mercredi 3 octobre 2012

L’INDÉPENDANCE NATIONALE ET LE GOUVERNEMENT MAROIS


 
Q
ue les politiques péquistes et les ex-parlementaires souverainistes cessent de finasser avec la fin et les moyens.

« Depuis cinq décennies, les voix politiques nous ont entretenus sur le problème des fins et des moyens si bien que la dialectique « DES FINS-MOYENS ET DES MOYENS-FINS » est venue embrouiller la solution du problème de l’ANNEXION des Québécois dans l’empire fédéral canadian. » 

Je remercie tous les internautes qui ne cessent d’accéder à ma 397ième chronique qui porte sur les premiers jours du gouvernement de Pauline Marois.  En ce moment, près de mille visiteurs l’ont visitée. Pour toutes ces personnes, je crois qu’il est nécessaire que je continue la conversation sur le thème de l’indépendance nationale.

Il m’apparaît de plus en plus nécessaire  que les souverainistes doivent se libérer du réflexe que la question de l’indépendance nationale du Québec pourrait être résolue par des répétitions de campagnes électorales et des promesses de référendums (cf., BANQ, Les référendums au Québec : bibliographie,  juillet 2005, 82 p.)

Les citoyens et les citoyennes ou les électeurs et les électrices au Québec ne font pas uniquement de la politique. Ils ne pensent pas continuellement en termes d’élections. Ils gagnent leur vie jour après jour. Cependant, ils aimeraient bien savoir si la souveraineté n’est qu’un ballon électoral qui oppose les champions du fédéralisme et les partisans du souverainisme pour la conquête seulement du pouvoir provincial à Québec. Après deux échecs référendaires et une expulsion du BLOC à Ottawa, ils semblent plutôt chercher les voix qui pourraient les guider dans leur cheminement personnel face à leur destin collectif.

Depuis cinq décennies, les voix politiques nous ont entretenus sur le problème des fins et des moyens si bien que la dialectique « DES FINS-MOYENS ET DES MOYENS-FINS » est venu embrouiller la solution du problème de l’ANNEXION des Québécois dans l’empire fédéral canadian.

Soyons clair et soyons franc. Pour les indépendantistes, la fin est l’indépendance. Cette fin, une fois acquise, devient le moteur et l’instrument pour agir par soi collectivement. Or, sur cette fin se greffe tous les moyens dont une nation a besoin pour jouir et user de sa liberté collective. Ainsi l’espace public libéré de cette contradiction originelle peut enfin ouvrir les portes à la vision politique, sociale, économique et culturelle du futur. L’inverse est une aberration. La situation actuelle au plan politique l’illustre suffisamment pour saisir à quel point l’annexion du Québec au Canada-Anglais est tout le contraire de l’indépendance.

Sans être obligé de faire cette distinction, la situation du Québec est historiquement et objectivement inquiétante pour les Québécois-Français considérés collectivement. Toutefois la finalité de l’action implique la dialectique des « fins-moyens et des moyens-fins » comme le pense Sartre quant à l’acte de création. Il constate que l’auteur ou l’écrivain et le lecteur sont liés entre eux, car « l’écrivain choisit d’en appeler à la liberté des autres hommes » (Dans Qu’est-ce que la littérature ? Paris, Gallimard, 1948/1964, 1985 (coll. « Folio essais », p. 73). Il s’explique en ces termes : « C’est un sentiment complexe mais dont les structures se conditionnent les unes les autres et sont inséparables. Il ne fait qu’un, d’abord avec la connaissance d’une fin transcendante et absolue qui suspend pour un moment la cascade utilitaire des fins-moyens et des moyens-fins. (Dans Ibid., p. 73-74)  Cependant, en 1947, Sartre prend conscience que la FIN ne pouvait pas le dispenser de considérer les MOYENS. Il s’explique ainsi : « Si l’on tient la liberté pour le principe ou pour le but de toute activité humaine, il est également faux que l’on doive juger les moyens sur la fin et la fin sur les moyens. Mais plutôt la fin est l’unité synthétique des moyens employés. Il y a donc des moyens qui risquent de détruire la fin qu’ils se proposent de réaliser, en brisant par leur simple présence l’unité où ils veulent entrer. (Ibid., p. 345) »  Ce paradoxe doit être surmonté par le biais d’une clarification rigoureuse des concepts d’indépendance et d’interdépendance.

Il y a neuf ans, le 2 octobre 2003, un petit groupe de personnes avait conçu l’idée de créer La Ligue pour l’indépendance du Québec. L’embryon d’un site Internet avait été ébauché pour disséminer les fondements de l’indépendance et l’optique indépendantiste parmi les différentes couches de la société québécoise et auprès de la masse de la population. L’intention générale visait à mieux faire connaître l’un des plus grands penseurs du **Québec, l’historien Maurice Séguin (http://pages.infinit.net/liq/msegui...).

Cette approche peut paraître banale, mais il semble très évident que les indépendantistes auraient tout avantage à jeter un regard serein en direction de ce phare qui éclaire les balises qui seraient préférables d’analyser et de comprendre. Le Professeur Séguin est le principal historien qui a étudié systématiquement l’immense problème historique du nationalisme. Vers la fin de sa carrière universitaire au Département d’histoire, l’Université de Montréal annonce dans son Annuaire 1980-1981 un cours qui porte le titre : « Les nationalismes » (HST2338, 3 cr.) : « Histoire du conflit politique, économique et culturel entre le Canada français et le Canada anglais 1760-1960 ». Il s’agit donc du problème crucial des « affrontements nationaux » dans l’histoire. On le sait bien, c’est le problème capital de la collectivité québécoise-française enclavée dans l’empire fédéral canadian.
 
Il serait utile de faire comprendre à nos concitoyens et concitoyennes comment choisir l’indépendance nationale du Québec. Chacun de nous a un chemin critique à suivre pour y parvenir.  Devant l’évidence historique, ce ne sont pas les partis politiques qui sont en mesure de paver ce chemin. Chacun d’entre nous a des CHOIX à faire. Les décisions qui découlent des choix de chacun relèvent d’un mode de penser. Ce qui est vrai pour l’historien l’est aussi pour tout citoyen. Je crois qu’on peut admettre assez facilement cette « norme » de Maurice Séguin qu’il décrit ainsi :
 
« Tout choix se fait (que l’on en soit conscient ou non) d’après un mode de penser, d’après des critères, d’après une échelle de valeurs, une façon de comprendre les rapports entre les événements ou les structures. »
Le défi des indépendantistes, il est là tout net. Il s’agit d’amener les Québécois à concevoir l’INDÉPENDANCE NATIONALE comme « un bien en soi » directement et indirectement aux plans politique, économique et culturel, c’est-à-dire commander au politique sa propre vie politique, gérer en économie sa propre vie économique et maîtriser au culturel sa propre vie culturelle. Dans cet esprit, le citoyen doit comprendre que l’indépendance consiste à ne pas réduire l’agir par soi collectif à un seul aspect tel l’autodétermination politique ou la possession de sa vie économique  ou se limiter à la maîtrise de sa culture.

Dans cette foulée, une autre « norme » vient consolider cette conception de la vie NATIONALE INDÉPENDANTE sur deux points :

1. « Les rapports entre les sociétés sont inévitables et nécessaires. »
2. « Mais il y a quand même vie collective distincte, vie autonome. »

Explication de Maurice Séguin :

« Malgré toute l’insistance sur la nécessité et l’utilité pour une société de collaborer avec les autres, il n’en demeure pas moins que la notion de vie d’une société se rapporte essentiellement à la notion d’agir (par soi) de cette société. »
[N. B. Le contraire étant : le remplacement, l’annexion, bref l’oppression essentielle qui est la perte de l’agir par soi collectif (par ex. : la provincialisation.]


Il est essentiel que le combat se place plus solidement au plan conceptuel. Les Québécois-Français doivent se soumettre individuellement à une autocritique systématique s’ils veulent se libérer des schèmes du fédéralisme qui vicient la pensée indépendantiste.  Le changement de paradigme ne surviendra pas spontanément. Un chemin critique devra être suivi, car changer est complexe. C’est un acte frustrant et ambigu. Changer est une expérience intimement personnelle.

Pour réaliser effectivement l’indépendance nationale du Québec, les Québécois devront s’habituer graduellement à penser, à dire et à écrire que le Québec est dans le monde mais distinct de lui. Chaque québécois saura à ce moment-là que l’indépendance et l’interdépendance sont préférables à l’annexion, la subordination, la provincialisation, la sujétion ou la superposition des autres nations voisines et dans le monde. Il reconnaîtra le besoin d’acquérir sa liberté collective avec l’avantage d’un État souverain. Il saura que l’unité nationale n’est pas la recherche de l’isolationnisme.  Il aura acquis la conviction intangible que la nation québécoise a le droit de se gouverner soi-même.

vendredi 7 septembre 2012

LE DÉFI MAJEUR DE MADAME PAULINE MAROIS


INDÉPENDANCE nationale DU QUÉBEC 396


« Au plan opérationnel, la première difficulté politique consistera à transformer une haute fonction publique provinciale en une haute fonction publique nationale. »  
 
Bruno Deshaies
Vigile.net

jeudi, 6 septembre 2012

Les dés sont jetés.  Les électeurs et les électrices de toutes les régions du Québec ont voté pour la formation d’un nouveau gouvernement.  Ce choix démocratique des « voteurs » aura d’autant plus d’importance qu’une loi scélérate pèse sur toutes les têtes comme une épée de Damoclès.  En revanche, les Québécois et les Québécoises ne sont pas ce que pensent les Charest et Legault de ce monde.  Ils et elles ont finalement pris position. Toutefois, les résultats électoraux ne permettent pas de résoudre les contradictions de la pensée politique québécoise. Ce que les parlementaires doivent maintenant assumer le plus sereinement, c’est que l`Assemblée nationale du Québec ne devienne pas une foire d’empoigne dès la mise en marche du gouvernement Marois.   

On le voit, dans les faits, l’économie n’est pas la fin du monde.  Or, l’Assemblée nationale de la dernière session du Québec fut incapable de fonctionner adéquatement.  Béatement, la population a assisté à un épisode entre des parlementaires obsédés par la soif d’une élection dans le seul but d’en découdre les uns les autres.  Ah ! démocratie quand tu nous tiens.  Pour le premier ministre Charest, le mot démocratie s’écrit avec un « d » majuscule dont il est le seul à en connaître le sens. Nous avons appris ce soir que sa fidélité démocratique se limite à ses convictions.  Pour lui, démocratie = économie.  Il a beau parlé des valeurs démocratiques que personne ne veut plus le suivre.  Malgré tout, une élection, c’est une élection. Les résultats du vote ont démontré qu’une fraction importante du vote populaire a maintenu son appui au parti libéral malgré la défaite de Jean Charest dans sa circonscription de Sherbrooke.  Le parti québécois de Pauline Marois doit donc se contenter d’un gouvernement minoritaire. Tel a été le vœu suprême exprimé par la souveraineté populaire.

Par ailleurs, l’Assemblée nationale devra compter dans ses rangs une deuxième opposition, soit celle de la Coalition pour l’avenir du Québec de François Legault, puis d’un quatrième parti avec madame Françoise David et Amir Khadir de Québec solidaire.  Mais c’est surtout la CAQ qui a forcé le jeu démocratique.  Depuis un an environ, un sauveur a fait son apparition.  Il se présente pour « faire le ménage » et il nous offre, clé en main, de mettre le Québec sur les rails avec ses solutions magiques dans le style de l’ex-premier ministre Mike Harris de l’Ontario avec sa « Révolution du bon sens » qui a terminé ses jours dans l’enfer de l’eau contaminée à Walkerton.  Il y a trop de gras.   Il doit couper ici et là dans le budget, la fonction publique et parapublique, l’organisation des services, etc. !  Il nous prévient, ça ne fera pas mal.  Toutes les difficultés seront aplanies.  On s’en va « drette », puis surtout « on est fiable ».  La Belle province va marcher vers des jours meilleurs : pas de référendum, pas de corruption, une bonne gestion avec un « cadre financier » dit réaliste et juste des coupures incontournables.

Vient Pauline, la « dame de béton ».  Elle se tient encore « deboutte ».  Il y a de quoi !  Elle lutte avec l’énergie du désespoir.  C’est même très  honorable.  Digne dans le combat électoral, elle est parvenue malgré tout à faire sa marque devant l’agitation verbale des siens et des autres. Malheureusement, le soir même où elle accède au poste de première ministre, une personne a été abattue au Métropolis au moment où elle prononçait son discours de fin de campagne tard dans la soirée.  On sait que durant la campagne électorale, elle a réfuté l’objection des Charest et des Legault qui voyaient dans son approche politique des intentions machiavéliques et de vouloir mettre « la chicane dans la cabane » ou même de supposer (comme l’a déclaré le chef de la CAQ) d’exiger « un test sanguin » de « bon nationaliste ».  Avouons-le, la coupe est pleine.  Il n’en fallait pas plus pour voir apparaître la  réaction de la presse canadian de Montréal et de Toronto à l’encontre des souverainistes.  Les événements vécus en fin de soirée des élections du 4 septembre illustre la fragilité de la démocratie sous tous ses aspects plus ou moins heureux.

Contre vent et marées, Pauline Marois devient la première femme a occupé le poste de première ministre du Québec.  Cependant, avec les résultats de la répartition des sièges à l’Assemblée nationale, on peut déclarer sans l’ombre d’un doute que la cheffe du PQ aura fort à faire devant une situation si lourdement empoisonnée afin de réaliser ses promesses électorales et de gouverner efficacement. Dans les circonstances actuelles, il devient de plus en plus nécessaire pour elle de faire appel à des ressources humaines de l’extérieur de son entourage immédiat afin de consolider le Cabinet du PM ou du Ministère du Conseil exécutif  de l’État du Québec − ce haut lieu des grandes décisions politiques − qu’elle aura à commander, diriger et animer.(*)  Ce sera un travail d’équipe colossal au plus haut niveau de l’État, car c’est le centre névralgique du gouvernement.  Les événements de la nuit dernière nous ont montré que tout ce qu’elle aura à déclarer publiquement sera scruté à la loupe.

Au plan opérationnel, la première difficulté politique consistera à transformer une haute fonction publique provinciale en une haute fonction publique nationale.  Il lui faudra mettre fin aux réflexes ataviques de provinciaux des sous-ministres en titre ainsi que des dirigeants des grands organismes publics et parapublics.  Elle-même aura à faire l’apprentissage d’un nouveau vocabulaire au sujet de l’indépendance nationale et de l’interdépendance du Québec dans le monde.  Les citoyens québécois doivent entendre autre chose que des lamentations sur le dysfonctionnement du fédéralisme canadian ou sur le style de gouvernement des chefs à Ottawa.. 

L’indépendance nationale du Québec et les fondements de l’optique indépendantiste exigera énormément d’effort de la part du gouvernement péquiste pour disséminer l’idée indépendantiste.  Le slogan « À nous de choisir » doit être qualifié clairement.  Ce n’est pas la croisée des chemins mais l’indépendance nationale du Québec qui doit faire son entrée sans équivoque dans l’espace public.  La réalisation de la souveraineté nationale du Québec est à ce prix.  Est-ce que notre haute fonction publique est prête à emboîter le pas ?  Une évaluation sérieuse de la capacité et de la volonté interne de l’État est à préparer avec soin.  La solidité de  l’État du Québec en dépend largement ainsi que de son gouvernement.  À cause de sa vision de l’indépendance nationale du Québec, le gouvernement péquiste sera mis à rude épreuve dans les mois à venir ainsi qu’au cours des prochaines années.

Bon succès madame Pauline Marois au titre de première ministre du prochain gouvernement national des Québécoises et des Québécois et de la nation québécoise.
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 (*) Pour le commun des mortels, il est instructif de naviguer sur le site Internet du Ministère du Conseil exécutif du Québec (http://www.mce.gouv.qc.ca/ministere/ministere.htm).
 



Lecture :
Christian Rioux, « Une élection européenne », dans Le Devoir, 7 septembre 2012.  ICI : http://www.vigile.net/Une-election-europeenne,50987
De son analyse de la situation québécoise à partir de l’expérience européenne, il retient surtout la leçon qui suit :

« Convenons pourtant que cette révolte contre l’État ne vient pas de nulle part. Elle trouve le plus souvent sa source dans l’incapacité des États modernes à choisir. Comment expliquer en effet qu’un État comme celui du Québec offre des traitements de fertilité gratuits alors qu’il n’est même pas en mesure d’assurer un service adéquat aux urgences ? Ou que l’on hausse les droits de scolarité alors qu’il n’y a pas de péages sur les autoroutes du Québec ? Qu’on me permette de penser qu’il ne s’agit pas tant de trancher dans le gras que d’avoir le courage de choisir. »


Commentaires :

Le défi majeur de Madame Marois

7 septembre 2012
  • Deux petites remarques s’imposent :
1 - Vous parlez de "démocratie" alors que vous devriez parler de gouvernement représentatif. Si vous pensez que la démocratie se limite à l’élection et que l’élection c’est la démocratie, il faudra réviser vos cours cours d’histoire et aller faire un petit tour du côté de la démocratie athénienne par le tirage au sort, nous parler aussi de la démocratie directe et participative. Ce que vous appellez "démocratie" n’est qu’un pâle reflet d’une vraie démocratie où le peuple participe vraiment aux décisions qui le concernent autrement qu’en votant une fois à tous les 4-5 ans pour des politiciens professionnels qui servent d’abord leurs intérêts avant ceux du bien commun.

 
2 - Pour gouverner, le PQMarois devra faire alliance avec la CAQ principalement et QS pour la prochaine élection. Marois connaît Legault depuis des années et devrait savoir ce qu’il lui faudrait concéder pour se maintenir au pouvoir. Entre vous et moi, sauf sur la question du référendum, il y a beaucoup de points communs avec la CAQ. Pourquoi ne pas nommer Duchesneau, Legault et Françoise David au conseil des ministres ? Des cabinets de coalition cela s’est déjà vu dans l’histoire et personne n’est mort.
 
Pierre Cloutier, avocat à la retraite
 
Réponse de Bruno Deshaies :
 
Je respecte votre opinion mais je ne crois pas que vous allez bien loin avec vos idées à part de vous défoulez.  Il manque beaucoup de pragmatisme et, en plus, vous perdez de vue l'optique indépendantiste.  Pauline Marois doit choisir son type de politique indépendantiste par son action gouvernementale. Elle a besoin d'une fonction publique qui comprend ce message.  Ce n'est pas l'oppositoon qu'elle doit convaincre mais plutôt les Québécoises et les Québécois. C'est son défi majeur face à la nation québécoise.
  • Le défi majeur de Madame Marois
           8 septembre 2012, par Marcel Haché

Les rôles sont inversés. Maintenant que Pauline Marois est chef de tous les québécois, il sera impossible aux libéraux d’aussi mal se comporter que Jean Charest à l’A.N.

Chaque fois que ce minus prononçait le nom de Pauline Marois, c’était avec la même hargne qu’il avait dénoncé Elsie Lefebvre, alors qu’il s’était disqualifié.  Bien avant la venue de ce ti-jean Charest à l’A.N., Pauline Marois y était déjà et personne ne s’était jamais plaint qu’elle ait manqué de classe une seule fois.

Que les libéraux déplorent maintenant le départ d’un grand chef d’État, indique assez bien qu’ils n’ont aucune conception de ce qu’est l’État, encore moins une idée de ce que pourrait être une haute fonction publique exempte de leur partisannerie.

Cela devrait inciter le gouvernement péquiste à y avoir de la suite dans les idées, les libéraux n’y ayant jamais vu autre chose que des intérêts. 
  
Le défi majeur de Madame Marois

9 septembre 2012, par Bruno Deshaies

Bonjour Monsieur Haché,

Si je comprends bien votre point de vue, vous semblez nous dire qu’il serait difficile que la haute fonction publique ne soit pas sans reproche eu égard à la partisannerie du gouvernement Charest. Cette allégation est fort probable mais il y a tellement de subtilités dans les rapports entre les deux pouvoirs (politique et administratif) ─ compte tenu des connivences qui rapprochent forcément les individus par le truchement des chefs de cabinet politique ─ que les divergences de points de vue sont rares.

Comme vous savez sûrement, les carrières des sous-ministres ou des chefs de cabinet politique sont souvent très interdépendantes même si les ministres passent. Plus souvent qu’autrement un service en attire un autre quand ce n’est pas tout bonnement la loyauté (c.-à-d., fidélité à l’égard de : une personne, une cause, une conviction). Un véritable cercle vicieux ! On connaît toute la charge que mettent les libéraux sur cette notion de «conviction ». C’est presque la foi elle-même incarnée dans leur opinion. Ce concept flou rejoint une majorité d’individus dans la société civile. Avoir des convictions, n’est-ce pas noble ?

Madame Marois n’aura pas le choix des moyens. Elle aura besoin d’une équipe externe à la fonction publique pendant un bon moment afin d’éviter les pelures de banane qui vont paver son parcours comme première ministre du gouvernement péquiste et de cheffe de l’État du Québec. Quant à la direction de l’Exécutif de l’État, elle a des responsabilités qui dépassent la rédaction des lois, la levée des impôts, la gestion de la Fonction publique et de la conduite de ses rapports avec les autres gouvernements au Canada. L’État, c’est la dimension politique dans ses rapports avec les individus et la société (civile), l’économie et la culture, puis finalement avec l’ensemble des activités humaines de tout ordre dans la vie et les conditions de vie des individus et de la croissance globale de la société. Bref, c’est toute la vie collective nationale qui est en cause. Et l’indépendance nationale du Québec fait partie de cette direction de l’Exécutif de l’État. Cette conviction profonde vaut mille fois plus que celle des libéraux, des caquistes ou de tous les défenseurs du fédéralisme renouvelé, refondé, transformé en une autre autonomie tronquée.

Le chantier est immense. Il faut de toute urgence mettre à l’œuvre des milliers de citoyennes et de citoyens dans toutes les régions du Québec pour expliquer la vision du Québec indépendant par soi et collectivement dans le monde. Les Québécois doivent comprendre que le Québec est dans le monde, mais qu’il doit être distinct de lui.



  • Le défi majeur de Madame Marois
 
           10 septembre 2012, par Marcel Haché
M. Deshaies,
Je suis totalement d’accord avec vous.  M’est arrivé d’écrire sur Vigile que la recette de l’Indépendance se trouvait dans les cuisines de la fonction publique.  La résolution du « mystère Québec » s’y trouve aussi.
 
Je crois seulement qu’il y a un immense problème avec les grands cuisiniers… Je crois aussi que les gouvernements péquistes du passé n’étaient pas très sérieux à questionner les recettes, plutôt que de questionner les cuisiniers.  Un méchant coup de barre par-là est nécessaire, indispensable, fondamental, à terme incontournable.
 
Vos explications et vos suggestions m’apparaissent très justes et très accordées au temps présent. Le P.Q. est encore au front − la campagne électorale se continue maintenant à l’A. N. − pour gagner la prochaine élection, si déterminante. C’est ce front-là de la prochaine élection qui devra être gagnée. Je n’arrive pas à voir dans le passé une élection plus importante que celle que devra mener le P.Q. la prochaine fois.
 
La prochaine élection sera déterminante pour enfoncer la résistance « fédérale » de façon décisive − même si les indépendantistes n’en ont pas tous encore pris toute la mesure- mais d’ici là, je crois que nous sommes d’accord,  les résistances

«provinciales », internes, et tout particulièrement celles de la haute fonction publique ne doivent pas être sous-estimées.  Oh que non !  Et partant de là, la transformation de l’appareil de l’État, ce serait évidemment le prélude au changement d’État lui-même…



Quant à moi, derrière la « gouvernance souverainiste », pas très flamboyante, il pourrait et devrait se profiler une gouvernance nationale, ce qui est bien différent qu’une gouvernance provinciale.
 
Salutations
 
  • Le défi majeur de Madame Marois
     
  • 11 septembre 2012, par Michel
     
    Le Parti Québecois n’a qu’a AGIR AGIR AGIR et adopter tout son Programme incluant un Référendum pour l’indépendance. Et si la CAQ et le PLQ refusent d’adopter un des points promis par le PQ ces refus deviendront les principaux motifs de tenir UNE ÉLECTION RÉFÉRENDAIRE. Le Parti Québecois doit refuser de se comporter en parti provincialisme soumis au colonialiste d’Ottawa et se laisser tromper par des fonctionnaires nommés par les Libéraux .

    MICHEL, à Lire par GOOGLE le Forum Projet MPQ
    http://forum.autochtones.ca/viewtopic.php?t=8624
     
    • Le défi majeur de Madame Marois
    19 septembre 2012, par Bruno Deshaies
    Nous apprenons ce matin que madame Marois va nommer tous les chefs de cabinet des ministres de son gouvernement et qu'elle va muter un certain nombre de sous-ministres en titre.  C'est un début dans la bonne direction de la gouvernance de l'État du Québec.  Mais elle devra aller plus loin encore.  Elle aura besoin en priorité de s'entourer d'un groupe de personnes de la société civile afin de l'épauler dans sa réflexion critique sur les gestes qu'elle posera comme chef de l'action gouvernementale.  C'est le moyen et long terme qu'elle ne doit pas perdre de vue, car le court terme sera affolant. L'équipe gouvernementale devra faire preuve de pragmatisme sans flagornerie.

    Le démarrage semble fonctionner dans la bonne direction. 

    samedi 4 août 2012

    DÉMOCRATIE OU DÉMAGOGIE ?

    INDÉPENDANCE NATIONALE DU QUÉBEC 393

    L’objectif électoraliste doit-il décider de tous les gestes de tous les partis politiques ?

    Un gouvernement qui vielle sur le Québec depuis neuf ans, qui aboutit à l’adoption d’une loi antidémocratique, qui se cache derrière les faux-fuyants de sa bonne gestion et qui, en plus, ne parvient pas à mâter les responsables de la corruption ne peut prétendre être capable de combattre ceux et celles qu’il décrit comme étant tous des gens de la rue ou de partis aveuglés par leur idéologie.

    Cependant, tous les partis d’opposition qui salivent à cette élection participent au même jeu supposément démocratique en nous accablant à leur façon d’une élection à l’image de l’hypocrisie du gouvernement actuel. L’objectif électoraliste décide de tous les gestes de tous les partis politiques. Il en résulte une méfiance sans borne de tous les citoyens et citoyennes qui ont à cœur le bien commun collectif du Québec.

    La nation québécoise désire autre chose que le défoulement des esprits entre des politiques qui vont déchirer leur chemise en public en tentant de nous faire avaler leurs arguties. C’est d’ailleurs commencé depuis un certain moment par une campagne pré-électorale qui frise l’illégalité si l’on comprend décemment les mécanismes de notre régime électoral, parlementaire et démocratique. Le gouvernement Charest nous abuse complètement. Le peuple patiente mais il est écœuré de voir aller s’aligner les formations politiques dans une perspective électoraliste. Nous allons d’une déception à l’autre à vous entendre nous seriner vos discours et, surtout, de vous faire valoir comme des paons qui font la roue.

    Enfin, le premier août, après de nombreuses entourloupettes comme il en a l’habitude, le premier ministre J. J. Charest a fait un pas de plus. Il est allé réclamer du Lieutenant-gouverneur du Québec le déclenchement des élections prévues pour le 4 septembre prochain.

    Les slogans de campagne sont connus : la démocratie pour les libéraux, la gestion honnête pour les péquistes et la remise en ordre de l’État du Québec par la CAQ. Les journalistes sont en fête. Ils nous résument les discours et ils répètent les slogans. Ils se mettent à l’écoute de l’é-v-é-n-e-m-e-n-t. Des pages de journaux seront remplis de détails croustillants et que dire de la radio, de la télévision et de tous les médias sociaux. Beaucoup de bruit et d’excitation.

    Le ton vient d’être donné par le premier ministre qui claironne les principes démocratiques de son gouvernement. Pourtant, la loi 12 (projet de loi 78) adopté le 18 mai 2012 [À lire : Pierre Fontaine, « La démocratie en danger ! »], nous démontre que les motifs de cette loi et les intentions du premier ministre du Québec consistaient à faire peur au monde sur l’hôtel des fameux principes de la Charte des droits et libertés du Canada. Faire régner un climat de terreur pour mieux accuser les contestations étudiantes qualifiées de « grève étudiante » et marquer un pas de plus, les stigmatiser avec les mots : « DÉMOCRATIE DE LA RUE ». Or, l’analyse de la loi 12 et les réactions ici et ailleurs à travers le monde nous démontre que son raisonnement est strictement idéologique et pervers.

     Pierre Fontaine écrit : « … le gouvernement [Charest], c’est-à-dire l’exécutif, se confère le pouvoir extraordinaire de gouverner par décret et de modifier lui-même la loi ainsi que toute autre loi et règlement durant près de quatorze mois, soit jusqu’au 1er juillet 2013, ou à la date qu’il déterminera lui-même.  »

    Tous les partis d’opposition doivent catégoriquement s’élever contre cette loi scélérate. Leur engagement doit être ferme, clair et explicite. De plus, contre la démagogie du gouvernement Charest, les partis d’opposition doivent remettent en cause la hausse des frais de scolarité tant et aussi longtemps qu’une politique explicite soit révélée officiellement aux citoyens et citoyennes du Québec.

    Deux étapes à suivre : la première, gel des frais de scolarité ; la seconde, élaboration d’une politique publique de la gestion et du fonctionnement du réseau d’enseignement postsecondaire en tenant compte des conclusions de la Commission Charbonneau qui obligeront inévitablement des modifications au cadre budgétaire du gouvernement ainsi que des « paramètres fumeux » dont nous accable le ministre des Finances du Québec. Si les CHEFS DES PARTIS D’OPPOSITION endossaient une telle posture pour l’État du Québec, on pourrait commencer à être certain que le Québec ne vivrait pas une 4e fois sous le régime des libéraux et de J. J. Charest, leur chef opportuniste et démagogue.

    Les partis d’opposition ont aussi la responsabilité de contrecarrer le discours économique soporifique des libéraux qui est entaché de scandales considérables dans le domaine des dépenses de l’État d’une valeur de près de 16 milliards de dollars pour les travaux publics qui se sont étalés sur neuf années (entre 2003 et 2011) et dont près de 68 p. cent du montant global a été utilisé au cours des quatre dernières années du régime de J. J. Charest (cf., « Valeur des contrats de travaux publics du Ministère des Travaux publics »). http://blogscienceshumaines.blogspot.ca/2012/06/les-elections-plus-tard.html

    Il apparaît évident que la contre-offensive des opposants aux libéraux doit dépasser la rhétorique du « Libérez-nous des libéraux ». Mais comment ?

    Le premier front, la conception Charest de la démocratie. Il nous dit qu’il fera tout pour faire respecter les lois. « Compter sur moi là-dessus ! », déclare-t-il sur un ton catégorique. Il ajoute même qu’il va se battre avec « énergie et passion ». Le gouvernement a pris des décisions. Et le premier ministre et son gouvernement ont « le goût de faire le changement ». La majorité silencieuse a l’occasion de se prononcer par la voie de cette élection et de nous élire pour mettre au pas les contestations des gens d’en bas (cf., « Le viol démocratique. » http://blogscienceshumaines.blogspot.ca/2012/06/le-viol-democratique.html)

    Le deuxième front, les dépenses publiques et la carence de la surveillance adéquate des comptes publics du gouvernement Charest. Au cours de ses neuf années de pouvoir, le premier ministre du Québec avait l’obligation de resserrer ses façons de dépenser l’argent des contribuables. On n’a pas encore vu l’ombre d’un changement d’attitude dans sa façon de voir les choses. Il reste immuable. Il se moque de nous tous. Il jouit de son pouvoir personnel et il s’en frotte les mains. Il fonctionne à l’adrénaline électoraliste qui provoque en lui une joie intense presque infantile. Un politique qui se moque outrageusement d’une couche importante de la société dans ses propos ne mérite pas le respect des citoyens et des contribuables.

    Le troisième front, le projet de société du parti libéral du Québec. Le premier ministre s’évertue à nous dire que son projet de société n’est pas influencé pas la rue. Sa vision du Québec est économique et il a fait le meilleur choix qu’il résume dans son slogan de campagne électorale : « Pour le Québec ». Son projet consiste à nous réunir contre les défenseurs des carrés rouges et les péquistes qui encouragent « la rue ». Selon lui, les citoyens sont ou dans la rue ou pour lui. Les libéraux sont pour la loi, l’ordre, la stabilité et le bon gouvernement. Il fait appel aux vielles menaces du premier référendum de 1980, d’où lui vient son délire contre les « séparatistes » qu’il rabroue parce que, pense-t-il, ces derniers défient les lois et s’attaquent aux valeurs de la démocratie québécoise et des droits des individus. Il prend soin d’ignorer que dans une société démocratique les représentants politiques qui occultent les maux qui accablent la majorité silencieuse doivent ajuster le tir ou quitter le pouvoir avant de perturber plus gravement la paix sociale collective. Le feu ne s’éteindra parce que le chef du parti libéral du Québec promet la création de 250 000 emplois et un Plan Nord mirobolant. Il est trop tard.

    Il faut plus que des promesses électorales et des programmes politiques pour prétendre gouverner correctement une société dans le respect des individus et du bien commun collectif. Ces deux aspects de la vie d’une nation sont indissociables. Ces conditions essentielles de la vie démocratique valent pour tous les partis politiques confondus. L’État du Québec ne doit pas devenir l’outil maléfique d’aucun chef de gouvernement au Québec. Le bruit des bottes ne sied pas à une démocratie véritable. Les gens d’en bas ont le droit collectif de faire connaître leur avis à des dirigeants politiques qui abusent de l’État pour servir des fins plus particulièrement partisanes.
    
    Pauline Marois et Léo Bureau-Blouin,
    candidat pour le PQ dans Laval-des-Rapides
    Hier, la chef du Parti québécois a fait une promesse aux étudiants. Elle a reconnu d’annuler la hausse des frais de scolarité. Elle a compris que la loi no 12 (projet de loi 78) doit être abrogée dans les premiers 100 jours de son gouvernement. Elle a aussi ajouté qu’elle organiserait un sommet sur l'éducation supérieure où seraient notamment abordés le financement et la gestion des universités. Si ce sommet menait à la conclusion qu'il faut hausser les droits à hauteur du coût de la vie, le PQ s'engage à le faire, a assuré Mme Marois. Tous ces éléments, dit-elle, « font partie du plan péquiste ». Le hic dans ce « plan » tient à cette promesse conditionnelle d’une hausse des droits des frais de scolarité au niveau du coût de la vie. Cette décision est prématurée.

    Soyons pragmatique.  Pour élaborer une politique publique viable, il est impensable de se fixer des objectifs techniques avant l’analyse objective complète de la situation en cours. L’État doit d’abord chercher à comprendre ce qui a créé la situation « A » avant d’anticiper (bêtement comme la fait J. J. Charest et son parti de libéraux assujettis béatement) les solutions pour la mise en place de la nouvelle situation « B » qui devrait résoudre le problème ou, en l’occurrence, la crise sociale en plus, en pleine campagne électorale.

    La nouvelle politique au sujet du réseau de l’enseignement supérieur doit corriger la situation « A » créée de toute pièce par le premier ministre Charest et son ministre des Finances, Raymond Bachand. Ils sont directement responsables de cette crise « québécoise » dont ils abusent machiavéliquement avec le sourire aux lèvres. Dans le fouillis des scandales du gouvernement Charest, parler de la « juste part » comme un absolu, c’est faire preuve d’irresponsabilité gouvernementale envers toute la société québécoise. No way !

    L’État du Québec doit agir avec prudence sur cette question de la « crise étudiante ». La chef du parti québécois semble partie sur la bonne piste.

    L’objectif électoraliste ne doit pas être la FIN de la vie démocratique.

                         o o o


    (*) Projet de loi no 78 (2012, chapitre 12)
    qu’ils fréquentent
    Présenté le 18 mai 2012
    Principe adopté le 18 mai 2012
    Adopté le 18 mai 2012
    Sanctionné le 18 mai 2012
    Éditeur officiel du Québec
    2012

    lundi 25 juin 2012

    LES ÉLECTIONS, PLUS TARD

    INDÉPENDANCE nationale DU QUÉBEC 391

    LA JUSTE PART ET LA VALEUR DES CONTRATS DE CONSTRUCTION DU MTQ
    Avis aux chefs des associations étudiantes


    Bruno Deshaies
    Chronique de Bruno Deshaies   
    samedi, 23 juin 2012 

    AUX PARLEMENTAIRES.  Pour éviter le désastre, enclencher un processus d’élaboration d’une POLITIQUE PUBLIQUE au sujet du financement du réseau de l’enseignement postsecondaire à partir de deux conditions préalables exposées ICI http://www.vigile.net/C-est-BABEL-en-ce-moment-au-Quebec

    AUX ÉTUDIANTES ET ÉTUDIANTS.  Battez-vous jusqu’au bout !  Imposer vos idées à la face de la population.   Régler le conflit sereinement avec tous les parlementaires.  N’attendez-vous à rien en deçà de ces conditions.  Repousser les élections à plus tard. 

    23 juin 2012, par Bruno Deshaies

    Dans ma chronique précédente, DIDIER commente en ces termes :
    « Pas qu’ils [les partis politiques] n’en soient pas capables, mais c’est qu’ils n’en ont pas la volonté politique parce qu’ils ne gouvernent pas vraiment pour le peuple mais pour des intérêts privés ou si vous voulez, pour les intérêts de l’élite financière et d’affaires, ces intérêts particuliers qui semblent avoir priorité sur le bien commun. »

    Personne n’oserait nier cet argument massue.  Pourtant, je comprends très bien les rapports de force qui peuvent exister entre la société civile et les milieux financiers, d’affaires et commerciaux en général.  Sachant tout ce que nous apprenons jour après jour sur l’état de la situation vouée au libéralisme économique, bien sûr qu'il faut dénoncer et réclamer du changement.  

    Pour l'heure, on sait qu'on a des parlementaires qui fonctionnent tout croche. Alors, le peuple ne peut plus les laisser aller en élections pour leur petit bonheur de PM, de ministres ou de chef(s) de l’opposition ainsi que de députés avides de conserver leur petite place dans la société.  Il faut massivement dire non à leurs entourloupettes électoralistes. 

    LES ÉLECTIONS, PLUS TARD 

    L’URGENCE DE LA SITUATION EXIGE QUE LES PARLEMENTAIRES S’ENTENDENT MAINTENANT POUR RÉGLER LA CRISE ÉTUDIANTE DANS LES SEMAINES À VENIR.  Le réseau d’enseignement postsecondaire ne doit pas être paralysé en septembre prochain. 
    S’il y a « une juste part » et des arrangements « à coût nul », il faudrait certainement aller fouiller ailleurs que dans la poche des étudiants et de leurs parents.  Voici un tableau qui concerne le ministère des Transports du Québec (MTQ) au sujet de la valeur des contrats de construction entre 2003 et 2011.

     Valeur des contrats de construction du MTQ
    ANNÉES
    MONTANTS(!)
    $$$(2)
    %(2)
    2003
    592
    xxx
    xxx
    2004
    735
    143
    24,2%
    2005
    1 254
    519
    70,6%
    2006
    1 174
    -80
    -6,4%
    2007
    1 430
    256
    21,8%
    2008
    2 642
    1 212
    84,8%
    2009
    2 751
    109
    4,1%
    2010
    2 437
    -314
    -11,4%
    2011
    2 977
    540
    22,2%
    9 années
    15 992
    4 798(3)

    4 années
    10 807
    3 242(3)
    67,6%(4)
     (1) En millions de dollars   (2) Augmentation ou diminution annuelle
     (3) 30 % de plus sur les coûts comparatifs avec l’Ontario.
     (4)  Pourcentage des coûts comparatifs depuis l’élection de 2008.
           Source : ministère des Transports du Québec. Tableau construit
           d’après les informations parues dans La Presse, 22 juin 2012.
                 
    Ces chiffres sont révélateurs de l’importance que peut jouer le MTQ au sein du gouvernement du Québec.  On constate que les dépenses du MTQ sont passées en neuf ans de 592 millions à 2,977 milliards de dollars, soit cinq fois plus d’allocations financières de l’État aux contrats de travaux publics.  Par extrapolation, si l’on fait l’hypothèse que les travaux publics effectués au Québec atteignent le montant global de 15,992 milliards sur neuf ans et que celui-ci dépasse de 30 p. cent celui des dépenses équivalentes en Ontario, on obtient la faramineuse somme de 4,798 milliards qui s’est évaporé dans la « nature », mais dont 3,242 milliards depuis la réélection du PLQ en 2008 (soit près de 68 p. cent de coûts supplémentaires).  La commission Charbonneau devra nous fournir des explications sur l’évolution de l’organisation du « système » de corruption et de népotisme.

    IL FAUT QUE LA POPULATION DISE NON À DES ÉLECTIONS HÂTIVES SANS LE RETOUR DES ÉTUDIANTS DANS LEURS ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT DÈS SEPTEMBRE PROCHAIN.  Elle ne doit pas se laisser guider par les échotiers des partis politiques qui prennent les élections pour une partie d’échecs dans le style de Raymond Bachand qui joue le matamore pour défendre son Chef.  Un doctrinaire inflexible.  C’est échec et mat !  Rien d’autres à faire. 

    Les représentants du peuple ne doivent pas prendre les électeurs et les électrices pour des pions.  Faites votre travail pour ce pourquoi vous êtes payés.  LA CRISE DOIT ÊTRE RÉGLÉE SANS FAUTE AVANT DE NOUVELLES ÉLECTIONS. La paix sociale doit l’emporter sur la lutte intempestive du gouvernement Charest contre la relève de ressources humaines que notre société a besoin.  Les maraudeurs des autres partis politiques feraient mieux de s’attaquer au gouvernement en place pour le faire plier en vue d’une solution à la crise qui est double : gouvernementale et démocratique.

    ­Avez-vous une raison valable de voter pour celui-ci ou pour celle-là ?  J’écrivais dans ma chronique précédente :

    VOTEZ CHAREST, POURQUOI ?  VOTEZ MAROIS, POURQUOI ?  VOTEZ LEGAULT, POURQUOI ?  VOTEZ DAVID OU KHADIR, POURQUOI ?  VOTEZ AUSSANT, POURQUOI ?  VOTEZ POUR DU PAREIL AU MÊME ?
    C’EST BABEL EN CE MOMENT.

    On dit : « l’abstentionnisme devient de plus en plus la seule voie possible de protestation ». 
    Cette position stratégique ne règle rien.  Elle nous condamne à la déprime.  Vaut mieux le combat, l’affirmation et la prise de position. Contre les vendeurs d’une élection hâtive, la population doit s’y opposer fermement malgré les manœuvres des politiques. 

    LES ÉTUDIANTES ET LES ÉTUDIANTS DOIVENT SE RAPPELER QUE PARTOUT OÙ IL Y A DE L'HOMME, IL Y A DE L'HOMMERIE.

    PAR EXEMPLE, dixit DIDIER à nouveau : « […] les contrôlants, les ambitieux, les opportunistes, les m’as-tu-vus, les peu sincères, les égocentriques, etc. »  Toutefois, il ne faut pas être surpris, c’est la nature humaine.  Il faut lire Les Normes de Maurice Séguin : « La vraie vie individuelle, quoique inséparable du contexte social, est fondamentalement agir propre, autonomie. »  C’est le plan individuel.  La crise étudiante touche un autre aspect, le plan collectif, celui d’une société.  Maurice Séguin soutient : « Brièvement définie, c’est l’action organisée, concertée d’un groupe d’individus (groupe de tout ordre : compagnie, communauté, équipe, municipalité, province, nation, etc.) en vue d’atteindre une fin déterminée. »  C’est ce que font les étudiantes et les étudiants en ce moment.

    Les représentantes et représentants des étudiants doivent viser à faire pencher la balance en leur faveur avant le déclenchement des hostilités dans une élection générale par Jean Charest.  Ils doivent faire comprendre aux gens que cette élection est une mascarade politique et une fraude démocratique.  Ils ne doivent pas se laisser prendre dans les filets des partisans politiques.  Battez-vous jusqu’au bout !  Imposer vos idées à la face de la population.  Régler le conflit sereinement avec tous les parlementaires.  N’attendez-vous à rien en deçà de ces conditions.  Repousser les élections à plus tard. 

    Je vous souhaite bonne chance.

    P.-S. Voir le commentaire d’hier soir de Pierre II sur ma chronique 390. http://www.vigile.net/C-est-BABEL-en-ce-moment-au-Quebec  Déjà Harper place ses pions en collaboration avec Mulroney et même, semble-t-il, avec Charest.  De la haute-voltige politique qui s’amorce.  Que les étudiants en fassent indirectement un pétard mouillé.

    NOTE SUPPLÉMENTAIRE

    « LES ÉLITES MÉDIATICO-POLITIQUES QUÉBÉCOISES » SELON DIDIER
    26 juin 2012, par Bruno Deshaies

    Commentaire, 21 juin 2012 :

    « Ces gens sont des mercenaires qui se vendent au plus offrant autant du côté politique que médiatique. En politique, la preuve c’est que c’est toujours le parti avec le plus d’argent pour sa campagne électorale qui finit par gagner les élections. » (DIDIER, 52 ans)

    25 juin 2012, par Bruno Deshaies

    Vous touchez un point important. Il ne faut pas être un devin pour comprendre que les associations étudiantes doivent maintenant se battre jusqu’au « BOUTTE ». Étant donné que la confiance est très limitée envers tous les partis, peut-être qu’il serait bon qu’on dise à TOUS LES PARLEMENTAIRES QU’ILS DOIVENT PRENDRE LE TAUREAU PAR LES CORDES (c’est-à-dire, « faire face à une situation qui demande du courage et de la détermination »).

    Le temps est venu que nos députés se transforment en autre chose que des justiciers en croyant que la justice et le droit sont irrévocablement avec le pouvoir établi. Cette erreur politique commise par les politiques provinciaux du Québec est condamnable. Les frasques le la nouvelle ministre de l’Éducation suffisent de nous en convaincre tout autant que celles du premier ministre au Palais des Congrès et avec la récidive de Victoriaville. Quant à Raymond Bachand, il se conduit en ce moment comme un étourdi et même Pierre Moreau a fait un fou de lui le 15 mai dernier (cf., http://www.lapresse.ca/actualites/d...
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    Tommy Chouinard, « Manifestations : « Assez, c’est assez ! », tonne Raymond Bachand ». La Presse, 15 mai 2012 à 13h40
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    Le gouvernement Charest veut un bas-de-fer mais la population n’en veut pas. Il reste aux chefs des associations étudiantes à se fourbir de bons arguments parce qu’elles ont assez bien vu le principe budgétaire « a coût nul » du gouvernement Charest. Où sont les partis de l’opposition et les députés indépendants pour faire d’autres calculs ? La démocratie, ce n’est pas que des élections qui, plus est, se tripotent dans notre dos.

    FINI LA FILOUTERIE

    Que tous les députés de l’Assemblée nationale reprennent leur sens avant de nous préparer un dégât encore plus grand. Rendez-vous tous à l’Assemblée nationale pour abroger cette loi spéciale (78) qui est ignoble, puis adopter le gel des frais de scolarité. Si vous acceptez ce défi, vous serez dignes de vous préparer à faire des élections. « Le bruit des Bottes » ne peut faire plaisir qu’aux défenseurs de leurs intérêts particuliers ou de groupements politiques. Cette solution est insupportable et inacceptable. Si tel est le cas, nous aurons tous et toutes l’obligation d’appuyer les étudiantes et les étudiants ainsi que les casseroles.