Politique publique sociale ou politique publique nationale ?
Chronique 410 par Bruno DESHAIES
7 mars 2014 (Mise à jour :18 mars 2014)
Cette chronique a été écrite avant l'arrivée officielle de monsieur Pierre Karl Péladeau, le 9 mars dernier, dans la campagne électorale en cours. Cela étant dit, la distinction entre une politique publique sociale et une politique publique nationale ne modifie en rien l'esprit de cette chronique. Préparer une politique publique nationale exige beaucoup plus que défendre un programme électoral. Sur ce plan, la « question nationale » n'est pas uniquement un problème de référendum. Il faut le dire, le répéter. Elle consiste principalement à savoir par où commencer pour parvenir à persuader une majorité de Québécois à adhérer au concept d'indépendance nationale du Québec. Un recours à la grande histoire s'impose. Car faire l'indépendance nationale du Québec, c'est défaire l'annexion politique au Canada-Anglais et, en contrepartie, se donner collectivement un État souverain et une vraie nation souveraine qui maîtrise majoritairement l'État central. Le tandem Marois-Péladeau est-il mûr pour sortir de l'ornière du souverainisme dans « une nouvelle union canadienne » ?
Les politiques sociales couvrent un vaste domaine qui relève des compétences de l’État provincial du Québec. Il s’agit principalement de l’article 92 de la constitution canadienne qui fait du Québec un État fédéré soumis à un État fédérant majoritairement canadian. Ce qui est la conséquence de son intégration dans une union fédérale hautement centralisée. Cette diminution de l’autonomie de l’État québécois prive la nation québécoise des grands pouvoirs de l’État fédéral qui, lui, est complètement souverain tant à l’interne qu’à l’externe.
Une
quarante-et-unième élection provinciale
L’élection en cours ne pourra que
refléter cette condition politique du statut étatique provincial du Québec. Les
enjeux sociaux locaux qui concernent en grande partie l’éducation et la santé,
la vie économique locale, les finances de l’État local, l’organisation des
municipalités et du réseau des commissions scolaires et des écoles ainsi que du
réseau hospitalier et des organismes qui visent la santé et le bien-être de la
population en général obèrent considérablement le budget de l’État du Québec. Les politiques publiques sociales sont
contraintes dans un cadre provincial et elles dépendent, en plus, largement des
subventions liées au système de péréquation pancanadien. Tout gouvernement
confondu au Québec, depuis 1867, subit une subordination politique et
économique sur place du fait de son annexion dans l’union fédérale canadienne.
Cette campagne électorale de 2014
deviendra la quarante-et-unième élection générale au Québec. Jusqu’à ce jour,
aucune tentative québécoise de politique publique nationale n’a pu atteindre
son objectif de transformation du système constitutionnel du Canada. C’est
plutôt le contraire qui est arrivé. Cette élection générale ne fera pas
exception. La situation économique du
Québec ne s’y prête pas non plus. Or,
comment rendre possible la construction du besoin de réforme fondamentale qui
confronte le Québec devant son destin national comme unité politique distincte
dans le monde ?
Tous ces partis politiques vont
déployer beaucoup d’imagination durant la campagne électorale pour bâtir un
pays en image d’Épinal. une
constituante, une constitution, une réforme du régime électoral, une charte de
la laïcité et des valeurs, l’ambition de créer une république, de bâtir un
Québec vert ou de développer le Québec économiquement au sein d’un Canada-uni
en misant sur la tradition de la bonne-entente ou, encore, de défendre une
sorte d’État providence modernisé qui permettrait un partage équitable de la
richesse, etc. Bref, un pays idéalisé
par l’esprit.
Laquelle
des deux «solutions» possibles choisir.
Toutefois, la démocratie
électoraliste a ses limites. Les besoins
sociaux sont considérables. L’écart
entre les discours et la réalité s’élargit constamment. Dans l’ensemble, nos partis politiques provinciaux manquent de vision. Leurs programmes politiques vont tout azimut
au gré des circonstances et de l’opportunisme partisan. Les citoyens ne sont pas dupes. Les ambitions des chefs de partis sont
globalement connues. PQ :
souverainiste optimiste ; PLQ : fédéraliste fervent ; CAQ : fédéraliste
autonomiste ; QS : gauchiste avant d’être souverainiste et ON : souverainiste
autonomiste. En gros : deux partis
politiques fédéralistes (PLQ et CAQ) contre trois partis souverainistes (PQ, QS
et ON) si on ne fait pas trop de nuances.
Les Québécois sont désespérés devant cette brochette de partis
politiques qui se veulent tout autant, l’un ou l’autre, des nationalistes de
bonne foi.
Il
faut comprendre de prime à bord que la « question nationale » n’est pas une voie à sens
unique. (Les indépendantistes ont donc un gros combat à livrer contre les partisans fervents de «foi» fédéraliste.)
D’une part, la solution
indépendantiste est un choix intelligent et légitime ; d’autre part, le
choix de demeurer dans l’annexion prolongée n’entraîne pas inexorablement à l’assimilation
(de préférence totale). L’objectif de la
première solution est enivrant, mais les tensions entre les souverainistes
affaiblissent la force d'action. En
revanche, les obstacles de la seconde solution seraient surmontables parce que
les fédéralistes croient fermement que la société québécoise est capable et
créative et qu'elle peut vivre dans le Canada-Anglais.
Quoiqu’il en soit, l’enjeu
collectif est non seulement de taille mais crucial. Car c’est toute une nation qui doit opter
nécessairement entre les deux «solutions» possibles. Les politiques qui endossent la cause de
l’indépendance complète doivent préparer l’opinion publique. Ils doivent formellement prendre position et
défendre leur décision politique. La
décision politique clairement prise devrait entraîner une action politique
efficace. Les indépendantistes auront à la
rendre crédible et acceptable afin de faire prévaloir leur politique publique
nationale devant la variété des «options» qui circulent au sein de la société
civile.
En ce moment, face à la
« question nationale », tous les groupements politiques au
Québec sont inévitablement confrontés devant les six options qui suivent :
- monter vers l’indépendance;
- accepter lucidement l’annexion;
- se laisser glisser vers l’assimilation (de préférence totale);
- faire face lucidement à la provincialisation;
- tirer parti de la réalité « obligatoire » à l’échelon régional ainsi qu’à l’échelon central;
- parasiter de la manière la plus autonome possible… et attendre l’occasion… si jamais…
Dans les faits, chaque parti
cherche à parasiter de la manière la plus autonome possible au régional pour
satisfaire les attentes des indépendantistes et des fédéralistes. Mais, il leur est difficile de comprendre ce
que c’est que l’indépendance nationale. D’où les atermoiements continuels au
sujet de la mise en place d’une politique publique explicite au sujet de
l’indépendance.
À cet égard, les politiques
québécois sont en retard sur le désir des Québécois et des Québécoises de voir
ce besoin de liberté collective se transformer en une réalité concrète et
palpable. Pourtant, le sentiment
national au Québec est assez développé pour que le Rubicond soit traversé dans
un court terme.
Par
où faut-il commencer ?
En priorité, par la solution
confirmée du choix de l’indépendance nationale du Québec. Pourquoi ? Parce que les politiques publiques sociales
dépendent directement ou indirectement de cette solution collective. Car
«monter vers l’indépendance», c’est rejeter l’annexion permanente et toutes les
privations collectives et individuelles qui en découlent. C’est devenir une nation majeure capable
d’agir (par soi) collectivement tant à l’interne qu’à l’externe. C’est refuser, lucidement, la
provincialisation, l’union fédérale et l’assimilation. C’est «être maître chez soi» au sens fort du
terme.
Pour
cela, la réponse repose entre les mains de toute la société ou groupement
d’hommes et de femmes qui souhaite «maîtriser et réussir sa vie collective
selon sa fin propre ». « Un nationalisme
politique complet, à la fois intérieur et extérieur, fait remarquer Maurice
Séguin, est nécessaire pour développer une économie moderne diversifiée et
complète. D'autre part, une vie
économique équilibrée, entière et dynamique est également nécessaire pour
soutenir le politique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.» Maurice Séguin précise :
Ce nationalisme politique
et économique est dans la nature même de la vie des collectivités. Agir-par-soi, − on me pardonnera ce
pléonasme −, signifie fondamentalement trois choses :
1o se gouverner soi-même tant intérieurement qu'extérieurement,
2o exploiter soi-même ses ressources économiques intérieures dans tous les secteurs et
3o commercer soi-même avec l'extérieur.
Agir ainsi est un bien en
soi. L'indépendance politique est un
bien en soi. L'indépendance économique
est un bien en soi. En agissant par elle-même, la collectivité, − par l'ensemble de ses
membres ou par son élite politique et économique −, acquiert des habitudes,
de l'initiative et de l'expérience. Agir-par-soi, vivre soi-même, sans collectivité interposée, est source de
richesse d'être.
(Dans Histoire de deux nationalismes, p. 8-9.)
Le Livre
Blanc sur l’avenir du Québec que le gouvernement de Pauline Marois nous
annonce devrait mettre un terme à la confusion qui entoure la décision
politique de faire l’indépendance uniquement par opportunisme politique. Cette politique publique nationale est
majeure. Elle est la plus élevée dans
l’ordre politique tant pour les individus, la société civile et la nation
québécoise comme collectivité nationale distincte. Elle est la clé de voûte de l’agir par soi
collectif et source de richesse d’être.
Malheureusement, ce Livre Blanc semble vraiment être une autre activité de
procrastination souverainiste. Le 6
février dernier, la première ministre déclarait : «À trois ans du 150e anniversaire du Canada (2017), le temps est venu
pour les Québécois de soupeser à nouveau les pour et les contre de leur
appartenance à la fédération canadienne.» (Martin Ouellet, «Livre blanc: le
PQ veut faire le procès du fédéralisme pour mousser son option.» Dans La
Presse Canadienne, Shawinigan, Qc, 6 fév. 2014.) http://www.lactualite.com/actualites/quebec-canada/livre-blanc-le-pq-veut-faire-le-proces-du-federalisme-pour-mousser-son-option/ Afin de convaincre les indépendantistes, le
journaliste nous rapporte que «Pauline Marois considère qu’elle aura les
coudées franches pour réaliser la souveraineté si les électeurs lui accordent
un gouvernement majoritaire à la prochaine élection.» Les électeurs ne sont pas dupes. Cette
déclaration est purement circonstancielle et électoraliste.
Une politique publique nationale sérieuse se prépare avec une équipe soigneusement triée sur le volet. Elle exige un travail en profondeur sur les fondements de l’indépendance. Il y a des concepts qui doivent être utilisés plutôt que d’autres. L’idée d’indépendance doit être exposée en tant que finalité politique et comme un bien en soi. Il y va du bien commun le plus important et capital pour la société québécoise toute entière. Se gouverner soi-même n’est-il pas le propre d’une nation ambitieuse et soucieuse d’agir par elle-même, librement ? Cette richesse d’être collective ou nationale rejaillira sur l’ensemble de la population du Québec et dans toutes les ramifications de la société civile.
Se gouverner soi-même n’est-il pas le propre d’une nation ambitieuse et soucieuse d’agir par elle-même, librement ? Cette richesse d’être collective ou nationale rejaillira sur l’ensemble de la population du Québec et dans toutes les ramifications de la société civile. Le partage des compétences est une chose dans une union fédérale mais, c’est autre chose, que de posséder collectivement tous les grands pouvoirs de l’État central.
Prendre conscience des limites intrinsèques des compétences d’un État provincial n’exige pas la convocation d’une autre Commission Bélanger-Campeau (cf., ANNEXE). Les politiques de tous les partis politiques et les partisans souverainistes pourraient comprendre la difficulté s’ils se donnaient la peine d’aller au fond des choses.
Les preuves de centralisation de l’État fédéral existe in se dans la constitution canadienne depuis 1867. Elles ont été confirmées et consolidées par le rapatriement, en 1982, de la constitution canadienne. D’ailleurs, aucun des gouvernements successifs au Québec n’a voulu entériner cette constitution. Que faut-il de plus comme preuve pour convaincre les Québécois que leur degré d’annexion politique dans le système canadian ne répond pas à leurs aspirations collectives ?
Il faut donc que les Québécois franchissent mentalement une étape supplémentaire. Désormais, ils doivent se convaincre majoritairement qu’ils doivent devenir une nation au sens intégral. Les conséquences dérivant de ce sens qui est donné au mot «nation» entraîne les caractéristiques particulières qui peuvent se résumer en ces termes
3.2.4 LA NATION AU SENS INTÉGRAL
Le besoin de transformation du statut provincial du Québec à celui d’indépendance nationale exige un nouveau cadrage idéologique sur «le concept d’indépendance d’une collectivité». VOIR : Bruno Deshaies, «Est-il possible à deux collectivités distinctes de posséder en commun une même indépendance? » Les normes en histoire (Chronique supplémentaire no 22), dans Vigile.net, Indépendance du Québec 362, Chronique du jeudi 23 avril 2009. http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 ou http://www.rond-point.qc.ca/rond-point/histoire/seguin.html Id., «Fédéralisme ou indépendantisme?», dans Vigile.net, Indépendance du Québec 363, Chronique du jeudi 30 avril 2009. (Visites : 2327 + 5 messages : 2014-03-07 14:45) http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509
Le temps est venu de s’appliquer à aborder de front la notion d’indépendance nationale sur toutes les tribunes possibles mais, en particulier, avec tous les groupes qui souhaitent l’accession du Québec à son indépendance. Cette conversation (ou conversion) est incontournable. Sinon, les Québécois tourneront en rond, collectivement, pour un autre demi-siècle. Fin des pleutreries.
Une politique publique nationale sérieuse se prépare avec une équipe soigneusement triée sur le volet. Elle exige un travail en profondeur sur les fondements de l’indépendance. Il y a des concepts qui doivent être utilisés plutôt que d’autres. L’idée d’indépendance doit être exposée en tant que finalité politique et comme un bien en soi. Il y va du bien commun le plus important et capital pour la société québécoise toute entière. Se gouverner soi-même n’est-il pas le propre d’une nation ambitieuse et soucieuse d’agir par elle-même, librement ? Cette richesse d’être collective ou nationale rejaillira sur l’ensemble de la population du Québec et dans toutes les ramifications de la société civile.
Se gouverner soi-même n’est-il pas le propre d’une nation ambitieuse et soucieuse d’agir par elle-même, librement ? Cette richesse d’être collective ou nationale rejaillira sur l’ensemble de la population du Québec et dans toutes les ramifications de la société civile. Le partage des compétences est une chose dans une union fédérale mais, c’est autre chose, que de posséder collectivement tous les grands pouvoirs de l’État central.
Prendre conscience des limites intrinsèques des compétences d’un État provincial n’exige pas la convocation d’une autre Commission Bélanger-Campeau (cf., ANNEXE). Les politiques de tous les partis politiques et les partisans souverainistes pourraient comprendre la difficulté s’ils se donnaient la peine d’aller au fond des choses.
Les preuves de centralisation de l’État fédéral existe in se dans la constitution canadienne depuis 1867. Elles ont été confirmées et consolidées par le rapatriement, en 1982, de la constitution canadienne. D’ailleurs, aucun des gouvernements successifs au Québec n’a voulu entériner cette constitution. Que faut-il de plus comme preuve pour convaincre les Québécois que leur degré d’annexion politique dans le système canadian ne répond pas à leurs aspirations collectives ?
Il faut donc que les Québécois franchissent mentalement une étape supplémentaire. Désormais, ils doivent se convaincre majoritairement qu’ils doivent devenir une nation au sens intégral. Les conséquences dérivant de ce sens qui est donné au mot «nation» entraîne les caractéristiques particulières qui peuvent se résumer en ces termes
3.2.4 LA NATION AU SENS INTÉGRAL
3.2.4.b.1) La maîtrise de l’agir collectif l’emporte en valeur sur la manière d’agir :
La liberté et les moyens d’agir sont bien plus importants que le style de l’agir, c’est-à-dire les lois, les mœurs, la langue d’une nation.
Conserver la liberté et les moyens d’agir collectivement est d’un ordre bien supérieur à « conserver ses lois, sa langue, etc.
Pour toute nation, la maîtrise, l’agir (par soi) en politique, économique et culturel, – quoique fondamentalement semblable.
Il faut exister séparément d’abord (avant d’avoir une personnalité collective)
Des nations distinctes ont la même langue ou les mêmes lois…
La personnalité, l’originalité viennent nécessairement après le fait d’exister.
Le style jaillit de l’habitude d’agir (par soi) ; c’est la civilisation…
(Maurice Séguin, Les Normes, Chapitre troisième, « Sociologie du national », section 3.2.4.)
La finalité de l’action politique qui inspirerait la politique publique nationale de l’indépendance du Québec aurait intérêt à dépasser le stade des lamentations sur les preuves de privation de liberté collective dans le système fédéral canadien. Le mécontentement de la population est palpable depuis longtemps. Malheureusement, les discours politiques souverainistes sont souvent déjantés. Le public en est conscient. Les incohérences s’accumulent. Elles remontent au 6 janvier 1968.
René Lévesque publie Option Québec. « Pour un Québec souverain dans une nouvelle union canadienne ». Deux extraits informatisés : Nous autres et Le chemin de l’avenir. http://fondationrene-levesque.org/rene-levesque/ecrits-de-rene-levesque/ (extrait 1 et 2). « Avant-propos. À l’heure du choix. » http://blogscienceshumaines.blogspot.ca/2007/03/lheure-du-choix.html Préface de l'historien Jean Blain. http://biblio.republiquelibre.org/Option_Qu%C3%A9bec#.C3.89pilogue Sites consultés le 7 mars 2014. Voir Gilles Lesage, « L’option Lévesque, 30 ans plus tard » in: Le Devoir, 17 janvier 1998, p. A10.
Le temps est venu de s’appliquer à aborder de front la notion d’indépendance nationale sur toutes les tribunes possibles mais, en particulier, avec tous les groupes qui souhaitent l’accession du Québec à son indépendance. Cette conversation (ou conversion) est incontournable. Sinon, les Québécois tourneront en rond, collectivement, pour un autre demi-siècle. Fin des pleutreries.
ANNEXE
3.9 Le PARTAGE des COMPÉTENCES
3.9.0
Partage dans une union fédérale typique
3.9.0.1 Un certain partage des obligations,
des devoirs, des charges, des permissions et des moyens se produit
nécessairement dans tout système où des nations s'unissent, se fédèrent.
3.9.0.2 Il y a
des centaines de modes différents de partage entre le Central et les provinces.
3.9.0.3 On se bornera à esquisser le partage dans
une UNION FÉDÉRALE TYPIQUE QUI A DES
CHANCES DE FONCTIONNER NORMALEMENT.
3.9.1 Dans la notion de partage, premier piège à éviter :
3.9.1.1 Il ne faut pas croire que l’État central absorbe
tout ce qui est « important » et que les États provinciaux ne reçoivent que le
« secondaire ».
3.9.1.2 L’État central et les États régionaux possèdent
normalement, à la fois, des droits (des permissions) et des pouvoirs (des
moyens) importants ou secondaires pour la vie d'une ou de plusieurs
collectivités.
3.9.2.2.a-1) en politique, à l’intérieur
• (car ce
demi, mais véritable pouvoir étatique
organisé, doit administrer, promouvoir la vie régionale),
• l’autorité sur les affaires locales,
• les municipalités ;
• le droit (en second) et les moyens
(secondaires et limités) de prendre contact et de négocier avec l'étranger ;
3.9.2.2.b-1) en économique, à l’intérieur
• la propriété, la régie des ressources naturelles,
• un budget régional (par subvention, par vente ou location des
ressources naturelles et par
• le droit à ce qui reste de la taxe directe…),
• le commerce, l'industrie,
l’agriculture pour la région,
• les travaux régionaux ;
• le droit et la possibilité
limitée d’emprunter ;3.9.2.2.b-3) en économique, à l’extérieur
• le commerce avec l’étranger, d'une manière
subalterne ;
3.9.2.2.c-1) au culturel, à l’intérieur
• la juridiction sur le national
apparent (loi civile, langue, religion),
• la culture nationale,
• l’organisation, le financement (avec des moyens limités)
des institutions nationales régionales (loi, langue, religion) ;
3.9.2.2.c-2) au culturel, à l’extérieur
• l’organisation, le financement de la représentation culturelle.
3.9.2.3 Remarques supplémentaires sur le partage des compétences
3.9.2.3.1 On ne peut partager nettement les compétences : il y a interpénétration...
3.9.2.3.2 Certains secteurs sont nécessairement mixtes : immigration, agriculture, etc.
3.9.2.3.3 La sécurité sociale peut dépendre du central, du régional ou des deux...
3.9.2.3.4 Il est très difficile, dans la réalité, de distinguer jusqu'où vont les compétences.
La même difficulté se retrouve en histoire.
(Maurice Séguin, Les Normes, Chapitre troisième, « Sociologie du national », division 3.9.)
NOTE DE RECHERCHES
Gouvernement du Québec, Projet de rapport, Commission d’étude des questions afférentes à l’accession
du Québec à la souveraineté. Document de travail, 16 septembre 1992, 193 p.
ISBN 2-550-26527-0
Liste des documents qui ont été déposés auprès de la Commission d’étude
: http://www.saic.gouv.qc.ca/institutionnelles_constitutionnelles/commission_etude_souverainete.htm
N. B. Certaines études sont en ligne et d’autres n’indiquent
que les titres ou l’abrégé du document. REM. : Il y a 22 ans, les politiques répétaient ce que nous savions depuis 150
ans !
Béchard, Fabien, « René
Lévesque: le bâtisseur. » Dans Le Devoir,
samedi ,1er novembre 1997.
http://archives.vigile.net/hist/biographie/bechardlevesque.html L’auteur était Premier vice-président du Parti
québécois. Discours très élogieux avec un parti pris marquant envers l’homme.
Lesage, Gilles. « L’option
Lévesque, 30 ans plus tard » in: Le Devoir, 17 janvier 1998, p.
A10.
http://pages.infinit.net/histoire/option.html
Lévesque, Yves, et Bélanger, Michel, René
Lévesque. L'homme, la nation, la démocratie, Presses de l'Université du
Québec, Sillery, 1992.
Bélanger,
Yves et Michel Lévesque, avec la collaboration de Richard Desrosiers et Lizette
Jalbert, René Lévesque : L’homme, la
nation, la démocratie, Québec, Presse de l’Université du Québec, 1992, 495
pages.
Colloque 1991 : René Lévesque, l’homme, la nation, la démocratie.
Les exposés qui suivent ont été présentés à l'occasion du colloque René Lévesque tenu, en mars 1991, à l’Université du Québec à Montréal. Ils ont été publiés sur le site de la Fondation René Lévesque :
• Marc Brière – Fragments d’un portrait de René Lévesque
• Kenneth McRoberts – René Lévesque, le grand démocrate
• Jacques-Yvan Morin – René Lévesque et les droits fondamentaux des autochtones du Québec
Source : http://fondationrene-levesque.org/colloques/colloque-1991/
Ouvrages de référence : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sp%C3%A9cial:Ouvrages_de_r%C3%A9f%C3%A9rence/2-89295-140-2 On y trouve toutes sortes de catalogues de bibliothèques et de distributeurs de livres. Surprenant.
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