( On le constate aussi aujourd'hui aux États-Unis et en Europe), comme au PQ, le changement de mentalité est un lent processus de maturation au risque d'y perdre sa vie, quelle soit humaine ou politique

Les difficultés qui empêchent le changement rapide des mentalités et la compréhension des faits s’expliquent ainsi :

La prise en compte des erreurs nécessite d’abord un véritable travail pédagogique. […] Les prédécesseurs n’étaient pas disposés à écouter une leçon.

On préfère se tromper de façon durable et radicale en groupe plutôt que s’isoler dans la vérité : aller ensemble vers l’absurde plutôt que rester seul.

La perte de sens joue un rôle très important dans la validation collective d’une décision absurde, car elle autorise chaque acteur à lui donner le sens qu’il veut. Les objectifs incertains permettent à chacun de voir l’objectif qu’il souhaite. L’action comme but en soi permet à tous de se retrouver dans le plaisir d’agir.

Les décisions politiques recherchent la mobilisation collective. […] Ce qui est recherché n’est pas la bonne solution, mais l’adhésion. Leur fragilité vient de cet objectif de mobilisation.

(Christian Morel, Les décisions absurdes – Sociologie des erreurs radicales et persistantes, Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines, 2002, p. 207, 221, 276, 291.)

En conclusion, retenons qu’il est toujours plus facile de discuter de plomberie (détails) que de L’ESSENTIEL car s’en tenir à L’ESSENTIEL exige effort, rigueur et ouverture.



Pierre Daviau
Québec
Le 30 mars 2007

Anonyme a dit...

Bravo pour votre commentaire relatif à Pierre Bourgault au sujet de la fusion entre le MSA-RIN-PQ. Le concept d'INDÉPENDANCE ne peut être dilué d'aucune façon. Il faut aller à l'ESSENTIEL comme vous le dites.

Après l'échec à deux reprises sur des questions référendaires de souveraineté association, force est d'admettre que les « lévesquistes » ont échoué dans leur entreprise de souveraineté.

À la dernière élection, ils ont voulu continuer sur la même lancée et ils se sont retrouvés dans la position d'un tiers parti, même pire, le PQ a perdu le combat de l'autonomisme aux mains des adéquistes.

Selon Denis Monière, « les indépendantistes n’auront d’autre choix que de créer un nouveau Rassemblement pour l’indépendance nationale » (cf. Le Devoir, 7 avril 2007 http://www.vigile.net/spip/article5871.html ). Cette idée généreuse sera productive à une seule condition. Il faudra que naisse une coalition, une alliance ou un mouvement qui sache faire autre chose que de parler. Écrire au journal Le Devoir, en ce moment, c'est une perte de temps. Ce journal est en quelque sorte retourné à l'ère d'Henri Bourassa. Rien à faire de ce côté là.

Il ne suffit pas de PARLER mais d'AGIR comme l'affirmait ce soir le sculpteur Armand Vaillancourt à l'émission TLMP animée par Guy A. Lepage, soi-disant indépendantiste (!) de la lignée de Bourgault.

Les indépendantistes doivent s'organiser pour influencer, obliger et même faire du « forcing » de telle manière que les partis politiques existants au Québec soient obligés de mettre la variable « indépendantiste » dans leur carnet politique - et en rouge s.v.p. !

Les indépendantistes doivent démontrer leur force et descendre dans la « RUE » qui peut être aussi l'autoroute de l'information virtuelle. Pour cela, il faut mettre des idées en forme. Celles-ci doivent être disséminer massivement par le biais de nouveaux créneaux.

Une organisation ou des organisateurs doivent être en mesure de faire tourner la roue sérieusement et avec efficacité, L'action doit porter surtout sur l'essentiel. Il y a UN COMBAT à faire et c'est celui de l'INDÉPENDANCE.

Anonyme a dit...

Bruno, en réponse à ton BLOGUE de mardi 27 mars 2007 sur Pierre Bourgault (1934-2003)

LE VECTEUR

Sur la prise de conscience indépendantiste au Québec, Pierre Bourgault, dans la chronologie historique du mouvement, a été sans conteste l’orateur, le tribun le plus vibrant de son temps et, vecteur prolifique de l’indépendance du Québec.

LE DÉTONNATEUR

Dans les faits, il a été précédé par Marcel Chaput, qui a été le véritable détonateur (cf. ANNEXE) dans la lutte pour l’indépendance nationale du Québec ; il a été à notre époque, le pionnier de l’indépendance en formant le Rassemblement pour l’indépendance nationale (R.I.N.) le 10 septembre 1960. Il en a aussi été le président et, un des fondateurs avec André d’Allemagne et une trentaine de valeureux partisans. – Pierre Bourgault n’y est venu que quelque temps après.

LA TRANSITION

La vague indépendantiste des années qui relient Duplessis à Lévesque et autres, c’est la manifestation la plus cruciale de la Révolution tranquille. Cette vague a eu lieu grâce surtout à Raymond Barbeau, Marcel Chaput, André d’Allemagne, François-Albert Angers, Pierre Bourgault et une kyrielle de précurseurs.

UN PARADOXE

Bruno, dans ton blogue, le troisième paragraphe (p.1), amène à percevoir Pierre Bourgault, tel un autre ambivalent, et à certains égards politiques, en contradiction avec la question de l’indépendance nationale du Québec.

Encore dans ton blogue, j’y vois que certains des propos parlés et écrits de Bourgault, laissent croire que, lui aussi, était prêt à diluer et à marchander un tas de choses avec le Canada fédéral canadian fédéralisant ; cela à l’encontre de son singulier combat dans le R.I.N., dont il a pourtant été président de 1964 à 1968.

JONGLERIE

Je sursaute d’apprendre que Bourgault, aurait aussi été un autre confédéraliste camouflé, ouvert à la jonglerie souveraineté-association ? – Pourtant, dans le discours et l’action du R.I.N., l’ambivalence et l’ambiguïté n’étaient jamais présentes.

TARER L’OBJECTIF

Sans vouloir rationaliser, était-ce pour protéger ses arrières que Bourgault (dans les aléas de sa vie), se serait commis dans quelques impairs politiques tarant la pureté de l’objectif de l’indépendance du Québec ?

PRÉCARITÉ

Selon les ouï-dire, il fût un temps où son quotidien, était très précaire au plan financier personnel.

PERCEPTION

Les souverainistes-associationnistes l’auraient laissé tomber en refusant de l’aider après tant d’énergiques efforts pour la cause du Québec.

ALÉAS DE LA VIE

Conséquemment, des politiciens dirigeants fédéralistes, seraient venus à son secours. Cela expliquerait bien des choses (…), dont entre autres, sa participation sur de multiples émissions TV et radio de Radio-Canada durant quelques années. – Bien sûr, ce qui précède n’est cité ici que sous toute réserve.

DU MÉRITE

Nonobstant ses hauts et ses bas, Pierre Bourgault ayant été environ une quarantaine d’années très actif et productif comme militant en faveur de l’indépendance du Québec, mérite certainement la reconnaissance de la nation québécoise.

ACTIONS ET DISCOURS PERCUTANTS DÉRANGEANTS

Au temps du R.I.N., compte tenu l’état de pensée et la mentalité timorés des canadiens-français de l’époque, étant devenus québécois, Pierre Bourgault dans son action politique, avec son talent oratoire, avait un discours et un type d’enseignement qui dérangeait beaucoup les esprits de minoritaires frileux de l’électorat en ces années-là. – Son verbe de communicateur percutant lui valut la réputation de radical et même de révolutionnaire.

COMBATTTANT ÉNERGIQUE

Pierre Bourgault, courageusement monta à toutes les barricades pour les Québécois, tant pour la langue française que pour l’indépendance surtout.

DIRIGEANT ENGAGÉ

Pour le R.I.N., à titre de chef, il dirigea avec compétence la campagne pour l’élection du 5 juin 1966. Candidat dans la circonscription éloignée de Duplessis, où il subit la défaite dans la dignité d’une lutte spectaculaire pour le temps.

REVIREMENT ET AVANCÉE

Les 125 000 votes des indépendantiste du Québec, firent battre les libéraux de Jean Lesage pour les remplacer par le gouvernement de l’Union nationale, qui prit le pouvoir avec monsieur Daniel Johnson père. – Monsieur Johnson fit campagne sur le thème de l’Égalité ou l’Indépendance. C’est ainsi que grâce à Bourgault et le R.I.N., cet historique revirement a eu lieu et ouvert la voie au M.S.A., lequel est devenu le parti Québécois par la suite.

MA LIMITE

En terminant, dans cet exercice, je ne me suis pas cru apte à faire l’apologie de toute la carrière de Pierre Bourgault.

MON HUMBLE APPORT

J’ai voulu simplement et humblement en toute sincérité, lui accorder le crédit auquel il a droit comme compatriote. Sans jeu de mots, Pierre Bourgault a su apporter sa pierre, sa généreuse et talentueuse contribution à l’édification toujours en marche de l’indépendance nationale du Québec.

TIRER LEÇON…

Pour profiter pleinement de ce que la vie a de plus beau à offrir, vaut mieux être préparé à affronter les paradoxes qu’elle suscite parfois dans l’histoire des peuples et des nations en évolution.

Charles A. Moreau
Le 1er mai 2007


ANNEXE

Fondateur du Rassemblement pour l’indépendance nationale du Québec
MARCEL CHAPUT A ÉTÉ LE VÉRITABLE DÉTONNATEUR

A) Marcel Chaput habitait à Hull, (pas à Ottawa !) a hérité des principes nationalistes de son père. Il se maria à Madeleine Dompierre qui l’a épaulé en politique et elle en a payé le prix (…). Ils eurent quatre enfants qui, à certains égards, ont souffert de quelques inconforts matériels à cause de l’emploi du temps de leur père, qui a aussi, été cadet militaire et fantassin dans l’armée canadienne où il célébra à Ottawa le jour J de la Victoire des Alliés en mai 1945. Biochimiste de profession, il a été à l’emploi du Conseil national de la recherche du Canada. Il sacrifia son poste pour fonder le R.I.N. en 1960.

B) Grâce à Marcel Chaput la Cause de l’indépendance du Québec a progressé. Elle a atteint le point de non-retour au prix de sa carrière scientifique qu’il a si précieusement préparée. – Sans minimiser le courage de d’autres indépendantistes et patriotes biens inspirés, monsieur Chaput, avec deux jeûnes consécutifs et, une belle carrière de docteur biochimiste qu’il a dû abandonner, il a contracté l’engagement politique le plus total. Ainsi, c’est lui qui a le plus payé de sa personne pour l’indépendance du Québec.

C) Son premier jeûne a duré trente-trois jours pour se terminer en juillet 1963 et son deuxième jeûne de soixante-trois jours se termina le 21 janvier 1964 ; cela, afin de recueillir des fonds pour pourvoir et mettre en évidence le Combat pour l’indépendance du Québec. Il n’a jamais eu son pareil !

D) Comme auteur, Marcel Chaput a écrit et publié plusieurs livres chocs et importants ; il est devenu le symbole vivant pour la Cause. Son idéal, sa mission, il les a placés au-dessus de tout pour réussir la libération et l’indépendance dans la fraternité.

E) Il était Républicain, dans l’émancipation du peuple – de la nation québécoise – . Marcel Chaput fut et demeure le plus significatif homme politique québécois de notre époque dans l’histoire moderne des luttes pour l’indépendance du Québec.

F) Dans le MOUVEMENT indépendantiste, les Québécois et les Québécoises ont maintenant l’impérieux devoir de garder Marcel Chaput en leur mémoire et de l’imiter. – Il est encore le modèle authentique et surtout SANS COMPROMIS dans son combat pour le Québec qu’il a tant aimé et pour lequel il a si chèrement payé de sa personne.

Fin

Anonyme a dit...

Montréal, vendredi 4 mai 2007

Cher Monsieur Moreau,

Votre témoignage est très important pour la nouvelle génération indépendantiste montante. Comme vous savez, l'indépendance du Québec pourra se faire à la condition qu'elle s'inscrive dans une continuité et une lucidité toujours plus grande.

Il ne sert à rien aujourd'hui à vouloir s'apesantir sur les difficultés du passé sauf si elles nous permettent de mieux définir le chemin à parcourir pour atteindre l'OBJECTIF de l'indépendance du Québec. Il importe au plus haut point de voir plus clair.

Les indépendantistes ne réfléchiront JAMAIS ASSEZ sur ce paragraphe de l'historien MAURICE SÉGUIN lorsqu'il écrit dans son HISTOIRE DE DEUX NATIONALISMES AU CANADA (Montréal, Guérin, Éditeur, 1997, p. 430) ce qui suit :

« Au début, ces indépendantistes ne parviennent pas toujours à se libérer de l'attitude de fédéralistes dépités qui consiste à s'imaginer que la fédération de 1867 aurait pu bien fonctionner et qu'il faut la rejeter parce qu'elle a abouti à un échec accidentel mais irréparable et que l'autonomie du Québec est irrémédiablement et irrésistiblement grugée par la centralisation fédérale.

« À mesure qu’ils clarifient leur doctrine, les indépendantistes font pénétrer dans la conscience canadienne-française le concept de la nécessité de l’indépendance sur le plan politique d’abord. Par là, ils rendent au Canada-Français le plus grand des services, celui de démasquer l’imposture de la tradition LaFontaine-Parent, ce bon vieux mythe séculaire d’une égalité possible entre les deux nationalités, ou, mieux encore, de la possibilité pour les Canadiens-Français d’être maîtres chez eux et de s’épanouir dans un Québec qui demeurerait à l’intérieur de la Confédération.»

Le chemin à parcourir vers l'indépendance sera moins long au fur et à mesure que les scories souverainistes du passé disparaîtront du paysage de notre conception de l'indépendance complète du Québec. Il ne faut pas avoir peur de poursuivre dans cette voie la lutte pour l'indépendance du Québec.

Fin