lundi 12 novembre 2012

INDÉPENDANCE NATIONALE DU QUÉBEC 398


 NOTRE POLITIQUE PROVINCIALE

Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf.  Un pays qui nous ressemble : un pays pour tous ! »

Chronique de Bruno Deshaies 
Dimanche, 11 novembre 2012
Source : http://www.vigile.net/Le-gouvernement-Marois-propose-un
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Le Discours d’ouverture de la 40e Législature (cf., http://pq.org/actualite/nouvelles/notes_de_discours_de_la_premiere_ministre_du_quebec_a_loccasion_de_louverture_de )  par la première ministre du Québec illustre l’inconfortable position de tout gouvernement du Québec dans le système canadian.  Il ne peut être rien de plus qu’un gouvernement provincial.  Tout est de nature LOCAL. Si l’on accepte cette prémisse, il est alors très normal de raisonner de la manière qui suit : 

 Extrait du Discours d’ouverture :


DEVANT LE GOUVERNEMENT FÉDERAL, NOUS AVONS DÉCIDÉ D’ADOPTER UNE APPROCHE CONSTRUCTIVE, mais ferme. Le gouvernement en place à Ottawa affirme reconnaître le Québec en tant que nation et se dit désireux de respecter les champs de compétence de chacun.
 
MON GOUVERNEMENT S’ASSURERA QUE LE PARTAGE DES POUVOIRS INSCRITS DANS LA CONSTITUTION CANADIENNE SOIT RESPECTÉ DANS TOUS LES DOMAINES. Nous défendrons âprement nos intérêts, y compris en matière de transferts fédéraux pour la santé et les services sociaux.

Je le ferai en toute occasion, par exemple en me rendant à la prochaine rencontre du Conseil de la Fédération.

LES QUÉBÉCOIS DEMEURENT PARTAGÉS SUR LA QUESTION NATIONALE, mais l’idée que le Québec se tienne debout et défende ses intérêts rassemble une grande majorité d’entre nous.

 COMME VOUS LE SAVEZ, NOUS FORMONS UN GOUVERNEMENT SOUVERAINISTE.  NOUS CONSIDÉRONS QUE LE QUÉBEC A TOUT À GAGNER À DEVENIR UN PAYS. C’est vrai en matière juridique, où notre appartenance à l’ensemble canadien vient avec l’imposition d’une Constitution jamais signée par le Québec. Cela limite notre capacité à définir nous-mêmes nos lois linguistiques, le régime réglementaire de nos télécommunications, notre citoyenneté ou encore nos lois criminelles.

Le Québec a tout à gagner aussi à maîtriser tous ses impôts et taxes. Pensons par exemple aux milliards de dollars de nos impôts qui ont aidé l’industrie de l’auto en Ontario ou les chantiers maritimes de la Nouvelle-Écosse, alors que notre industrie du bois et notre secteur manufacturier sont laissés-pour-compte par Ottawa.

PENSONS AUX ECONOMIES SUBSTANTIELLES QUE LA SOUVERAINETE NOUS PERMETTRA DE FAIRE DANS LES DEPENSES BUREAUCRATIQUES EN ELIMINANT TOUS LES DOUBLONS ADMINISTRATIFS. Le Québec ne gagne rien à financer deux ministères des Transports, de l’Environnement, des Finances, deux Agences du revenu, deux Conseils du trésor ou même deux Parlements et un Sénat.

 PENSONS A NOS PRIORITES COMME NATION. Que voulons-nous faire avec nos impôts : financer la célébration de la guerre de 1812 et de la royauté ou financer notre culture et notre éducation ?

LE QUÉBEC A TOUT À GAGNER À PARLER DE SA PROPRE VOIX DANS LE MONDE, à être présent dans les forums internationaux où notre avenir se dessine et à mettre en œuvre sa propre politique étrangère, selon nos intérêts et nos valeurs.

 Bref, les membres du gouvernement et moi-même allons continuer de PROMOUVOIR CETTE IDÉE SELON LAQUELLE LE SEUL AVENIR DIGNE DE CE NOM POUR LA NATION QUÉBÉCOISE CONSISTE À REPRENDRE SA LIBERTÉ EN FONDANT UN PAYS NEUF.  UN PAYS QUI NOUS RESSEMBLE : UN PAYS POUR TOUS !

Maintenant, relisez le même extrait en ne retenant que les passages en majuscules. N’observez-vous pas certaines contradictions ?  Qu’est-ce à dire, entre autres, de cette idée que  « le seul avenir digne de ce nom pour la nation québécoise consiste à reprendre sa liberté en fondant un pays neuf.  Un pays qui nous ressemble : un pays pour tous ! »   Ce concept de « pays neuf » que peut-il signifier au juste ?  N’est-ce pas des mots vagues et flous ?  Peut-on imaginer qu’ils signifient réellement l’indépendance nationale du Québec comme fin visée ? 

Le peuple a compris depuis longtemps que le discours des péquistes est amphigourique, car il prête d'abord à la conversation de ceux qui s'en servent.  Il a compris que ce discours en était un de pouvoir.  Farouchement, il s’objecte à ce chantage déplorable de la « g-o-u-v-e-r-n-a-n-c-e » souverainiste ou du bon gouvernement qui sait défendre nos intérêts. Il n’est pas convaincu que le rafistolage constitutionnel par étape produira les avantages escomptés.

Dans le domaine des relations fédérales provinciales, la première ministre désire « engager des pourparlers avec le gouvernement fédéral pour rapatrier les budgets et programmes culturels ». Elle précise, entre autres, ce qu’elle souhaiterait.  Elle déclare : « Il est plus que temps, de renforcer l’enseignement de notre histoire et c’est ce que nous ferons graduellement, du primaire jusqu’aux chaires de recherche dans les universités. »  Vient ensuite une série de demandes  qui viserait tout bonnement à élargir la marge d’autonomie locale que son gouvernement voudrait obtenir. « Pensons, déclare-t-elle, aux économies substantielles que la souveraineté nous permettra de faire dans les dépenses bureaucratiques en éliminant tous les doublons administratifs. »  De là la conclusion indubitable : « Nous considérons que le Québec a tout à gagner à devenir un pays. » 

Le premier acte d’importance du gouvernement au plan législatif vient d’être réalisé par le gouvernement péquiste. Il donne le ton et le style du gouvernement Marois pour les prochains mois et, probablement, pour une deuxième année.  Déjà deux projets de loi sur la réforme électorale sont en cours de discussions à l’Assemblée nationale. 

 Le deuxième acte gouvernemental qui a généralement le plus gros impact sur la société québécoise concerne le dépôt du budget annuel du gouvernement.  Avec ces deux pièces législatives on a en mains le cadre général des décisions majeures qui touchent l’ensemble des activités ministérielles de notre politique provinciale.  On nous dit que les nouvelles mesures annoncées concernant la taxe santé apparaîtront dans le budget.  Cette pièce du puzzle politique sera aussi accompagnée de considérations générales sur l’économie québécoise et ses indéniables limites quant aux actions gouvernementales possibles au plan provincial.  L’exploitation des ressources pétrolières et forestières feront certainement l’objet de mesures budgétaires.  Il faut relire le Discours d’ouverture pour constater que le gouvernement Marois, même en situation minoritaire dans le parlement, propose un nombre considérable d’actions gouvernementales.  À cet égard, le premier budget du ministre des Finances du gouvernement Marois prévu pour le 20 novembre constitue un véritable casse-tête.   

 Le troisième acte est rarement joué parce qu’un gouvernement provincial s’occupe du local et, en gros, de ce qui est le SOCIAL, c’est-à-dire tout ce qui concerne la vie d’une société provinciale dans le cadre constitutionnel qui est le sien propre. Il se peut que ce troisième acte soit perturbé par le problème global du financement de l’enseignement supérieur.  Pour l’instant, il semble que c’est mal parti.  Il ne faudrait pas croire que le règlement de ce conflit social avec les étudiants va résoudre le problème NATIONAL du Québec.  Il demeure de l’ordre de la lutte sociale pour le moment, c’est-à-dire provincial.  Tous les ministres des finances du Québec ont buté sur ce mur depuis 1867.  Les limites des pouvoirs du gouvernement provincial sont intrinsèques à La loi constitutionnelle canadienne de 1867.  Ce n’est même pas une question de centralisation ou de décentralisation.  En fait, la nation québécoise «  ne possède qu'une emprise limitée, sur un rouage provincial aux compétences restreintes et aux pouvoirs de taxation encore plus réduits à cause de la présence au cœur même du Québec des maîtres du Canada-Anglais » (cf., Maurice Séguin, Histoire de deux nationalismes, Montréal, Guérin, Éditeur, 1997, p. 389).  Il se peut fortement que le gouvernement de Pauline Marois stagne plus longtemps qu’elle ne peut l’imaginer dans la « gouvernance provinciale». 

 Telles que les choses se présentent en ce moment, il est peu probable que les Québécois assistent  à des manœuvres d’actions pro-indépendantistes dans la société et les différentes régions au Québec.  Il y a plutôt de très grosses chances que les indépendantistes soient laissés à l’écart. Leur parti « national » leur rappellera qu’ils seront conviés d’y travailler aux prochaines élections. La tradition péquiste est toute concentrée sur l’organisation politique du parti.  Cela est encore plus vrai parce que le gouvernement Marois est un gouvernement minoritaire.  Mais aussi par que ce gouvernement rêve d’un « pays neuf » au lieu de nous dire qu’il veut s’occuper tous les jours de l’indépendance nationale du Québec en utilisant  les mots justes et les moyens appropriés.  On peut prédire immédiatement qu’il y aura inévitablement un affrontement national.  Comment y faire face.

 Afin d’assumer réellement le dernier acte, le gouvernement de Pauline Marois doit montrer de la vision politique.  Comme première ministre et ministre du Ministère du Conseil exécutif de l’État du Québec, elle a la lourde tâche d’en faire son quartier général si elle veut sérieusement entreprendre cette course dans le domaine de l’ACTION NATIONALE, soit sur cette question fondamentale des relations à changer en profondeur entre la société québécoise et la société canadian.  Dans ce rapport de force, la question porte sur le NATIONAL plutôt que sur les conflits sociaux.  

 Pour faire l’indépendance nationale du Québec, il faut apprendre à perdre les réflexes de provinciaux et notre habituel atavisme national associé à notre politique provinciale.  Il faut changer de registre.   C’est possible et réalisable mais néanmoins difficile.

COMMENTAIRES


 •  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012, par Ghislaine Bussière

Le P.Q. ne changera pas de registre parce qu’Il n’y croit pas.

Il a perdu son âme.

•  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012, par Jean-Jacques Nantel

La réponse fédérale aux chiâleries de Pauline Marois est toute trouvée : c’est non, non et toujours non. Et elle ne peut rien y faire.

Le PQ de Pauline Marois a purement et simplement abandonné le projet national et utilise le vocabulaire souverainiste uniquement pour conserver sa base militante et financière. Leur seul objectif est le pouvoir, un pouvoir personnel. ¨Et après nous le déluge¨, se disent-ils.

Comme leur programme stipule que l’indépendance ne pourra se faire qu’à la suite d’un référendum, le simple fait qu’ils ne planifient pas de référendum et qu’ils se gardent bien d’en parler prouve qu’ils ont abandonné le projet par peur des années de turbulence prévues par Pauline Marois elle-même.

Leur grande excuse, qui date de Bouchard, est qu’on n’a pas le pourcentage. Or, ils font entrer chaque année 50,000 immigrants qui vont presque tous voter non ; ce qui réduit chaque jour le fameux pourcentage. Conclusion évidente : ils ne tiendront jamais de troisième référendum.

Le problème au Québec, c’est l’invasion immigrante organisée par le fédéral et appuyée par le PQ qui refuse d’agir de ce côté par pure lâcheté morale. Il aurait fallu réduire l’immigration à 5 ou 10,000 immigrants par année, subventionner massivement la natalité dans les régions et tenir un référendum. Mais tout cela est refusé par les dinosaures des années 70 qui nous dirigent.

Apparemment, le peuple québécois est le seul et unique peuple du monde qui ait l’obligation morale de se suicider. En fait, on n’est le seul qui soit assez couillon pour le croire, le dire et le faire.

Sauf un miracle, notre peuple a de nouveau perdu ; peut-être de façon définitive. Maintenant, nous allons devoir payer pour notre petite révolte des cinquante dernières années. Et ça va nous coûter cher pendant des siècles...

Jean-Jacques Nantel, ing.

 •  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012

Vous avez raison : nous - les indépendantistes - avons été trahis par nos représentants. J’ai d’ailleurs écrit un livre qui raconte en détails cette trahison. Voir : Indépendance : Le PQ a trahi ses militants, publié aux Éditions Schneider.

 La trahison remonte à 1973 quand, contrairement au programme, les leaders du parti, Lévesque et Morin, ont décidé qu’un vote pour le PQ n’était pas un vote pour l’indépendance mais un vote pour un bon gouvernement.

C’est la même stratégie qui prévaut encore aujourd’hui avec la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance dite "souverainiste", un euphémisme de valorisation, s’il en est un.

Plus le temps avance, plus nos chances diminuent. Il y a juste les péquistes qui ne s’aperçoivent pas et qui continuent à vouloir gouverner la province de Québec.

C’est tragique ce qui se passe. Je vais mourir triste.

 Pierre Cloutier

   Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

 9 novembre 2012, par André Gignac

Monsieur Deshaies

Il n’y a plus rien à attendre du PQ au sujet de la question nationale. Les indépendantistes ont été trahis, floués par la direction de ce parti et pour ajouter l’insulte à l’injure, Marois et sa succursale provinciale d’Ottawa, continuent à en mettre pour nous démobiliser en ne réduisant pas les quotas d’immigration qui causeront notre perte comme peuple.

 Présentement, je ne vois que deux solutions à l’horizon. La première serait que les députés du PQ organisent un putsch pour se débarrasser de Marois comme chef et qu’ils la remplacent par Jean-Marie Aussant. La 2e solution, ce n’est pas compliqué ; le peuple descend dans la rue pour faire l’indépendance. Nous en sommes rendus là ; le reste n’est que verbiage d’intellos. Il y a urgence dans la demeure !

André Gignac 9 nov 12

  Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

 9 novembre 2012, par André Gignac

 @ Monsieur Nantel
J’ai bien aimé votre commentaire ! Je n’arrête pas de dénoncer sur Vigile la menace que représente cette immigration massive de 55 000 nouveaux arrivants, annuellement, au Québec. C’est vraiment un suicide collectif auquel nous assistons impuissamment comme vous le dites si bien. Marois et ses députés sont-ils vraiment conscients de la gravité de la situation au Québec pour refuser de diminuer les quotas d’immigration ? Le peuple québécois a-t-il abdiqué pour la prise en main de son avenir ? J’aimerais bien que quelqu’un m’explique, me donne l’heure juste sur Vigile.

 Comme vous le dites si bien dans votre commentaire ; Marois va avoir à affronter les 5 années de turbulence qu’elle avait prédites, il y a quelques années, advenant l’indépendance du Québec. J’en reviens tout simplement pas de la peur, de la lâcheté de notre classe politique québécoise. Je me sens trahi et je trouve ça réellement démotivant de me battre pour mon pays lorsque tu n’as pas d’appui de la part de ceux qui sont supposés te tracer le chemin de cette indépendance à réaliser. Dégueulasse ! Où se cachent les anciens chefs du PQ pour dénoncer cette démission de la classe politique actuelle ? Ont-ils abdiqué eux aussi ? Qu’arrive-t-il du leadership, de la volonté politique de réaliser l’indépendance du Québec qui est urgente plus que jamais ?

 André Gignac 9/11/12

 • Le gouvernement Marois propose : « …un pays neuf. Un pays qui nous ressemble : Un pays pour tous ! »

9 novembre 2012, par Pierre Bourassa

Je trouve que nous vivons actuellement une période intéressante.

Nous sortons d’une grande noirceur de 10 ans pendant laquelle mensonges par dessus mensonges nous ont été projetés en plein visage et durant laquelle nous avons été pillés solide par ces bandits de grands chemins et nous en sommes encore sonnés.

Déchirés, la mort dans l’âme après le référendum volé de 1995,le vice-président du comité du non,

JJ Charest et sa gagne de financiers occultes, reviennent à la charge, l’écume à la bouche,                                                                                                                             reprennent le pouvoir ayant pour mission de nous assener le coup fatal,celui dont rêvait Lord Durham.

 $75,000 par année d’argent en dessous de la table semblait suffisant à Charest pour qu’il exécute ses basses œuvres.

 Mais voilà, enquêtes journalistiques obligent, bons travaux de recherche de certains députés de l’opposition et l’énergie ressucitante du mouvement étudiant nous on permis de justesse de se débarrasser de ce gouvernement corrompu.

 Puis la fameuse Commission Charbonneau dont Charest et ses 40 voleurs ne voulaient rien savoir a commencé à livrer ses fruits .

 Où veux-je en venir ?

Soyons patients. Il y a déjà de bons coups qui ont été portés. Je pense à l’orientation en environnement, l’investissement en éducation (au lieu de frapper notre jeunesse, l’avenir du Québec),

 Les contrats secrets du pillage de nos ressources pétrolières qui devraient nous être révélés et revérifiés,

 des redevances améliorées, le retour de l’enseignement de l’histoire du Québec à l’école etc etc.

 Bref on arrive de loin. Et on ne réalise même pas encore l’amplitude des dégâts que nous a causé sciemment le gouvernement précédent pendant ces 10 dernières années.

 Laissons-nous le temps de respirer un peu.

Actuellement, la souveraineté, je la compare à une belle bagnole stationnée pendant dix ans et sous laquelle le PLQ avait creusé un trou.

 Une nuit, il coupait la ligne à gaz, puis le câble à frein. Un autre soir il perforait le réservoir et le radiateur. Il a eu 10 ans pour faire en sorte que ce véhicule soit saboté au maximum et ne puisse reprendre la route.

 Le mot souveraineté est demeuré intacte mais son véhicule a un immense besoin d’être remis en état de marche. Nous avons tous été sabotés par ce gouvernement de traîtres.

 Après avoir orchestré la déconfiture des 40 milliards de la Caisse de Dépôt et Placement du Québec, tout en le niant évidemment, Charest déclenche en plein mois de décembre 2008 des élections. Ce n’est qu’après que nous découvrirons l’horreur.

 2012 corruption, collusion fusent de toute part, Charest fait de la diversion avec les étudiants et annonce en plein été des élections générales pour le 4 septembre, avant le véritable début des travaux de la Commission.

 Et nous prenons acte présentement de l’horreur de ce qui ne commence qu’à nous être révélé, heureusement après s’être débarrassé de ce gouvernement.

 Je crois que nous sommes présentement dans une conjoncture favorable mais il faut prendre le temps de guérir.

 Malgré ses 50 députés, le PLQ, à la lumière de tout ce qui sort le liant à la corruption, n’a plus aucune crédibilité comme opposition officielle.

 À lire les forums de discussions, les gens s’ouvrent maintenant les yeux et réalisent à quel point c’est grave ce qui vient de nous arriver.

 Autre point qui joue en notre faveur: la grève au hochey...

Je n’ai pas voté PQ,  et je ne suis pas un fan de Marois, mais malgré tout je trouve qu’il y a un discours au PQ qui s’adresse aux québécois, ce que je n’avais pas entendu depuis belle lurette et pour moi en tout cas çà me fait du bien.

 La souveraineté du Québec n’appartient à aucun parti et lorsque la population comprendra l’enjeu, c’est elle qui décidera. Restons unis pour la souveraineté du Québec, après nous créerons nos partis à l’an 1 du pays du Québec.

 POUR UNE POLITIQUE NATIONALE ET NON PROVINCIALE

Dimanche, 11 novembre 2012, par Bruno Deshaies

Je remercie tous les intervenants qui ont réagi à cette chronique. Je constate qu’on voudrait tous la même chose mais que c’est difficile d’y parvenir. La question qui se pose est la suivante :
« Sommes-nous toutes et tous au même diapason ? »

En effet, nous sommes véritablement dans une situation collective de désarroi et même plus, d’égarement, c’est-à-dire de perte du sens des réalités (sauf pour monsieur Laurent Desbois qui croit que « La décanadianisation du Québec s’accélère ». Disons que si tout allait aussi bien, le PQ aurait dû former un gouvernement majoritaire. Ce ne fut pas le cas. Les excuses ne suffiront jamais à expliquer le résultat final des élections du 4 novembre.

À notre avis, la méconnaissance atavique des « péquistes-péquistes-d’élections » de la grande histoire du Canada français d’abord et du Québec qui en est l’aboutissement historique illustre leur comportement d’aujourd’hui. Le poids de l’optique fédéraliste est tel dans leur esprit qu’ils sont incapables de procéder à une autocritique des idées traditionnelles qui les habitent inconsciemment et fortement – au point où la question ne se pose même plus. Ils ont raison envers et contre tous. Ces « péquistes-péquistes-d’ élections » chantent maintenant en chœur à Sherbrooke leur retour au pouvoir. On continue à vivre notre belle politique provinciale.

Je les connais comme tous nos éditeurs subventionnés qui jouent aux censeurs d’auteurs.  Aucun esprit critique. L’appât du gain est leur salaire ! Vous pouvez même oublier l’indépendance nationale avec tous ces gens bien-pensants supportés par leurs directeurs et directrices d’éditions qui n’acceptent que les poncifs et les clichés. Il n’est pas question de prendre des risques. Et ne croyez pas non plus que les Chaires de recherche du Canada sont pour l’unité québécoise. Elles constituent la pire des intrusions fédérales pour combattre le sentiment national québécois et l’unité québécoise. Ce programme fédéral parallèle de financement universitaire vise la défense de l’unité canadian, un point à la ligne. Vingt-cinq ans de ce régime et la future génération de Québécois-Français parlera peut-être encore le français mais ils penseront canadian et plus souvent qu’autrement ils nous adresseront la parole en anglais (avec s.t. fr.). N’est-ce pas la plus grande richesse du biculturalisme ? Allez poser la question à Justin Trudeau ? Ce sera très probablement la nouvelle réalité du « pays neuf » que nos élites intellectuelles nous préparent stupidement. Le pouvoir politique péquiste vient même d’emboîter le pas avec une ignorance crasse.

En revanche, le défi des indépendantistes n’est pas de s’attaquer frontalement aux « péquistes-péquistes-d’élections », car c’est perdre son temps. Les indépendantistes doivent chercher à communiquer avec le peuple, avec la masse. Selon moi, il y a un chemin critique à suivre afin d’accepter l’idée d’indépendance nationale du Québec.

J’aimerais rappeler à mes interlocuteurs ma 179e chronique en 2004 :
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INDÉPENDANCE DU QUÉBEC -179 (jeudi, 20 mai 2004) : « ON SE MOBILISE. Pour promouvoir un gouvernement national du Québec indépendant et déstructurer le gouvernement bicéphale du Québec actuel. » http://www.archives.vigile.net/ds-d...
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Pour reprendre la conversation, je dirais ceci :

Nous vivons depuis très longtemps comme collectivité nationale sur une ERREUR GRAVE D’APPRÉCIATION DE NOTRE HISTOIRE VÉCUE COMME NATION. L’Histoire de deux nationalismes au Canada, cette synthèse incomparable de l’évolution des deux Canadas par Maurice Séguin, vise rigoureusement à décrire les égarements des Canadiens-Français depuis 1760 mais surtout depuis 1800 environ, soit au cours de la deuxième génération de Canadiens soumis à l’emprise encore plus soutenue des British americans. Les Québécois-Français sont maintenant rendus à la huitième génération de « Canadiens » qui vivent le même contexte des générations d’hier.

En 2012, c’est le même contexte. Explication de Maurice Séguin : « Une défaite organique qui n’a rien perdu de son intensité. » Par conséquent, un processus inexorable d’annexion par une société plus forte et mieux nantie mais inquiète quant à son avenir face aux États-Unis et en butte avec une société conquise, désorganisée et déstructurée qui vit sa vie comme une nation annexée, subordonnée, provincialisée, superposée et insérée malgré elle dans un processus d’assimilation en cours qui signifie « l’action de rendre "semblables" ». Mais le « processus terminé, la situation terminale », selon Maurice Séguin, se résume en deux temps :

a) perte totale de tout sentiment d’être distinct…

b) cessation de toute recherche de « séparatisme »... chez les individus descendant d’un groupe qui, à un moment donné de l’histoire, se reconnaissait comme formant une communauté distincte  » (Dans Les Normes, Chapitre troisième : « L’assimilation ».)  Il en résulte deux constats.

Un premier constat : l’assimilation est l’œuvre du temps. « Il est très facile d’annexer des nationalités. Il est beaucoup plus difficile d’aboutir à l’assimilation totale. (Ibid.) »

Un deuxième constat : l’effet de l’assimilation prolongée. « La cause de l’assimilation est l’annexion prolongée… Être annexé, agir comme individus dans les cadres d’une autre nation… amène la destruction finale, totale de l’agir (par soi) collectif, en politique, en économique, au culturel… (Ibid.) »

Quel est l’avantage pour la nation majoritaire ? Réponse de Maurice Séguin : « Elle élimine (définitivement) "les crises d’appendice", les revendications, etc., du nationalisme minoritaire. (Ibid.) » Voilà l’objectif du Canada-Anglais ici même et ailleurs dans le reste du Canada.

 Selon cette approche nationale, il est évident que le phénomène ne peut se confondre avec les conflits sociaux (comme le fait René Lévesque dans cet extrait : « Le capital et le travail »

 http://www.youtube.com/watch?featur... ), le combat pour la langue pour préserver seulement une identité culturelle est bel et bien le cas de figure classique des « conflits sociaux ». Quant à la promotion et à la défense de l’indépendance nationale du Québec, il ne s’agit plus d’une lutte DANS le régime mais essentiellement une lutte SUR le régime. C’est plus qu’une « révolution tranquille » ou une idée floue tel ce slogan insignifiant : « Un pays qui nous ressemble : un pays pour tous ! »

 J’aimerais rappeler ici ma 283e chronique en 2007 :
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INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 283 (jeudi, 5 avril 2007 - 2029 visites + 5 messages). « La désorientation politique est-elle consubstantielle au PQ ? Les souverainistes doivent cesser de souffler le chaud et le froid. » N. B. Photo de René Lévesque en compagnie de Pierre Elliot Trudeau quelques heures avant son décès survenu le 1er novembre 1987. http://www.vigile.net/La-desorienta...
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Pour ne pas se laisser « dégriffer », il faudra bien un jour mettre sur la table des idées cohérentes qui iront dans le sens de l’optique indépendantiste. Le combat doit consister à faire prévaloir la thèse de la « foi » indépendantiste vs la « foi » fédéraliste qui domine encore majoritairement l’univers politique québécois. Pour ce faire, les indépendantistes ont l’obligation de s’entendre sérieusement entre eux afin de mettre en commun leurs idées et l’action indépendantiste. Il ne s’agit pas de former une chapelle mais de trouver les moyens de diffuser le message indépendantiste, car il faut sortir du carcan des partis politiques et de la voie électorale à sens unique.

Comment pourrait-on y arriver ? Dans ce combat, le plus important consistera à savoir « ce que c’est que l’indépendance ». Il ne suffit pas seulement de faire face à la provincialisation et de nous amuser dans notre politique provinciale. Il faut monter vers l’indépendance. Facile à dire mais plus difficile à faire. La première action doit commencer par des idées claires et partagées en vue de créer un sentiment national qui vise à réaliser l’unité nationale d’une majorité québécoise.

 L’histoire n’est pas inerte. Son poids pèse lourd sur les épaules des hommes. Le changement radical de trajectoire d’une courbe historique telle l’annexion d’une société par une autre ne se vit pas uniquement dans l’actuel. Comme on sait depuis longtemps, la nation annexée subit « une perte irréparable », soit celle de sa liberté collective ou de son agir par soi collectif sur les aspects politique, économique et culturel. À cet égard, les indépendantistes pourraient réfléchir sur cette autre « norme » de Maurice Séguin qui se rapporte au thème « Objectivité, sincérité, respect de la vérité. »

 « Devant une perte irréparable (ou non réparée), devant un obstacle insurmontable (ou non surmonté), être de bonne foi dans l’ignorance ou, ce qui est plus grave, refuser de voir clair, c’est d’abord, par ignorance des facteurs, des pressions qui limitent et paralysent, se mettre dans l’impossibilité de comprendre d’une manière réaliste la situation actuelle. » (Cf., Les Normes, Introduction.)

 En terminant, j’aimerais signaler que les Québécois ne pourront jamais réaliser l’indépendance du Québec s’ils ne discutent du problème seulement dans l’agitation de l’actualité qui nous submerge. Il faut le recul de l’histoire pour parvenir à façonner l’histoire de demain qui sera ce que nous voulons collectivement et faire d’abord le choix de l’indépendance nationale du Québec. Cette vision suppose l’obtention de la plénitude des pouvoirs de la nation indépendante au sens intégral, c’est-à-dire la souveraineté interne et externe qui s’accomplit par la présence par soi au monde. Il s’en suit que l’interdépendance sort de cette ouverture au monde grâce à l’égalité de « status » de l’État souverain et de la souveraineté populaire de la nation indépendante. Ainsi, le Québec devient désormais présent par soi au monde et distinct de lui. Libre de l’intoxication fédéraliste, la pensée indépendantiste doit précéder et préparer l’action prochaine.

 

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