mercredi 28 février 2007

La logique historique est-elle noire, rose, bleue ou jaune ?

Histoire - La logique noire de Maurice Séguin
Michel Lapierre, UQAM
Le Devoir, Édition du samedi 24 et du dimanche 25 février 2007

Laissons répondre Maurice Séguin au sujet de la thèse de la nouvelle interprétation :

« Elle se veut une tentative de faire la synthèse des deux séries d'interprétations traditionnelles.

Elle est naturellement rejetée, parce qu'elle laisse tomber l'optimisme réconfortant des deux traditions :

1° par les Fédéralistes optimistes,
2° et les Indépendantistes optimistes.

D'où vient le nom d'histoire noire donné à cette interprétation indépendantiste pessimiste. »

Autrement dit,

[1] à la thèse de l'indépendance à deux, elle répond par la thèse de l’indépendance à une seule nation.

[2] Quant à la thèse du refus ou de la perte de l’indépendance par accident, elle oppose la thèse de l’annexion canadienne-française comme une conséquence normale de la conquête.

Au fond, elle n’est pessimiste que parce qu’elle laisse tomber les tentatives d’interprétations récurrentes de l’optique fédéraliste de l’égalité politique, de la réforme du fédéralisme ou de l’indépendance comme possible assez facilement.

Des explications supplémentaires par Bruno Deshaies :

« MAURICE SÉGUIN OCCUPE-T-IL UNE PLACE UNIQUE DANS L'HISTORIOGRAPHIE ? »

Exposé présenté au colloque de la Chaire Hector-Fabre autour de la pensée de Maurice Séguin (octobre 2005) Réf. : Vigile.net, Chronique du jeudi 19 octobre 2006. http://archives.vigile.net/06-10/19-262.doc

Quant au baratin du critique de Maurice Séguin au sujet du gouvernement responsable en 1848, il faut dire que cet événement n'a jamais rendu les Québécois-Français indépendants pas plus que la création de la Province of Quebec en 1867.

Pour ceux et celles qui aimeraient comprendre cette « nouvelle interprétation », je leur conseillerais de lire attentivement Histoire de deux nationalismes au Canada (Guérin, Éditeur, 1997). Texte établi, présenté et annoté par Bruno Deshaies dans la collection Bibliothèque d'histoire sous la direction d'André Lefebvre.

Quant au compte rendu de Michel Lapierre, il ne reflète pas correctement les propos tenus au colloque sans compter que cette édition des Actes est partiale. De plus, l'éditeur aurait dû prendre ses responsabilités.

Bruno Deshaies
Montréal, 28 février 2007

P.-S. Réaction dans Le Devoir, mercredi 28 février 2007. Voir : http://www.ledevoir.com/2007/02/24/commentaires/0702280033229.html

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